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L'interconnexion entre deux aimants dipolaires est une opération délicate. On voit ici un technicien en train d'en effectuer une. Crédit : Cern
Dès l'annonce par le Cern de l'occurrence d'une importante fuite d'hélium dans l'un des secteurs du LHC, il était clair que le calendrier des premières collisions de protons allaient devoir être revu et qu'elles ne pourraient être réalisées à la fin de ce mois, comme le pensaient encore les chercheurs il y a une semaine, ni même un peu avant l'inauguration officielle par des chefs d'Etat le 21 octobre. Ce sera pour le printemps 2009...
On sait en effet que pour fonctionner, les aimants supraconducteurssupraconducteurs du LHC doivent être refroidis par de l'hélium liquideliquide à la température de 1,9 K, ce qui en fait les endroits les plus froids de la Galaxie puisque même le rayonnement de fond diffusdiffus possède une température de 2,7 K. Or, cette opération de refroidissement, qui mobilise le système cryogénique, prend du temps, des semaines même pour une partie aussi importante du LHC que la portion de la section 3-4 chauffée à plusieurs dizaines de kelvinskelvins.
Cliquez pour agrandir. Une partie du système cryogénique du LHC avec ce qu'on appelle des boîtes froides. Crédit : Cern
Une autre raison, plus prosaïque, empêche un redémarrage rapide. Enorme consommateur d'électricité, le LHC avale jusqu'à environ 1 TWh. C'est pourquoi les accélérateurs du Cern ne fonctionnent que du printemps à l'automneautomne, lorsque la demande du secteur public est basse. Le contrat passé avec EDF, en effet, prévoit une tarification plus avantageuse durant cette période. Mais pour le restant de l'année, le Cern doit réduire drastiquement sa consommation, sous peine de payer une très forte majoration.
Lorsqu'il est devenu clair que le LHC allait devoir faire une pause de deux mois avant de voir à nouveau des faisceaux circuler dans ses tubes à ultravides, il était implicite qu'aucune collision ne surviendrait avant le printemps 2009.
Que s'est-il passé ?
Selon le Cern, la cause la plus probable ayant entraîné la fuite d'hélium est une interconnexion électrique défectueuse entre deux aimants dipolaires supraconducteurs. Apparemment, près d'une tonne d'hélium, soit 8.000 litres, a été libérée dans le tunnel et le vide a été perdu dans une des parties du LHC.
Selon des informations données par Lyn Evans, l'un des principaux architectesarchitectes de l'accélérateur, certains aimants supplémentaires pourraient bien devoir être changés. Heureusement, il y a des réserves. Cependant, comme il l'indique lui-même : « l'humeur n'est pas joyeuse au Cern mais nous avons déjà eu à faire face à des problèmes dans le passé et nous continuerons à le faire. Des équipes sont en train d'être constituées pour effectuer les réparations aussi vite que possible ».