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En mars 2009, les chercheurs des collaborations CDF et D0, les détecteurs équipant le Tevatron du Fermilab, annonçaient avoir exclu, avec 10% de chance de se tromper, une masse comprise entre 160 et 180 GeV pour le boson de Higgs. Sur un intervalle plus restreint, entre 160 et 170 GeV, les chances de se tromper tombaient même à 5 % ce qui du coup décourageait fortement le lauréat français de la médaille Fields, le mathématicienmathématicien Alain Connes.
En effet, ce dernier avait construit depuis de nombreuses années un modèle d'unification des forces prédisant de façon assez contrainte une masse de 170 GeV pour le boson de Higgs. Même s'il a accepté le verdict de l'expérience, on pouvait toutefois sentir la déception derrière les propos qu'il avait écrits sur un blogblog au sujet de ces mesures du Tevatron.
Il doit très probablement avoir retrouver le sourire aujourd'hui car, si l'on en croit une autre publication des chercheurs du Fermilab, l'amélioration de la précision des mesures ces derniers mois les a conduits à revenir en arrière. Une masse de 170 GeV ne semble plus exclue !
En bonus, les chercheurs voient cependant maintenant des signes en faveur d'une masse du boson de Higgs d'environ 115 GeV, c'est-à-dire en gros la même qui avait été suggérée par les résultats du Lep avant qu'il ne soit arrêté et démantelé pour laisser la place au LHCLHC.
Est-ce à dire que les chercheurs du Fermilab sont en train de griller ceux du LHC qui viennent enfin d'assister aux premières collisions dans les détecteurs Atlas et CMS conçus pour découvrir le Higgs ? Cela semble difficile à croire si l'on se souvient des réflexions de Joseph Lykken. La véritable démonstration de l'existence du Higgs devrait rester l'exclusivité des chercheurs engagés dans l'aventure du LHC.