Sur Titan, la plus grosse lune de Saturne, se trouve un lac de méthane à -190 °C. Un environnement hostile que la Nasa aimerait explorer un jour à l’aide d’un sous-marin, forcément un peu particulier comme celui imaginé en 2015 et présenté dans cette vidéo.

Après l'atterrissage du module Huygens, de l'ESA, sur la surface de Titan et la cartographie réalisée par la sonde Cassini (qui a survolé 127 fois cette lune), la Nasa entretient le projet (lointain) d'un engin d'exploration de son plus grand lac connu, Kraken Mare. Cette vaste étendue de méthane liquide mesure plus de mille kilomètres de long et recèle de nombreux secrets.

Ce sous-marin aurait pour objectif d'explorer la côte ainsi que les profondeurs du lac, qui descendrait à 300 m selon les estimations. L'agence spatiale américaine avait déjà parlé du projet en 2014, en déclarant qu'il pourrait voir le jour aux alentours de 2040, ce qui marquerait la première exploration sous-marine de la Nasa.

Visiter les lacs de Titan : un rêve d'astrochimiste

Le projet est ambitieux puisque rien de comparable n'a été réalisé jusqu'à présent. L'idée n'est cependant pas folle et l'enjeu est important pour la planétologie et même l'exobiologie. Les lacs de Titan sont les seuls cas connus hors de la Terre d'étendues liquides à la surface d'un corps céleste. De plus, la présence de molécules organiques (composées de carbone) rend l'endroit particulièrement intéressant pour observer, comme dans un laboratoire naturel, une chimie qui pourrait ressembler à celle qui a donné naissance à la vie terrestre.

Bien sûr, cette chimie serait différente de la nôtre puisque la température est très basse et que le liquide n'est pas de l'eau mais le méthane, une molécule elle-même organique. Un chimiste ajouterait que l'environnement de Titan, riche en méthane donc, c'est-à-dire CH4, est « réducteur », contrairement à la Terre où l'océan et l'atmosphère sont gorgés d'oxygène et de dioxyde de carbone (CO2), et est donc « oxydant ». Pour un astrochimiste, imaginer des expériences dans ce milieu a de quoi faire rêver.

© Nasa