On ne sait toujours pas si la fresque perdue de Léonard de Vinci, La bataille d’Anghiari, se trouve bien derrière un mur du Palazzo Vecchio, à Florence. Une caméra gamma d’un nouveau genre pourrait répondre à cette question mais il faut collecter des fonds pour la construire. Tout le monde peut participer grâce à Kickstarter...

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    Autoportrait de Léonard de Vinci. © Domaine public

    Autoportrait de Léonard de Vinci. © Domaine public

    Cela fera bientôt 4 ans que des restes des briques ayant conduit à la fabrication du murmur de la Salle des 500 portant la fresque de Vasari ont été trouvés dans les réserves du Palazzo Vecchio à Florence. Comme nous l'avions expliqué dans un précédent article, cette fresque protège peut-être la plus célèbre œuvre perdue de Léonard de VinciLéonard de VinciLa bataille d’Anghiari.

    Il s'agit d'une fresque dans la Salle des 500 du Palazzo Vecchio, l'hôtel de ville de la Florence de la Renaissance, que Léonard de Vinci a commencé à peindre en 1505. Bien qu'inachevée, elle était considérée du temps de l'artiste comme une œuvre majeure. 

    À partir de 1563, on perd sa trace suite à des travaux de remaniement de cette Salle des 500 demandés par les Médicis. Celui qui effectue ces travaux n'est autre que Vasari, un grand admirateur de Léonard de Vinci. Bien qu'il ait lui-même peint des fresques monumentales dans cette salle, la majorité des historienshistoriens considère qu'il est peu probable que Vasari ait détruit l'œuvre de Léonard pour la remplacer par la sienne. On sait d'ailleurs qu'à au moins deux occasions, Vasari a protégé des peintures, celle de GiottoGiotto et de Masaccio, en montant devant elles un mur où il a peint ses propres fresques. Toujours est-il que nous ne savons pas ce qu'il est advenu de la fresque de Léonard.

    Depuis des années, comme le montre le documentaire donné en lien ci-dessous, Maurizio Seracini s'est lancé sur la piste de cette œuvre perdue. Il pense qu'elle se trouve bel et bien derrière l'une des fresques de Vasari, à un endroit indiqué par celui-ci à l'aide d'une inscription : « Cerca Trova » - « Cherchez et vous trouverez ».


    Véritable détective de l'art, Maurizio Seracini, 73 ans, est à la fois un expert et un pionnier en matière de restauration. Il s'est fait connaître en adaptant la technologie médicale et militaire de pointe à l'auscultation des œuvres d'art. Depuis quelques années, il travaille sur plusieurs chefs-d'œuvre de Léonard de Vinci, son héros. Il tente de percer quelques-uns des mystères qui entourent encore l'œuvre du peintre, notamment deux de ses tableaux. Un documentaire d'Arte parle de sa quête de la mythique fresque perdue. © 2011 ARTE G.E.I.E.

    Un photographe passionné par cette énigme, David Yoder, souvent employé par le New York Times et le National Geographic Magazine, a décidé de venir en aide à Maurizio Seracini. Il a fini par entrer en contact avec un physicienphysicien nucléaire du célèbre laboratoire Argonne aux Etats-Unis, Robert Smither.

    Celui-ci a travaillé sur un nouveau genre de caméra à rayons gamma, permettant d'obtenir des images de tumeurstumeurs dans le corps de malades. L'idée de base est de produire un flux de neutrons qui va traverser le mur de la fresque de Vasari où l'on trouve son inscription. Si derrière les briques de ce mur se trouve encore l'œuvre de Léonard, les neutrons entrant en collision avec les noyaux des pigments de la fresque vont provoquer l'émission de rayons gamma produisant un signal bien particulier.

    Il manque plus de 240.000 dollars

    La technologie de la caméra de Smither a pu être testée récemment au célèbre centre de recherche italien de Frascati. Un accélérateur de particules a ainsi été utilisé pour produire les neutrons traversant les briques trouvées au Palazzo Vecchio, derrière lesquelles des pigments ont réagi en émettant des rayons gamma. 

    Les résultats obtenus ont été encourageants mais le plus difficile reste à faire : construire un dispositif transportable dans la Salle des 500. Il faudrait pour cela des centaines de milliers de dollars et même si le National Geographic Magazine apporte sa contribution, la somme n'est pas réunie.

    David Yoder ne s'est pas découragé pour autant et il a eu l'idée de faire appel aux internautes en utilisant le site de Kickstarter. Tout le monde peut y faire des donations allant de quelques dizaines à quelques milliers de dollars en échange de quelques avantages, comme, pour les plus généreux donateurs, une visite guidée de la Salle des 500 avec Maurizio Seracini en personne. Si cela vous intéresse, rendez-vous sur la page spéciale de Kickstarter !