La société d'Elon Musk a désormais placé 420 satellites en orbite, et c'est le minimum pour lancer une première bêta privée prévue d'ici trois mois.
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On est encore loin des 42.000 satellites espérés par Elon MuskElon Musk, mais SpaceXSpaceX en a mis en orbite 60 de plus dans la nuit de mercredi à jeudi. Il s'agissait de la septième vaguevague de déploiement, et si vous faites les calculs, vous constaterez qu'il y a désormais 420 mini satellites dans la constellation Starlink, tous placés à 550 km d'altitude.
Cela ne représente que 1% du total visé, mais c'est déjà un exploit, et c'est surtout le minimum pour entamer des tests. Ainsi Elon Musk, après s’être félicité de ce nouveau déploiement, a répondu à des questions sur TwitterTwitter, et annoncé qu'une période de tests privés débuterait d'ici trois mois. Et si tout se passe bien, dans six mois, la première bêta publique sera ouverte. D'ici là, le nombre de satellites pourrait avoir au moins doublé si SpaceX tient son objectif de 35 à 38 lancements dans le courant de l'année.
Successful deployment of 60 Starlink satellites confirmed pic.twitter.com/h3e6QmKRue
— SpaceX (@SpaceX) April 22, 2020
Les régions en "haute latitude " desservies en premier
Ambitieux projet d'InternetInternet par satellite, StarlinkStarlink couvrira d'abord le nord des États-Unis et le Canada en 2020, avant de s'étendre au reste de la planète en 2021. Plus précisément, Musk a parlé de régions dans les « hautes latitudeslatitudes », et à un internaute qui lui demandait si l'Allemagne en faisait partie, le milliardaire a répondu par l’affirmative.
Toutefois, la mise en service de cet Internet à haut débitdébit et à bas coût doit encore franchir d'autres obstacles que la mise en orbite de milliers de satellites. Il faut ainsi rappeler que Starlink doit obtenir l'aval des régulateurs de chaque pays couvert, équivalents de l'ARCEPARCEP en France, et à titre d'exemple, le Canada ne le répertorie toujours pas comme « fournisseur d'accès à Internet ».
SpaceX : des astronomes veulent porter plainte contre la constellation Starlink
Un groupe d'astronomesastronomes professionnels envisage de porter plainte contre Starlink devant la Cour de Justice internationale pour atteinte au patrimoine mondial en invoquant la gêne lumineuse occasionnée par les milliers de satellites qui viendront interférer avec les télescopes scientifiques.
Publié le 06/02/2020 par Céline DeluzarcheCéline Deluzarche
SpaceX est-il en train de détruire notre beau ciel étoilé ? C'est en tout cas la conviction d'un groupe d'astronomes professionnels italiens qui envisage de porter plainte pour réclamer l'arrêt des mégaconstellations. Starlink, actuellement déployée par SpaceX, a ainsi déjà lancé 180 satellites et compte en mettre à terme 42.000 en orbite. « Avec plus de 50.000 nouveaux satellites de télécommunications planifiés en moyenne et basse orbite, la densité moyenne de ces objets sera supérieure à 1 satellite par degré carré, ce qui nuira inévitablement à l'observation astronomique », s'alarment les astronomes des trois associations dans un long article publié sur le site scientifique arXiv le 3 février.
“À peine 172 étoiles dans le ciel sont plus brillantes que les satellites Starlink”
Or, ces milliers de nanosatellitesnanosatellites sont particulièrement brillants : ils ont une magnitude apparente comprise entre 3 et 7, suffisante pour être visible à l’œil nu. « À peine 172 étoiles dans le ciel sont plus brillantes que les satellites Starlink », se désolent les auteurs qui s'inquiètent également du risque d'interférencesinterférences des ondes radio elles aussi utilisées pour l'observation spatiale.
Une atteinte au patrimoine culturel
Le groupe d'astronomes a lancé une pétition et envisage de porter plainte devant la Cour de Justice internationale en invoquant le préambule de la Convention du patrimoine mondial qui stipule que « la détérioration ou la disparition d'un élément du patrimoine culturel ou naturel constitue un appauvrissement nuisible du patrimoine de toutes les nations du monde ». Il se dit aussi prêt à intenter une action auprès de la Federal Communications Commission (FCC), qui délivre les autorisations de lancement de satellites aux États-Unis. Des recours qui cependant ont peu de chances d'aboutir, selon Chris Johnson, conseiller juridique auprès de Secure World Foundation, une organisation à but non lucratif qui milite pour le « développement durabledéveloppement durable » de l'espace. De son côté, SpaceX a déjà répondu aux critiques en recouvrant ses futurs satellites d'un revêtement obscurcissant. Insuffisant pour les astronomes, qui rappellent que les panneaux solaires, représentant 75 % de la surface du satellite, ne peuvent eux pas être recouverts. La guerre entre astronomes et opérateurs ne fait que commencer.