À l'occasion des 100 jours de la guerre en Ukraine, deux images satellitaires acquises par Planet résument comment la Russie met à mal volontairement la sécurité alimentaire mondiale. Sidérant !
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Il y a 100 jours, le 24 février 2022, la Russie envahissait l'Ukraine avec les conséquences que l'on sait aujourd'hui et des répercussions économiques dans un très grand nombre de secteurs. Une des particularités de ce conflit, et c'est ce qui explique pourquoi Futura y trouve un intérêt, c'est que jamais un conflit armé entre deux nations n'aura été autant suivi et médiatisé par une multitude de satellites d'observation de la Terre commerciaux et privés. Au grand dam des États des deux camps, l'imagerie satellitaire apporte de la transparencetransparence au conflit ukrainien.
Ces opérateurs de satellites et les sociétés d'imagerie de la Terre fournissent à tout un chacun des renseignements et des informations stratégiques collectés par leurs propres moyens. Auparavant, seuls les gouvernements y avaient accès. Ils ne les rendaient que très rarement publics et quand ils décidaient de le faire, ces images servaient moins à montrer des faits objectifs qu'à servir à des fins de propagande.
Cette guerre met donc en avant le rôle de ces constellations de satellites dont les images montrent en temps quasi réel tous les aspects du conflit entre l'Ukraine et la Russie. Rien ne leur échappe. Avant le début du conflit, la surveillance des mouvements des troupes russes par l'armée ukrainienne a largement été rendue possible grâce en partie aux images satellitaires de Planet, dont la flotte de plus de 200 satellites photographiephotographie tous les jours toute la surface du globe. Depuis le début du conflit, il y a maintenant 100 jours, les données satellitaires commerciales offrent une vue d'ensemble en montrant l'avancée des troupes russes, les positions défensives des forces ukrainiennes ainsi que les destructions opérées par les Russes.
Destruction d'un silo à grains près de la ville de Rubizhne. © 2022 Planet Labs PBC
Ces images satellitaires sont vraiment capables de tout voir. Si elles peuvent quantifier les destructions des habitats, des industries, des infrastructures de transport, de communication et de distribution d'énergie, elles sont aussi en mesure de montrer qu'après 100 jours de guerre, la sécurité alimentaire mondiale est mise à l'épreuve par les attaques russes.
Le saviez-vous ?
Il faut savoir qu’avant le conflit, la Russie et l'Ukraine fournissaient environ 30 % du blé et de l'orge du monde. 36 pays, dont certains parmi les plus vulnérables et les plus pauvres du monde, en dépendaient pour plus de la moitié de leurs besoins.
En effet, l'invasion de l'Ukraine par la Russie a eu des répercussions sur les réseaux alimentaires mondiaux, engendrant des pénuries alimentaires et provoquant une hausse des prix sans précédent. La Russie a continué à déstabiliser l'équilibre mondial en volant directement des céréalescéréales et des équipements agricoles en Ukraine, et en ciblant les stocks existants.
Concrètement, les satellites de Planet ont observé le navire russe Matros Posinich livrant 27.000 tonnes de céréales volées à l'Ukraine, dans le port syrien de Lattaquié le vendredi 27 mai 2022. Il s'agirait de son deuxième voyage en quatre semaines. C'est l'un des trois navires qui chargent du grain dans le port de Sébastopol, en Crimée, depuis l'invasion russe de l'Ukraine.
CNN a rapporté que les autorités ukrainiennes ont estimé, plus tôt ce mois-ci, que les forces russes dans les zones occupées avaient saisi plus de 400.000 tonnes de céréales. Les satellites de Planet ont aussi capturé des images d'un silo à grains détruit, près de la ville de Rubizhne, et où étaient stockés 19.000 tonnes de bléblé et 8.500 tonnes de graines de tournesoltournesol, d'une valeur totale de 13 millions de dollars.
Planet observe le navire russe Matros Posinich (le plus gros navire à quai sur l’image) livrant 27.000 tonnes de céréales volées à l’Ukraine, dans le port syrien de Lattaquié le vendredi 27 mai 2022. © 2022 Planet Labs PBC