Pour célébrer la Journée internationale des astéroïdes qui a eu vendredi dernier, nous avons souhaité mettre en avant le retour de la sonde Osiris-Rex qui revient sur Terre avec plusieurs kilogrammes d’échantillons de l’astéroïde Bennu. Cette sonde de la Nasa rapporte environ 250 grammes de matière primitive d’un très grand intérêt scientifique.
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La Journée internationale des astéroïdes, qui a lieu chaque année le 30 juin, est une journée mise en place par l'Assemblée générale des Nations unies en décembre 2016 afin de commémorer chaque année, au niveau international, l'anniversaire de l'explosion de la Toungouska (Sibérie, Fédération de Russie) survenue le 30 juin 1908 et de sensibiliser la population aux risques d'impact d'astéroïdes.
Aux origines de la formation des planètes
Cette année, nous avons souhaité mettre en avant la mission Osiris-RexOsiris-Rex de la Nasa. Lancée en 2016, cette sonde s'apprête à revenir sur Terre avec un chargement précieux d'échantillons de l'astéroïde Bennu, d'un très grand intérêt scientifique. Cet astéroïde de type B fait partie des corps les plus primitifs du Système solaire, ayant subi peu de transformations depuis sa création, il y a plus de 4,5 milliards d'années. Dit autrement, il est un objet primitif et carboné dont on suppose que sa composition a conservé la mémoire de la composition initiale du matériau présent lorsque s'est formé le Système solaire et à partir duquel se sont formées les planètes.
La capsule qui contient les échantillons atterrira sur Terre le 24 septembre et la Nasa prévoit un évènement international dès le 11 octobre pour dévoiler les échantillons depuis le Centre spatial Jonhson de la Nasa où seront conservés ces échantillons de matièrematière primitive.
Après Bennu, direction Apophis
Après avoir apporté sur Terre les échantillons de Bennu, Osiris-Rex se dirigera vers l'astéroïde Apophis qu'elle atteindra en 2029. La sonde, qui sera renommée Osiris-ApexApex pour Apophis-Explorer, ne se mettra pas en orbiteorbite autour de cet astéroïde, mais volera à proximité pendant environ 18 mois.
Ce sera la première occasion d'étudier d'aussi près un astéroïde de type S. Cet astéroïde, qui mesure environ 350 mètres de diamètre, fait régulièrement les gros titres de la presse depuis sa découverte en 2004, en raison des risques faibles - mais non nuls puis, finalement écartés - de collision avec la Terre à échéance tout de même assez lointaine.
Pour en savoir plus sur Osiris-Rex, nous vous proposons de lire ou relire l'article ci-dessous, ainsi que les articles suivants :
- La Nasa envoie une sonde vers Apophis, l’astéroïde potentiellement dangereux qui frôlera la Terre en 2029 ;
- Patrick Michel, de la mission Osiris-Rex, nous décrypte les premières images et données de l'astéroïde Bennu ;
- Osiris-Rex découvre de l'eau sur l'astéroïde Bennu !
- L'astéroide Bennu entrera-t-il en collision avec la Terre ? Un début de réponse de la Nasa
La Nasa se prépare à récupérer les échantillons de l'astéroïde Bennu
Article de Rémy DecourtRémy Decourt publié le 13/04/2023
Dans moins de six mois, le 24 septembre, la sonde spatiale Osiris-Rex de la Nasa livrera sur Terre des échantillons de l'astéroïde Bennu. Cette sonde deviendra la toute première mission des États-Unis à rapporter des fragments d'astéroïde. La Nasa et les équipes de la mission s'y préparent.
Lancée en 2016, la sonde Osiris-Rex de la Nasa a rejoint l’astéroïde Bennu en décembre 2018. En octobre 2020, la sonde a collecté 250 grammes (+/- 101 grammes) de poussières et fragments de l'astéroïde, soit le plus gros échantillon collecté par la Nasa depuis les roches lunaires rapportées par les missions ApolloApollo. La sonde a quitté Bennu en mai 2021 avec son précieux chargement logé dans un conteneur, lui-même protégé à l'intérieur d'une sonde.
De 2016 à 2023, une mission de sept ans
Le 24 septembre lorsque la sonde Osiris-Rex survolera la Terre, elle larguera la capsule qui contient les échantillons de Bennu. Treize minutes plus tard, elle atterrira à l'intérieur d'une ellipse de 59 km par 15 km sur un terrain du ministère de la Défense qui fait partie de l'Utah Test and Training Range et de la base de Dugway Proving Grounds. Deux sites militaires dont le premier sert à évaluer et tester les armes de l'armée américaine, le second est utilisé pour tester les effets des armes conventionnelles, chimiques et biologiques des États-Unis.
Tout l'enjeu de la rentrée atmosphérique et de l'atterrissage est de protéger ces échantillons de la chaleurchaleur, des vibrationsvibrations et des contaminants terrestres. « Dès que la capsule aura touché le sol, notre équipe se lancera dans une course contre la montre pour la récupérer et la mettre à l'abri dans une salle blanche temporaire », explique Mike Moreau, directeur adjoint du projet au Goddard Space Flight CenterGoddard Space Flight Center de la Nasa, à Greenbelt, dans le Maryland. Extraits de la sonde, les échantillons seront ensuite « transportés dans un laboratoire spécialement construit au Centre spatial Johnson de la Nasa à Houston où ils seront conservés ». Un quart des échantillons seront distribués à l'équipe scientifique d'Osiris-Rex. Les trois quarts restants seront conservés intacts pour être étudiés par des générations futures en prévision des progrès dans les techniques d'analyses et les instruments en service.
Osiris-Rex quitte Bennu. © Nasa
Six mois pour affiner les procédures de récupération
Au cours des six prochains mois, l'équipe d'Osiris-Rex va s'entraîner et affiner les procédures requises pour recueillir les échantillons et les apporter en sécurité jusqu'à Houston. Cet été, les équipes de la récupération s'entraîneront à toutes les étapes de la récupération de la capsule, tout en la protégeant de la contaminationcontamination. Au Centre spatial Johnson, l'équipe de conservation répètera sa procédure de déballage et de traitement des échantillons. En outre, après l'atterrissage de la sonde, les équipes prélèveront des échantillons de sol et d'airair tout autour du point d'impact. Ces échantillons terrestres permettront de déterminer si de minuscules contaminants sont entrés en contact avec les échantillons de l'astéroïde Bennu.
L'analyse de ces échantillons, datant des premiers temps de la formation de notre Système solaire, doit aider les scientifiques à mieux comprendre la formation du Système solaire et le développement de la Terre comme planète habitable.
Osiris-Rex : une cargaison de poussière d'astéroïde est en route vers la Terre
Article de Nathalie MayerNathalie Mayer publié le 12/05/2021
La mission Osiris-Rex n'est toujours pas terminée. Après avoir collecté avec succès des échantillons de l'astéroïde géocroiseurgéocroiseur Bennu, l'engin est désormais sur le chemin du retour. Il devrait larguer sa capsule au-dessus de la Terre en septembre 2023.
Retour en septembre 2016. Depuis la base de lancement de Cap CanaveralCap Canaveral (États-Unis), une fuséefusée Atlas lançait la sonde de la Nasa baptisée Osiris-Rex. De son véritable patronyme Origins-Spectral Interpretation-Resource Identification-Security-Regolith Explorer. Son objectif : étudier l'astéroïde géocroiseur connu des astronomesastronomes sous le nom de Bennu et en ramener des échantillons jusqu'à notre Terre.
Ce lundi 10 mai, après presque cinq années passées dans l'espace et pas mal d'aventures, Osiris-Rex a poussé ses moteurs principaux à plein régime pendant sept minutes. Sa manœuvre la plus importante depuis son arrivée du côté de l'astéroïde géocroiseur Bennu en 2018. L'engin a été propulsé à une vitessevitesse de près de 1 000 km/h. Direction sa planète d'origine. Arrivée prévue dans... deux ans et demi ! Le 24 septembre 2023, très exactement.
Rappelons qu'en octobre dernier, Osiris-Rex avait récupéré des échantillons à la surface de Bennu. Un véritable exploit ! D'autant que la mission avait découvert des conditions -- la libération de petits morceaux de roche dans l'espace, un sol jonché de rochers, etc. -- qui avaient contraint les ingénieurs à revoir entièrement leur stratégie de descente. Alors même que l'engin se situait à des centaines de millions de kilomètres de la Terre. Et que le clapet du compartiment de collecte s'était ensuite montré capricieux. Refusant de se fermer et laissant échapper la précieuse poussière dans l'espace.
Avant le retour des échantillons, déjà de nombreux enseignements
Les équipes d'Osiris-Rex évaluent à au moins 400 grammes, la quantité d'échantillons finalement déposée dans la capsule dédiée transportée par la mission. Des témoins inestimables de la formation de notre Système solaire et de notre Terre comme une planète habitable.
À son retour au voisinage de la Terre -- à environ 10 000 kilomètres tout de même --, la capsule se séparera du reste de l'engin -- si l'opération échoue, un plan de sauvetage est prévu pour 2025 -- et tombera dans l'atmosphèreatmosphère de notre planète. Osiris-Rex, quant à lui, devrait lentement aller mourir sur une trajectoire à l'intérieur de l'orbite de VénusVénus. À moins qu'il lui reste suffisamment de carburant pour prolonger sa mission vers un autre astéroïde. La faisabilité d'une telle mission devrait être annoncée cet été.
La trajectoire de retour sera essentiellement déterminée par la gravitégravité du SoleilSoleil. Mais les ingénieurs prévoient déjà quelques ajustements. Notamment quelques semaines avant le retour de la capsule sur Terre. Pour cibler avec précision l'emplacement et l'angle de sa libération dans l'atmosphère. Car une entrée trop basse pourrait valoir à la capsule de rebondir sur l'atmosphère. Alors qu'une entrée trop haute pourrait la voir partir en fumée.
En attendant, la mission Osiris-Rex a déjà contribué à confirmer ou à réfuter certaines théories. La richesse en carbonecarbone de Bennu ou encore des signes d'eau ancienne repérés depuis la Terre ont été vérifiés. Le fait que la quantité de chaleur rayonnée par l'astéroïde trahisse une surface lisse a été infirmé. « Cette mission souligne pourquoi nous devons faire de la science et de l'exploration de multiples façons. À la fois depuis la Terre et de près, dans l'espace. Parce que les hypothèses et les modèles ne sont rien de plus que... des hypothèses et des modèles », conclut Heather Enos, chercheur principal de l'équipe Osiris-Rex, dans un communiqué de la Nasa.