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Tous les instruments d'optique, du microscopemicroscope au radiotélescope, que ce soit dans le visible ou dans l'infrarouge, introduisent des déformations, des perturbations dans l'image d'un objet. De sorte qu'il n'est pas facile de dire a priori si celle que l'on forme sur un capteurcapteur, par exemple CCD, n'introduit pas ou ne détruit pas des informations qui n'ont rien à voir avec le véritable aspect de cet objet. Heureusement, les mathématiciens ont développé des méthodes dites de déconvolution qui séparent dans le signal collecté par un instrument de mesure la part qui est due à cet instrument et celle qui revient en propre à l'objet étudié.
La déconvolution fait intervenir la fameuse théorie des séries et des transformées de Fourier ainsi que la théorie des distributions de Laurent SchwartzLaurent Schwartz. On peut avoir une idée de ces théories en consultant l'ouvrage du médaillé Fields, : Méthodes mathématiques pour les sciences physiques ou encore celui de Walter Appel : Mathématiques pour la physique et les physiciens !
Ces images, prises avec le Long Range Reconnaissance Imager (Lorri) de New Horizons, présentent de nombreuses caractéristiques à grande échelle sur la surface de Pluton. Ces clichés ont été traités à l’aide d’une méthode appelée déconvolution afin d’obtenir des détails plus précis de la surface de Pluton. En contrepartie, elle déforme la planète naine qui semble ne plus être sphérique. © Nasa, Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory, Southwest Research Institute
Des images « déconvoluées » de Pluton et de Charon
Cette technique de déconvolution, les membres de la mission New HorizonsNew Horizons l'utilisent pour étudier les observations faites avec l'instrument Lorri (Long Range Reconnaissance Imager)), un télescope fournissant des images monochromes. Cette technique introduit parfois des artefacts dans les images, montrant ainsi des détails qui n'existent pas. Mais, utilisée avec doigté, elle révèle désormais la surface de Pluton et de sa lune principale, CharonCharon.
Selon Jeff Moore, l'un des membres de l'équipe d'imagerie de la mission New Horizons : « la détection sans ambiguïté de terrains sombres et brillants sur la surface à la fois de PlutonPluton et Charon indique la présence d'une grande variété de paysages sur ces deux astresastres. Par exemple, la frange brillante que nous voyons sur Pluton pourrait être formée de matériaux gelés qui se sont déposés après s'être évaporés d'une calotte polairecalotte polaire qui est maintenant en été ».
Alan Stern, le chercheur du Southwest Research Institute (Boulder, Colorado) à la tête de la mission New Horizons, ne cache pas quant à lui son enthousiasme : « Ce système est tout simplement incroyable. L'équipe scientifique est en extase devant ce que nous voyons sur l'hémisphère de Pluton dont nous allons nous approcher au plus près ». Stern ne cache pas non plus son étonnement devant la découverte de terrains sombres à l'un des pôles de Charon. Les scientifiques n'ont pour le moment aucune explication. Ces corps lointains nous réservent à coup sûr des surprises...