Les premières images du premier des quatre satellites de la constellation Pléiades Neo d'Airbus ont été rendues publiques. Et elles sont très impressionnantes. Avec une résolution de seulement 30 centimètres, elles offrent un niveau de détails surprenant dont une meilleure visibilité des petits objets.


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    Airbus vient de rendre publique une première série d'images acquises par le satellite Pléiades Neo 3 qui a été lancé et placé en orbite le 29 avril. Ce satellite est le premier des quatre qui formeront la constellation Pléiades Neo qui doit remplacer Pléiades 1A & 1B, lancés en 2011 et 2012. Ces images d'une résolutionrésolution native de 30 centimètres ont été acquises depuis une altitude de 620 kilomètres. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elles sont très impressionnantes. En combinant résolution, couleurs, piqué et angles d'acquisition, elles se démarquent de la concurrence.

    Ces premières images ont été acquises avant que les étalonnages radiométriques et la calibration du système complet ne soient terminés. La qualité va donc encore s'améliorer au cours des prochains mois et l'on peut s'attendre à des images avec un niveau de détails très performant, voire inédit pour des satellites commerciaux d'observation de la Terreobservation de la Terre.

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    Avec cette résolution de 30 centimètres, il est possible de distinguer voire d'identifier précisément de petits objets. Si les applications militaires sont évidemment capables d'atteindre ce niveau de détection et même de beaucoup mieux, rares sont les satellites commerciaux à le proposer.

    La frontière entre satellites civils et satellites militaires devient, elle, de plus en plus floue

    Dit autrement, l'amélioration continue des performances des satellites d'observation commerciaux, fournissant des images de plus en plus nettes et détaillées, a une conséquence paradoxale : la « frontière entre satellites civils et satellites militaires devient, elle, de plus en plus floue », souligne Gil Denis, ingénieur chez Airbus Defence and Space, blogueur sur le spatial et l'observation de la Terre.

    Les images ne montrent pas toutes les nouvelles capacités attendues de la constellation Pléiades Neo. Les quatre satellites de cette nouvelle constellation ajoutent deux nouvelles bandes par rapport aux satellites Pléiades 1A et 1B. Le « deep blue » qui permettra d'observer sous la surface de l'eau, et ainsi surveiller les récifs coralliensrécifs coralliens, le littoral et les estuairesestuaires de fleuves (sédimentssédiments, phytoplanctonphytoplancton) et le « red edgeedge » qui servira, par exemple, à la gestion de l’agriculture et le suivi de la végétation, son stade de développement et son état de santé. On attend avec impatience les nouvelles images de Pléiades Neo qui mettront en valeur ces bandes deep blue et red edge.

    Ces premières images ouvrent une nouvelle ère pour les applications géospatiales commerciales et gouvernementales nécessitant un haut niveau de précision et la capacité de voir des détails très fins. 

    À Shanghai, la Pearl de l'Orient <em>(Oriental Pearl Radio & Television Tower)</em> et le rond-point Mingshu. © Airbus DS 2021
    À Shanghai, la Pearl de l'Orient (Oriental Pearl Radio & Television Tower) et le rond-point Mingshu. © Airbus DS 2021
     Le château Saint-Ange ou <em>Castel Sant'Angelo</em> à proximité du Vatican. Les différentes strates de la construction du Château Saint-Ange apparaissent également distinctement dans l'image. © Airbus DS 2021
    Le château Saint-Ange ou Castel Sant'Angelo à proximité du Vatican. Les différentes strates de la construction du Château Saint-Ange apparaissent également distinctement dans l'image. © Airbus DS 2021
    À Dubai, la plus grande roue du monde avec une hauteur de 210 mètres. © Airbus DS 2021
    À Dubai, la plus grande roue du monde avec une hauteur de 210 mètres. © Airbus DS 2021
    La pyramide de Kheops (Égypte). On pourrait facilement compter chacun des blocs de calcaire de cette pyramide de Gyzeh. © Airbus DS 2021
    La pyramide de Kheops (Égypte). On pourrait facilement compter chacun des blocs de calcaire de cette pyramide de Gyzeh. © Airbus DS 2021

    Prochaine étape du programme Pléiades Neo

    La prochaine étape du programme Pléiades Neo est le lancement de Pléiades Neo 4, qui se trouve déjà sur le site de lancement de Kourou, en Guyane française. Son lancement est prévu cet été, suivi du lancement de Pléiades Neo 5 et 6, prévu en 2022.

     


    Airbus : une constellation inédite de satellites d'observation de la Terre

    Article de Rémy DecourtRémy Decourt publié le 20/10/2017

    En 2020, Airbus lancera les premiers satellites d'une nouvelle constellation, Pleiades Neo. Ils sont censés apporter une amélioration des services et une meilleure réactivité, c'est-à-dire une duréedurée réduite entre deux observations du même site.

    En 2016, Airbus a lancé le développement de quatre nouveaux satellites, qui constitueront la constellation Pléiades Neo, pour succéder à partir de 2020 aux deux Pléiades (1A et 1B) en service depuis 2011 et 2012. Comme pour Spot 6 et 7, lancés en 2012 et 2014, « ces satellites seront entièrement réalisés sous financement privé, et non sous l'égide du Cnes, comme cela été le cas pour les satellites Pléiades », nous explique François Lombard, CEO de la division IntelligenceIntelligence d'Airbus Defence and Space (regroupant notamment les anciennes activités d'Infoterra et Spot Image). Ils seront lancés par paire, par le futur lanceurlanceur VegaVega-C d'ArianespaceArianespace, dont ce sera le premier contrat commercial.

    Dans ce marché fortement concurrentiel de l'exploitation des données d'observation de la Terre basée sur des images à haute et très haute résolution, et qui tend vers le quasi temps-réel, Airbus Intelligence, « pour se démarquer », mise donc sur « la qualité des images, la répétitivité et un service offrant une grande flexibilité ». Chaque satellite balaiera quotidiennement une zone d'un demi-million de kilomètres carrés, soit environ un superficie comparable à la France métropolitaine, et fournira des images d'une fauchée de 14 kilomètres.

    Pour conserver son avance technologique sur ses concurrents, Airbus n'indique aucune caractéristique de la constellation Pléiades Neo, comme la taille du miroir par exemple. © Airbus
    Pour conserver son avance technologique sur ses concurrents, Airbus n'indique aucune caractéristique de la constellation Pléiades Neo, comme la taille du miroir par exemple. © Airbus

    Les Pléiades Neo seront réactifs

    Pour la résolution géométrique, Pléiades Neo est annoncé à 30 centimètres de résolution. Quant à la résolution spectrale, ces nouveaux satellites ajoutent deux bandes à celles des Pléiades 1A et 1B. « Le "deep blue" permettra d'observer sous la surface de l'eau, et ainsi surveiller les récifs coralliens, le littoral et les estuaires de fleuves (sédiments, phytoplancton), et le "red edge" servira par exemple à la gestion de l’agriculture et le suivi de la végétation, son stade de développement et son état de santé. »

    Par ailleurs, les Pléiades Neo seront « très facilement et rapidement reprogrammables pour répondre aux besoins en images satellite des missions d'urgence ».

    Deux satellites supplémentaires apportent « de nouveaux services ou améliorent ceux existants ». On pense à l'imagerie toujours à jour : « Pléiades Neo permettra de couvrir n'importe quelle région de la Terre plus d'une fois par jour ». Ces images iront directement alimenter la plateforme en ligne d'Airbus, OneAtlas, qui offre un accès immédiat aux images, optiques et radars, acquises par les satellites d'Airbus.

    30 minutes entre la prise de vue et la fourniture de l'image au client

    Les quatre satellites Pléiades Neo seront placés à 620 kilomètres d'altitude, contre 680 kilomètres pour Pléiades 1A et 1B. Ils seront couplés à une nouvelle génération de segments sol, équipés d'outils informatique d'apprentissage et d'analyses automatiques.

    Ces futurs satellites sont présentés comme « très agiles », c'est-à-dire « capables de s'orienter rapidement et précisément pour viser une région d'intérêt, en adaptant rapidement le plan de programmation toutes les 1 h 30, soit cinq fois plus souvent qu'aujourd'hui ». Pour cela, ils seront dotés de terminaux en bande Ka qui « permettront des mises à jour de dernière minute des plans de programmation, même si les satellites se trouvent en dehors du champ de visibilité de leur station sol ». Il s'agit d'un atout important « notamment pour l'évaluation des catastrophes naturelles et les interventions civiles et militaires d'urgence ».

    Enfin, chaque satellite sera capable de fournir des images dans des délais très courts. Le service utilise le système spatial de transmission de données EDRSEDRS, baptisé SpaceDataHighway« avec une capacité de transmission basée sur des communications laserlaser à très haut débit, de 1,8 Gbps ». Concrètement, « de l'ordre d'acquisition à la fourniture de l'image à l'utilisateur final, quelque 30 minutes seront nécessaires, contre deux heures actuellement », indique Hugues Boulnois, responsable SpaceDataHighway chez Airbus Defence and Space.


    Airbus va se doter d'une constellation inédite de satellites d'observation de la Terre

    Article de Rémy Decourt publié le 03/10/2016

    L'observation de la Terre n'est plus l'apanage des scientifiques et des gouvernements. En raison d'enjeux économiques en forte croissance, des entreprises privées se sont installées en orbite basse avec leurs satellites. Airbus est un de ces acteurs. Pour garantir la continuité des données des satellites Pléiades, il va se doter d'ici cinq ans de sa propre constellation de satellites d'observation de la Terre.

    À l'occasion de la conférence World Satellite Business Week, organisée du 12 au 16 septembre 2016 par Euroconsult à Paris, Airbus Defence and Space a annoncé se doter à l'horizon 2020 d'une constellation de satellites d'observation de la Terre à très haute résolution et très agiles. Ceux-ci seront lancés en 2020 et 2021.

    L'idée d'Airbus est de garantir la continuité des données des satellites Pléiades, d'améliorer son offre de service (pour ses marchés et applications actuels) et d'en proposer de nouvelles utilisant les satellites d'observation de la Terre.

    Cette constellation sera dotée de quatre satellites construits autour de la plateforme de la famille Astrobus, notamment utilisée pour les missions Spot 6 et 7, KazEOSat-1, Ingenio, Sentinel-5 Precursor et Biomass. Pour réaliser ces satellites en un temps très court (moins de 5 ans), Airbus a fait le choix de miser à la fois sur l'innovation et sur l'amélioration des technologies déjà maîtrisées.

    Les performances de cette constellation n'ont pas encore été communiquées mais elles seront au moins aussi équivalentes à celles des autres acteurs du marché de la très haute résolution, voire supérieures dans certains domaines. Par rapport à Pléiades, elles seront améliorées pour correspondre à l'évolution attendue du marché de l'observation de la Terre et de l'offre de la concurrence.

    Les quatre satellites de la future constellation d'Airbus seront construits autour de la même plateforme utilisée par les satellites Spot 6 et 7 (représentés sur cette image). © Airbus
    Les quatre satellites de la future constellation d'Airbus seront construits autour de la même plateforme utilisée par les satellites Spot 6 et 7 (représentés sur cette image). © Airbus

    Deux images par jour en très haute résolution

    Avec cette constellation, Airbus aura désormais deux images par jour en très haute résolution, ce qui va permettre plus de réactivité ainsi qu'un meilleur suivi des activités. C'est notamment intéressant lors d'une catastrophe naturellecatastrophe naturelle, comme un tremblement de terre par exemple. Les autorités et secours auront alors accès encore plus rapidement à de la ressource image pour cartographier les zones touchées et, grâce à la finesse des images, ils pourront mieux qualifier la nature des dégâts (le degré d'effondrementeffondrement des bâtiments et des routes notamment). Autre exemple, en termes de suivi des activités, les satellites pourront être à même de surveiller plus étroitement des activités illégales, dans le domaine de la défense ou encore de la pêchepêche illicite.

    Quant au segment sol et à la capacité d'acquisition de plusieurs millions de kilomètres carrés par jour, Airbus réfléchit d'ores et déjà à comment valoriser au mieux le volumevolume de données qui sera disponible. En adaptant les technologies du big databig data, du cloud computingcloud computing et de la data analytic à ses besoins, l'entreprise fait le pari d'améliorer les applications de ses marchés traditionnels, mais aussi d'en créer de nouvelles afin de répondre à des besoins spécifiques pour des marchés en croissance, comme ceux de l'analyse et de l'intelligence.