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Autoportrait de Léonard de Vinci, auteur de La bataille d’Anghiari, la fameuse fresque perdue. © Domaine public
Il y a quelques années, on se posait déjà une certaine question : « La physique retrouvera-t-elle la fresque perdue de Léonard de Vinci ? »
Il semblerait que l'on soit très proche de répondre « oui ! » à cette question. Cela faisait un moment que Maurizio Seracini attendait l'autorisation de percer des trous dans une fresque de Georgio Vasari peinte en 1563. Couvrant l'un des mursmurs de la Salle des 500 du Palazzo Vecchio à Florence, la fresque de Vasari, La bataille de Marciano, cachait peut-être les restes d'un des plus grands chefs-d'œuvre de la Renaissance : La bataille d'Anghiari.
Copie de Rubens (1603) de l’œuvre perdue de Léonard de Vinci : La bataille d’Anghiari. © Musée du Louvre-DP
Peinte par de Vinci en 1504 mais inachevée, elle faisait tout de même l'admiration de son temps, plus encore que toutes les autres œuvres connues de Léonard de son vivant. Mystérieusement disparue, peut-être détruite sur ordre des Médicis pour une raison inconnue, on n'en connaît qu'une reproduction faite par Rubens. Ces dernières années, on avait des raisons de penser qu'elle avait été sauvée de l'oubli par Vasari, qui l'avait cachée derrière sa propre fresque.
L'endoscopie pour traquer la fresque perdue de Léonard de Vinci
En perçant six trous à travers la fresque de La bataille de Marciano, Maurizio Seracini et son équipe auraient démontré que non seulement une cavité y existait bel et bien derrière mais également que des échantillons retrouvés et analysés en provenance de cette cavité étaieraient fortement la thèse soutenue par Seracini depuis des années.
Extrait du documentaire Léonard de Vinci : la fresque retrouvée. Détective de l'art, Maurizio Seracini, est convaincu que le chef-d’œuvre La bataille d'Anghiari de Léonard de Vinci est dissimulé derrière la fresque de Vasari au Palazzo Vecchio de Florence. Va-t-il trouver des preuves de ce qu'il avance ? © natgeotv.com
Des traces d'un pigment noir composé de fer et de manganèse auraient été trouvées, d'une composition très caractéristique au point d'être la marque de fabrique de Léonard de VinciLéonard de Vinci lui-même. Un pigmentpigment similaire est présent dans deux de ses peintures réalisées à la même époque, La Joconde et le Saint Jean-Baptiste. D'autres traces se présentent sous la forme d'une sorte de laque rouge utilisée pour la peinture et non pour des enduits muraux. Enfin, des images obtenues par endoscopieendoscopie semblent montrer des traces beiges que seuls des coups de pinceaux peuvent avoir déposées.
La chaîne National Geographic Channel diffusera en France le dimanche 1er avril à 20 h 40 un documentaire sur les derniers rebondissements de la quête de Maurizio Seracini. On devrait en apprendre plus d'ici-là. Pour le moment, les critiques fusent et de nombreux experts s'opposent à Seracini et à toute tentative de déposer la fresque de Vasari pour avoir accès à celle de Léonard... en supposant qu'elle soit bien là. Si c'est le cas, n'oublions pas que c'est Vasari lui-même qui aurait laissé des indices pour qu'on retrouve la fresque de Léonard, qu'il admirait tant, en laissant sur sa propre œuvre un texte sibyllin « Cerca, Trova » : « Qui cherche, trouve »...