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La vertigineuse descente du dernier aimant : cette opération a été répétée 1746 fois en deux ans pour descendre tous les aimants de la grande boucle du LHC. Crédits : CERN
Le LHC est l'accélérateur de particules le plus puissant du monde. Par rapport à ses prédécesseurs, il produira, lorsqu'il aura atteint sa performance nominale, sans doute en 2010, des faisceaux ayant une énergie sept fois plus élevée et une intensité 30 fois plus grande. Logé dans un tunnel de 27 kilomètres, l'accélérateur utilise des technologies encore irréalisables il y a 30 ans. En un sens, le LHC est son propre prototype.
Démarrer la machine ne se résume pas à appuyer sur un bouton. La mise en service est un long processus commençant par le refroidissement de chacun des huit secteurs de la machine. Il faut ensuite procéder aux essais électriques des 1600 aimants supraconducteurs et les soumettre individuellement à l'intensité d'exploitation nominale. Puis on procède à la mise sous tension de tous les circuits de chaque secteur, et enfin des huit secteurs à l'unisson afin de pouvoir faire fonctionner l'ensemble comme une seule machine.
À la fin juillet, ce travail était presque fini ; les huit secteurs étaient descendus à leur température d'exploitation de -271°C, soit 1,9 degré au-dessus du zéro absoluzéro absolu. La prochaine étape est la synchronisation du LHC avec l'accélérateur SPS (Supersynchrotron à protonsprotons), qui forme le dernier maillon de la chaîne d'injection dans le LHC. Le fonctionnement des deux machines doit être calé avec une précision de l'ordre d'une fraction de nanoseconde. Un premier essai de synchronisation est prévu le 9 août pour le faisceau circulant en sens horaire dans le LHC ; le deuxième aura lieu dans les semaines suivantes. Les essais se poursuivront en septembre ; il s'agit de s'assurer que toute la machine est capable de produire l'accélération et la collision des particules à 5 TeV, qui est l'énergie de faisceau prévue pour 2008. Sauf incident, le premier faisceau circulera dans le LHC le 10 septembre à une énergie d'injection de 450 GeVGeV (0,45 TeV).
Une fois la circulation de faisceaux stables établie, les faisceaux seront mis en collision. Il faudra ensuite mettre en service le système d'accélération du LHC qui devra porter l'énergie à 5 TeV, amenant ainsi la recherche en physiquephysique des particules dans des domaines inexplorés. « Nous achevons un marathon sur un sprint, a déclaré Lyn Evans, chef du projet LHC. La course a été longue, et nous sommes tous impatients de commencer le programme de recherche du LHC. »