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Le retrait des États-Unis de l'accord de Paris sur le climat a été vu par la France comme une opportunité inédite de prendre le leadership de la lutte mondiale contre le changement climatiquechangement climatique.
Au-delà de l'invitation d'Emmanuel Macron aux scientifiques américains à venir travailler en France, la création d'un observatoire spatial du climatclimat est une initiative forte. Réunis à Paris en décembre 2017 lors du One Planet Summit, les chefs d'agences spatiales du monde entier ont adopté la Déclaration de Paris qui propose la création de cet Observatoire spatial du climat. Il jouera le rôle de hubhub entre les agences spatiales et la communauté scientifique internationale.
L'idée est de bien mieux utiliser les données des satellites d'observation de la Terreobservation de la Terre qui surveillent en permanence les phénomènes atmosphériques, terrestres et marins, qu'ils soient d'origine naturelle ou anthropique, des 26 des 50 variables climatiques essentielles qui décrivent le climat, observables uniquement depuis l'espace.
Convaincu que la coopération internationale entre toutes les agences spatiales « est un élément incontournable pour démultiplier les efforts de chacune d'entre elles », Jean-Yves Le Gall, président du Cnes, nous explique brièvement cet observatoire et ce à quoi il va servir.
Discours de Jean-Yves Le Gall, le président du Cnes, lors du One Planet Summit qui officialisera l'Observatoire spatial du climat. © Cnes, Christophe Peus
Quand cette idée a-t-elle pris forme ?
Jean-Yves Le Gall : Cette idée a pris forme lors de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui s'est tenue à Paris en décembre 2015 (COP 21COP 21) et lors des travaux préparatoires de cette conférence. Nous avons constaté qu'il manquait une certaine coordination de toutes les mesures réalisées par les satellites d'observation de la Terre.
Pourquoi un observatoire spatial du climat ?
Jean-Yves Le Gall : Aujourd'hui, le Cnes se positionne comme l'agence spatiale du climat et nous avons fait de la lutte contre le changement climatique une priorité. Il faut aussi savoir que 26 des 50 variables climatiques essentielles qui décrivent le climat ne peuvent être observées que depuis l'espace. Aucune agence spatiale n'observe seule la totalité de ces variables climatiques, d'où la nécessité de réunir toutes les données spatiales portant sur l'étude du climat et obtenues depuis l'espace.
Vous souhaitez donc faciliter l'utilisation de ces données ?
Jean-Yves Le Gall : Effectivement, c'est le but. L'idée est de faire un hub entre les agences spatiales et la communauté scientifique internationale de façon à mutualiser les données portant sur l'étude du climat et faciliter leur utilisation par l'ensemble de la communauté scientifique mondiale.
Pour que cela fonctionne, les agences spatiales du monde entier vont devoir jouer le jeu ?
Jean-Yves Le Gall : Oui. Les 25 chefs d'agences spatiales qui se sont réunis à Paris, en décembre 2017 lors du One Planet Summit, ont validé la création de cet observatoire. Les données de leurs satellites seront mises à disposition gratuitement, en libre accès à tout un chacun et sans limitation de temps.
Les scientifiques ont aussi besoin de séries de données homogènes, de données sur une période aussi longue que possible et ne souhaitent évidemment pas créer de discontinuités lors des changements de satellite. Comment l'Observatoire spatial du climat peut répondre à ces besoins ?
Jean-Yves Le Gall : Nous allons définir les spécifications des instruments et satellites qui seront lancés dans le futur. De toute façon, l'utilisation de ces données ne manquera pas de faire apparaître de nouveaux besoins en terme de mission.
Quand sont prévues les « premières lumières » de cet observatoire ?
Jean-Yves Le Gall : Nous souhaitons sa mise en service d'ici le milieu de l'année.
Ce qu’il faut
retenir
- Création de l'Observatoire spatial du climat à l'occasion du One planet summit de décembre 2017.
- Cette structure mutualisera les données portant sur l'étude du climat, obtenues depuis l'espace, afin de faciliter leur utilisation par la communauté scientifique mondiale.
- Il permettra de mieux répondre aux besoins futurs des scientifiques en satellites et en instruments spatiaux.