Alors que OneWeb suivait son plan de lancement de satellites conçus pour délivrer Internet partout sur la planète, la pandémie a eu raison du financement de l'actuelle tranche du programme. La société vient de se mettre en faillite et dispose d'un sursis de quatre mois.
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C'est la fin de l'aventure pour OneWeb et c'est un coup dur pour Airbus qui fabriquait les satellites ainsi qu'ArianespaceArianespace qui avait programmé les prochains lancements. La société vient d'annoncer sa mise en faillite volontaire auprès des tribunaux compétents aux États-Unis. Avec ce crash, OneWeb devient l'une des premières victimes collatérales du coronaviruscoronavirus.
C'est effectivement pour passer le cap de cette crise sanitairecrise sanitaire, que Softbank, son principal actionnaire a décidé de couper le financement de l'ensemble des projets jugés risqués. OneWeb fait partie de ceux-ci. Avant la crise, la société était pourtant à deux doigts d'obtenir les deux milliards suffisants pour continuer à peupler sa constellation de 650 satellites à l'horizon 2021.
Cent vingt jours de sursis
Pour le moment, seuls 74 satellites se trouvent placés en orbite basse à une altitude de 450 kilomètres. Les 34 derniers satellites ont été lancés ce 21 mars. Arianespace avait inscrit 18 créneaux à son programme de lancement, pour le reste des satellites. À terme, 900 de ceux-ci devaient apporter une connectivité InternetInternet pour tous et partout dans le monde. Le service intéressait beaucoup les gouvernements et l'industrie automobileautomobile, ainsi que les transports aériens et maritimes.
En se mettant en faillite aux États-Unis, la société bénéficie d'un sursis de 120 jours pour sauver les meubles et poursuivre son activité pour valoriser ce qui peut encore l'être afin d'éviter la liquidation totale. L'objectif reste un éventuel rachat. À moins d'une acquisition, cette « disparition » laisse un peu plus de place à son gros concurrent SpaceX arrivé peu après lui en 2015.
OneWeb : c'est parti pour l'Internet par satellite !
Article de Fabrice Auclert, publié le 27/02/2019
Après des années d'études et de simulations, ce grand projet d'Internet par satellite prend forme avec le lancement, ce mercredi soir, depuis Kourou, de six prototypes conçus par Airbus. Si l'essai est concluant, OneWeb placera plusieurs centaines d'engins autour de la Terre d'ici la fin de l'année.
C'est aujourd'hui, à 22h37 heure de Paris, que seront lancés les six premiers satellites de la constellation OneWeb. Ce sera depuis le Centre spatial européen de Kourou, en Guyane, et c'est une fuséefusée russe SoyouzSoyouz, commercialisée par Arianespace, qui sera chargée de mettre sur orbite à 1.000 km d'altitude, les six prototypes.
OneWeb est cette start-upstart-up britannique qui souhaite développer un Internet universel, disponible pour tous, quelle que soit la région du monde. Pour cela, ses dirigeants souhaitent s'appuyer sur des centaines de satellites positionnés à 1.200 km de la Terre. Le lancement, ce mercredi soir, est la première étape de ce déploiement, et en fonction des signaux envoyés par les engins, la société pourra compléter sa constellation d'ici la fin de l'année avec une fréquence de lancement mensuelle pouvant aller jusqu'à 36 satellites à la fois ! Les prochaines vaguesvagues s'effectueront en basse orbite (500 km d'altitude) et les engins utiliseront un système interne de propulsion pour rejoindre, seuls, la constellation.
Un espace bientôt saturé ?
Pour couvrir toute la planète, 648 satellites suffisent, mais l'objectif est bel et bien de s'appuyer sur un volume plus large avec, pour commencer, la fourniture du haut débitdébit pour « les écoles, les bateaux, les avions, et de connecter de vastes étendues de la planète ignorées par la fibre », explique à la BBC Adrian Steckel, le directeur général de OneWeb.
Soutenu par des géants comme Virgin, Coca Cola, Qualcomm ou encore Airbus qui fabrique chaque satellite, OneWeb a déjà levé deux milliards de dollars et son projet attise déjà la concurrence puisque l'Américain, Elon MuskElon Musk, avec SpaceX, GoogleGoogle et le Canadien Télésat envisagent aussi d'envoyer des centaines de satellites pour créer des constellations équivalentes. Une concurrence qui pourrait poser problème au point de saturer l'espace avec des risques de collision.
Peut-être 2.000 satellites de plus pour la constellation OneWeb
Article de Rémy DecourtRémy Decourt, publié le 07/03/2017
Destiné à fournir un accès Internet bon marché à la planète entière, le projet pharaonique de la constellation OneWebconstellation OneWeb vient de recevoir un apport d'un milliard de dollars. En 2018, seront lancés les premiers satellites, construits par Airbus Defence and Space. Et il est déjà question d'augmenter le nombre de satellites, avec à la clé de nouveaux services.
OneWeb, la société fondée par Greg Wyler, à l'origine de la constellation O3b (The Other 3 Billion, en référence aux trois milliards de personnes qui ne sont pas raccordées au Web), veut combler le fossé numériquenumérique à l'échelle de la planète avant la fin de la décennie 2020. Comment ? En fournissant un accès Internet bon marché à l'humanité entière depuis une constellation de 648 satellites (720 initialement), capable de toucher n'importe quelle région de la Terre, contrairement aux liaisons filaires.
Inédite par sa taille, cette constellation verra bien le jour. Alors que d'aucuns se demandaient si Greg Wyler parviendrait à boucler son budget, en décembre 2016, la société a reçu 1 milliard du groupe japonais de télécommunications SoftBank. À cette somme, est venue s'ajouter une augmentation de capital de 200 millions de dollars de la part des investisseurs, portant le capital total d'OneWeb à 1,7 milliard de dollars, pour un projet estimé à quelque 3 milliards de dollars. Aujourd'hui, elle fusionne avec Intelsat avec à la clé un nouvel investissement de 1,7 milliard de dollars...
« Tous les voyants sont au vert », dit-on du côté de OneWeb. La société est en phase avec le calendrier prévu pour la montée en puissance des installations d'Airbus Defence and Space. Celles de Toulouse assureront « la conception des satellites et la production des 10 satellites pilotes », tandis que l'usine de Floride « est destinée à dupliquer les satellites pilotes pour produire les 900 satellites commandés par OneWeb à OneWeb Satellites ». La constructionconstruction de cette usine va démarrer bientôt.
Des satellites OneWeb dès le premier semestre 2018
Airbus DS compte fournir, à la fin 2017, les dix premiers prototypes qui seront lancés au premier semestre 2018, et serviront à valider la constellation en orbite. Après une période de test de quelques semaines, ils seront ensuite intégrés à la constellation opérationnelle. Les 638 autres satellites seront progressivement lancés à partir de fin 2018 par Arianespace, qui a déjà réservé de nombreux créneaux de lancement pour les années 2018 et 2019 depuis la Guyane mais également BaïkonourBaïkonour. Quant aux premiers services, ils seront introduits progressivement à compter de la fin 2019, pour une mise en service commerciale au premier semestre 2020.
Greg Wyler réfléchit déjà à faire évoluer sa constellation en la dotant de nouveaux services. La société n'a rien précisé mais on se doute qu'il s'agit de répondre à l'explosion de la demande de connectivité à haut débit partout dans le monde.
OneWeb s'intéresserait aussi aux secteurs naissants de l'Internet des objetsInternet des objets, des voitures connectées et des services Internet en vol, ainsi qu'à de nouveaux usages comme la vidéo. Une des hypothèses de travail, pour répondre à cet échange intensif de données, prévoit d'ajouter jusqu'à 2.000 satellites, 1.972 pour être précis, à différentes altitudes en orbite basse. Cela portera le nombre de satellites de la constellation à 2.620. À suivre donc...
Airbus va construire les 900 satellites de OneWeb
Article de Rémy Decourt publié le 18 juin 2015
OneWeb vient de passer commande de ses 900 satellites pour vendre un accès Internet bon marché à l'ensemble des habitants de la Planète. Airbus Defence and Space devra les construire à la chaîne avec un lancement est prévu... dès 2018.
Connecter la totalité des Terriens au réseau Internet est un enjeu de taille et une nécessité tant la Toile devient un service d'utilité publique. En effet, selon les Nations unies, 4,3 milliards de personnes n'ont pas accès à Internet. Pour y parvenir, plutôt que de développer des infrastructures terrestres, de nombreux projets parient sur l'utilisation de constellations de satellites. Si certaines sont déjà en service, comme la constellation d’O3b et ses douze satellites, d'autres projets prévoient de mettre des centaines de satellites en orbite, voire des milliers comme c'est le cas de Google et SpaceX, réunis dans une entreprise communeentreprise commune.
Un de ces projets appelé OneWeb a fait sensation lors du Salon International de l'Aéronautique et de l'Espace de Paris-Le Bourget. L'entreprise Airbus Defence and Space a en effet été sélectionnée comme partenaire pour la construction de sa constellation qui comptera 900 satellites. À ce nombre impressionnant de satellites à concevoir et fabriquer à la chaîne s'ajoute une date de livraison étonnamment proche : les premiers lancements sont prévus dès 2018 sur une orbite basse.
Quatre satellites à produire chaque jour
Pour Airbus Defence and Space, il faut créer une capacité exceptionnelle de production de satellites à grande échelle qui va révolutionner l'industrie spatiale mondiale. Pesant chacun moins de 150 kilos, les dix premiers satellites seront conduits sur le site de Toulouse, tandis que la production de série sera mise en place dans une usine dédiée aux États-Unis.
« Ce partenariat ouvre un nouveau chapitre de l'histoire spatiale, s'est félicité François Auque, directeur général de Space Systems. Être sélectionné par OneWeb pour produire plusieurs petits satellites par jour a été une source d'inspiration pour le développement de modes de conception innovants et de processus de production d'applications spatiales de haute performance, à très grande échelle et à des coûts compétitifs. »
Une fois construits, ces satellites devront être lancés. Comment ? À quel rythme ? Interrogé à ce sujet, Stéphane Israël, président-directeur général d'Arianespace, a simplement confié qu'avec trois lanceurs et quatre sites de lancement (trois en Guyane et un quatrième à Baïkonour avec StarsemStarsem), Arianespace peut honorer ce contrat.
Enfin, cet accroissement significatif du nombre de satellites en orbite pose les questions de l'encombrement et du risque de collision avec des débris spatiaux. Il sera donc nécessaire de s'assurer que ces nouveaux utilisateurs de l'espace respectent les règles pleines de bon sens auxquelles les agences spatiales et les opérateurs de satellites s'astreignent pour limiter les risques de collisions accidentelles.