Découvrez comment un cubesat - un satellite de seulement un kilogramme - peut nous aider à améliorer notre compréhension de l'impact de l'activité solaire sur notre atmosphère. Baptisé Enso, ce cubesat a été réalisé par Expleo, en partenariat avec le Centre spatial universitaire de Montpellier. Il a été lancé il y a seulement quelques jours.
au sommaire
Expleo, en partenariat avec le Centre spatial universitaire de Montpellier, a conçu son propre cubesat scientifique dédié à la surveillance de l'activité solaire et son impact sur l'atmosphèreatmosphère terrestre. Enso (Expleo NanosatelliteNanosatellite for Solar irradiance Observation), c'est son nom, a été lancé avec succès il y a quelques jours à bord d'un Falcon 9 de SpaceX.
Après l'acquisition d'un premier signal, soulignant son bon état de fonctionnement, Enso devrait commencer d'ici quelques semaines sa mission prévue pour durer trois ans. Cette mission consistera à la « transmission d'une balise radiofréquences pour permettre la calibration d'une station du réseau SuperDARN, en charge de la caractérisation de l'ionosphère », nous explique Julien Bessas, responsable d'activité ingénierie spatiale chez Expleo Group.
L’impact de l’activité solaire sur la Terre
Pour comprendre comment la transmission d'une balise va aider à mieux se prémunir des effets des vents solaires, il faut savoir qu'Enso, via ce signal, « doit permettre d'optimiser les performances des stations du réseau de radars SuperDARN opérées par la Sansa ». Ces stations terrestres « permettent de cartographier les convections de plasma de l'ionosphère et de mieux comprendre les effets de vents solaires et leurs impacts sur la vie terrestre (perturbations électromagnétiques) pour, à terme, les prévenir et pouvoir s'en protéger », précise l'ingénieur.
L’impact du vent solaire sur la vie sur Terre
Concrètement, si la Terre est protégée du rayonnement solairerayonnement solaire par son champ magnétique, qui crée une sorte de bouclier, des particules du vent solaire peuvent tout de même s'infiltrer et passer par deux « cônescônes » situés dans les régions polaires. C'est ce phénomène naturel qui provoque les aurores australesaurores australes et boréales, les oragesorages magnétiques et les perturbations qui s'ensuivent.
La mission d'Enso ne se limite « évidemment pas à l'émission de ce seul signal haute fréquence », souligne Stéphane de Souza, directeur des Opérations systèmes embarquéssystèmes embarqués chez Expleo Group. Comme mission secondaire, ce cubesat doit « prendre une photo avec une petite caméra du commerce » et acquérir via la télémétrietélémétrie du satellite, des « informations sur le spinspin, c'est-à-dire la rotation non contrôlée du satellite ». Un phénomène bien connu sur les cubesats qui ne possèdent pas de contrôle d'attitude comme Enso, équipé d'un gyroscopegyroscope.
Un bijou technologique
D'un point de vue scientifique, la mission présente un intérêt indéniable en « nous permettant de mieux mesurer l'activité solaire et ses impacts sur la Terre, tout en mettant l'environnement au premier plan dans l'ère du New Space ». Sur le plan technologique, Enso est aussi une mission très ambitieuse dont « la valeur ajoutée réside d'abord dans le concentré de technologie que représente ce cubesat de 1U de côté (10 x 10 x 10 cm) et pesant tout juste un kilo » !
La charge utile, développée par Expleo, comprend quatre éléments clés, notamment un contrôleur de mission, une balise haute fréquence émettant via un système d'antenne déployable motorisée de 2 x 3 m, et une caméra. Véritable fleuron d'ingénierie, cet ensemble est ingénieusement contenu dans un volumevolume de moins de 300 cm3 (1/3 de U) et doit résister avec succès aux contraintes mécaniques et aux fortes vibrationsvibrations générées lors de son lancement.