Il avait mis de l’ordre dans le monde des particules élémentaires et imaginé la théorie des quarks. Murray Gell-Mann était sans aucun doute l’un des physiciens les plus visionnaires de son temps. Il a rendu son dernier souffle ce vendredi 24 mai 2019, à son domicile de Santa Fe (États-Unis). Il avait 89 ans.


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    Le physicienphysicien américain Murray Gell-Mann, inventeur de la théorie des quarks et Prix Nobel de physique en 1969, est décédé ce vendredi 24 mai 2019 à l'âge de 89 ans, a-t-on appris par le California Institute of Technology (Caltech - États-Unis) où il enseignait. La cause de sa mort n'a pas été divulguée.

    Considéré comme l'un des plus grands physiciens du XXe siècle, Murray Gell-Mann avait formulé dans les années 1960, avec son compatriote George Zweig, une nouvelle théorie selon laquelle les particules subatomiques -- les protons et les neutrons -- étaient composées de particules encore plus petites. Ces sous-particules avaient été baptisées « quarks », d'après une phrase du roman de James Joyce « Finnegans Wake » : « Three Quarks for Muster Mark ! », comprenez, « Trois Quarks pour Monsieur Mark ! ».

    Plus tard, des expériences avaient confirmé l'existence des quarks, devenus une des bases de la physique quantique. Les quarks continuent de faire l'objet de recherches par les physiciens à l'heure actuelle, notamment ceux du LCH du CERN, le plus grand accélérateur de particules du monde, situé à la frontière franco-suisse.

    Image du site Futura Sciences
    Lorsque Murray Gell-Mann liste ses centres d’intérêt de jeune homme, il parle d’évolution, d’archéologie, d’histoire, de biodiversité, de musique et de mathématiques, quand même. Mais la physique ne l’attirait pas. Il préférait de loin… observer les oiseaux, les papillons ou encore les arbres et les fleurs avec son frère ! © nadezhda1906, Fotolia

    Un parcours atypique

    En 1961, Gell-Mann avait établi une nouvelle classification des particules élémentaires en groupes de huit, en fonction de caractéristiques telles que la charge en électricité ou le spin. Baptisée « la voie octuple », cette théorie lui avait valu en 1969, le Prix Nobel de physiquephysique.

    La physique, la seule matière dans laquelle j'étais mauvais.

    Né à New York le 15 septembre 1929, Murray Gell-Mann avait été persuadé par son père de se lancer dans des études de physique, une science qui ne l'enchantait pas au départ. « C'était la seule matièrematière dans laquelle j'étais mauvais au lycée, je la détestais », racontait-il sur le site internetinternet de Caltech. « Et donc j'ai choisi la physique, après quoi je me suis mis à l'aimer. J'ai découvert que mon père avait raison (...) La mécanique quantiquemécanique quantique et la relativité étaient quelque chose de merveilleux. »

    Murray Gell-Mann avait décroché son doctorat au Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 1951, et avait enseigné à Caltech, à Pasadena (Californie), de 1955 jusqu'à sa retraite en 1993. « Le docteur Gell-Mann avait cette vision claire et cette perspicacité pénétrante qui lui permettaient d'observer les gros volumesvolumes de données provenant des expériences et de leur donner un sens », a commenté le professeur Hirosi Ooguri, directeur de l'Institut Walter Burke pour la physique théorique de Caltech, dans une nécrologie publiée sur le site de l’université. « Il avait ouvert un nouveau paradigme dans la physique des particules », a-t-il ajouté.