Les images de la Terre recueillies chaque jour par le satellite DSCOVR, situé entre le Soleil et notre planète, sont désormais accessibles sur le site dédié de la Nasa epic.gsfc.nasa.gov. Outre la surveillance du vent solaire, le satellite permet de suivre les variations qui surviennent dans notre biosphère.

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    Situé en permanence entre la Terre et le Soleil, sur le premier point de Lagrange (L1) à environ 1,6 million de kilomètres de notre planète, le satellite DSCOVR (Deep Space Climate Observatory), développé par la Nasa en partenariat avec la NOAA et l'US Air Force, a reçu notamment pour mission de surveiller en temps réel le flux du vent solaire et d'alerter les Terriens quand une tempêtetempête s'annonce. Si, par exemple, une éjection de masse coronale (CMECME) vient à se diriger vers la Planète bleue, le satellite sera le premier informé et pourra ainsi avertir immédiatement les autorités qui auront alors entre 15 et 60 minutes pour agir en conséquence.

    En effet, très dépendantes des technologies, nos sociétés modernes sont devenues très fragiles en cas de violente tempête géomagnétique, susceptible d'affecter nos infrastructures, les divers systèmes de communications et de géolocalisations (GPSGPS), les centrales électriques, etc. Comme l'a montré une étude de 2008, les dégâts occasionnés pourraient coûter entre 1.000 et 2.000 milliards de dollars (entre 884 et 1768 milliards d'euros au cours actuel) et, en outre, il nous faudrait entre 4 et 10 ans pour nous en remettre... (lire à ce sujet « Tempêtes solaires : l'événement de 2012 servira-t-il de leçon ? »). Il est donc capital de ne pas être pris au dépourvu.

    Le globe terrestre centré sur l’immense océan Pacifique. Photo composite prise par le satellite DSCOVR, le 7 octobre 2015 à 00h13 TU. © Nasa

    Le globe terrestre centré sur l’immense océan Pacifique. Photo composite prise par le satellite DSCOVR, le 7 octobre 2015 à 00h13 TU. © Nasa

    Un regard quotidien sur la Terre

    L'autre enjeu de DSCOVR est le suivi quotidien de notre biosphèrebiosphère. En effet, de par sa position, le satellite peut embrasser la face éclairée du globe terrestre tout entier, comme nous l'avons d'ailleurs vu en juillet dernier avec la publication de son tout premier portrait. Rappelons que c'est le premier (les autres sont des assemblages) depuis celui des astronautesastronautes d'ApolloApollo 17, en 1972, lequel valut alors à notre planète d'être surnommée la « bille bleue » (Blue Marble).

    Équipé de la caméra de 4 mégapixels Epic (Earth Polychromatic Imaging Camera) au foyerfoyer d'un télescopetélescope de 30 cm de diamètre, DSCOVR transmet désormais quotidiennement une douzaine d'images couleurcouleur acquises au cours des 12 à 36 dernières heures. Chacune compile trois vues prises dans trois bandes spectrales (le bleu, le rouge et le vert) offrant une définition équivalente à 12 mégapixels. S'ajoutent des images prises dans 10 longueurs d'ondelongueurs d'onde différentes, allant de l'ultravioletultraviolet à l'infrarougeinfrarouge en passant par le visible.

    On peut toutes les retrouver chaque jour sur le site dédié ouvert tout récemment par la Nasa : epic.gsfc.nasa.gov. Il est possible de les animer et aussi de remonter le temps grâce aux archives. L'intérêt est bien entendu de suivre sur le long terme l'évolution de notre planète : ses variations climatiques, sa couverture nuageuse, sa réflectivité, sa végétation. Il est aussi possible de voir les différentes perturbations et les changements des aérosolsaérosols, de l'ozoneozone, etc. La résolutionrésolution actuelle est de 10 à 15 km.

    Grâce à DSCOVR, nous pouvons dorénavant admirer au quotidien ce monde d'un bleu outremer que nous habitons (dans son contexte interplanétaire) et les liens avec son étoileétoile, le Soleil.