192 atomes et quelque 20 nanomètres : ce sont là les dimensions du plus petit nœud moléculaire complexe du monde. De quoi espérer optimiser notamment les gilets pare-balles. Le détail de sa structure en 3D est présenté ici en vidéo.

Des chimistes étaient déjà parvenus à nouer des brins de molécules entre eux, à grands renforts de réactions chimiques. Toutefois, seulement trois types de nœuds avaient jusqu'alors pu être obtenus : le nœud de trèfle, le nœud en huit et le nœud en cinq points.

Des chercheurs de l'université de Manchester (Royaume-Uni) sont quant à eux parvenus à tisser un nœud un brin plus complexe. En effet, ce nœud-là - baptisé nœud 819 - demande l'intervention de trois brins moléculaires, contre deux brins seulement pour les nœuds précédemment réalisés.

Un nœud moléculaire d'une complexité inégalée

Pour arriver à leurs fins, les chercheurs britanniques se sont appuyés sur une réaction chimique en cinq étapes. Résultat : un nœud comptant 192 atomes (en mauve, des ions fer, en rouge, des atomes d'oxygène, en bleu foncé, des atomes d'azote, en gris et aussi en turquoise, des atomes de carbone et en vert, au centre, un ion chlorure) et mesurant quelque 20 nanomètres de long. Ses brins se croisent tous les 24 atomes pour former le nœud moléculaire le plus complexe jamais réalisé.

Lorsqu'ils en sauront un peu plus sur les effets que de tels nœuds peuvent avoir sur la résistance et l'élasticité des matériaux, les chercheurs pourraient ainsi offrir de nouvelles voies de production de matériaux innovants. En nouant des brins de kevlar, peut-être fabriqueront-ils des gilets pare-balles plus légers et plus flexibles, mais également plus résistants.

© University of Manchester Media Relations