On a enfin des nouvelles d’Iter (International Thermonuclear Experimental Reactor). Un accord sur son financement a finalement été conclu et sa construction peut donc véritablement démarrer. Les premières réactions de fusion sont prévues pour 2019 mais le coût du projet s'est envolé, passant de 8 à 16 milliards d'euros.

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    Maîtriser la fusion thermonucléaire est probablement une nécessité pour un monde de plus en plus gourmand en énergie et où les réserves de pétrole ne vont pas tarder à s'épuiser. Cela fait pourtant plus de 50 ans que l'humanité cherche à maîtriser le feu du Soleil sur Terre. Le seul succès obtenu est d'arriver à l'allumer sans que celui-ci puisse s'auto-entretenir. On produit en effet moins d'énergie qu'il n'en a été nécessaire pour que démarre l'ignition d'un mélange de deutérium et de tritiumtritium.

    Pourtant, les chercheurs ont bon espoir d'y arriver en confinant magnétiquement un tel mélange dans un réacteur suffisamment grand et c'est pourquoi 7 pays ont joint leurs forces pour lancer le projet Iter (International Thermonuclear Experimental ReactorInternational Thermonuclear Experimental Reactor). Son site est celui de Cadarache, à une quarantaine de kilomètres au nord d'Aix-en-Provence. Des travaux d'aménagement ont déjà commencé depuis 3 ans mais la constructionconstruction du réacteur lui-même n'avait pas débuté, faute d'accord sur son financement.


    Une vidéo présentant le projet Iter. Crédit : iterorganization.

    Un accord difficile

    Ce mercredi 28 juillet 2010, la Chine, la Corée du Sud, l'Europe, l'Inde, le Japon, la Russie et les États-Unis se sont enfin entendus sur un calendrier et son financement. Il repousse à 2019 les premières réactions de fusion thermonucléaire dans le tokamak d'Iter.

    Rappelons toutefois qu'Iter, avec sa puissance prévue de 500 mégawatts, n'est pas un prototype de réacteur industriel destiné à produire de l'énergie. Il s'agit d'un réacteur pour étudier la possibilité de produire de l'énergie grâce à la fusion contrôléefusion contrôlée et le projet lui-même s'étale sur 35 ans, sans assurance qu'il débouche sur un résultat...

    Depuis 2006, date à laquelle les sept partenaires du projet s'étaient mis d'accord pour développer un réacteur expérimental de grande taille, plusieurs révisions à la hausse de son coût sont intervenues, paralysant le départ de la construction de ce dernier. Il faut dire que l'inflation sur les matièresmatières premières et l'ingénierie n'a pas aidé puisque le coût du projet a doublé, passant de 8 à 16 milliards d'euros. La contribution des 27 pays européens pour la période 2007-2020 est ainsi passée de 3,5 à 7,2 milliards d'euros.

    Malgré tout, à la suite de la réunion ayant débouché sur un accord, Evgueni Velikhov, le président du conseil Iter a tout de même déclaré : « Nous entrons dans une phase décisive du projet Iter. Nous avons désormais une base très solidesolide pour avancer dans le programme ».