En 2024, la Nasa pourrait dépenser plus ou moins 27 milliards de dollars ! Un budget en hausse par rapport à l’année en cours qui doit renforcer le leadership technologique des États-Unis, première puissance spatiale mondiale qui a comme politique d’avoir une présence continue dans l’espace. Découvrons les priorités américaines dans les domaines de l’exploration, de l’observation de la Terre, des sciences et de la météorologie spatiale.
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Le long processus budgétaire pour l'exercice 2024 a débuté aux États-Unis. Pour rappel, l'année fiscale américaine couvre une période s'étalant du 1er octobre de l'année N-1 au 30 septembre de l'année N. Après la requête de la Nasa qui a détaillé ses besoins, la Maison Blanche a soumis au Congrès son budget pour l'année 2024. Ce budget d'environ 27 milliards de dollars n'est qu'une proposition. Il appartient désormais au Sénat et à la Chambre de trouver un consensus sur un texte budgétaire (en théorie avant le 30 septembre), lequel sera alors soumis à l'approbation finale de l'Exécutif.
Sans surprise, dans le domaine de l'exploration, ce budget est construit autour du succès d'Artemis I, qui ouvre la voie aux vols habitésvols habités lunaires. Il conforte tous les programmes en cours et l'architecture générale du programme Artemis (atterrisseurs lunaires, postes avancés, GatewayGateway, combinaisons spatiales...) qui a pour objectifs principaux : garantir une présence à long terme sur la Lune et les premières expéditions habitées à destination de Mars pour les États-Unis et leurs partenaires. Huit milliards de dollars sont prévus.
Ce budget tient compte de la fin de l'ère de la Station spatiale internationale et de l'ouverture d'une nouvelle période d'accélération de la privatisation de l'orbite basse. Dans le cadre de son programme Commercial LEOLEO Destination (CLD), qui vise à soutenir le développement de stations spatiales privées en orbite basse, la Nasa deviendrait un simple client pour répondre à ses besoins en matière de recherche et de technologie.
Des partenariats publics-privés élargis aux stations spatiales
Amorcée dès le début de la décennie 2010 par Barack Obama et accentuée par Donald Trump, la privatisation d'une partie des activités spatiales en orbite basse va se poursuivre. Après le ravitaillement en fret, le transport de marchandises à destination de l'ISS et la rotation des équipages à bord du complexe orbitalcomplexe orbital, la Nasa veut soutenir et accélérer la commercialisation de l'orbite basse et le développement de stations spatiales privées pour lesquelles elle deviendrait un simple client pour répondre à ses besoins en matière de recherche et de technologie.
Ce programme, Commercial LEO Destination, doit permettre une transition progressive entre l'ISS et ses futures stations privées de façon à garantir une présence américaine ininterrompue en orbite basse. Enfin, tant que l'ISS sera en activité, jusqu'à la fin de la décennie en cours, la Nasa souhaite l'ouvrir davantage aux missions touristiques et commerciales, à plus d'utilisateurs et d'entreprises qui ne sont pas forcément du secteur spatial. Ce sont 4,5 milliards qui pourraient être alloués, dont 180 millions pour amorcer le développement d'un remorqueur spatial pour désorbiter l’ISS.
Un budget imposant pour l'observation de la Terre
Dans le domaine de l'observation de la Terreobservation de la Terre, ce budget prévoit plus de 3,3 milliards d'investissements dans des programmes pour observer, comprendre et protéger la Terre. Quelque 2,5 milliards sont souhaités dans le domaine des sciences de la Terre en investissant dans la prochaine génération de satellites LandsatLandsat, dans quatre nouvelles missions d'observation du système terrestre et en rendant les données des sciences de la Terre disponibles et accessibles à tout un chacun. Pas moins de 570 millions de dollars sont prévus pour réduire l'impact de l'aviation sur le climatclimat et près de 300 millions de dollars pour la défense planétaire, dont 210 millions pour la mission de défense planétaire qui détectera, suivra et caractérisera les risques d'impact des astéroïdesastéroïdes et des comètescomètes (NEO Surveyor, 2028) et la résolutionrésolution du problème croissant des débris orbitaux. Enfin, 230 millions seraient destinés à des missions jugées très prioritaires telles que Pace (phytoplanctonphytoplancton, aérosolsaérosols, nuagesnuages), de l'observatoire de la radiance et de la réfractivité absolues du climat Clarreo-Pathfinder et de Nisar pour étudier les changements affectant les écosystèmesécosystèmes, la croûte terrestrecroûte terrestre et la cryosphèrecryosphère (en partenariat avec l'Inde).
Dans le domaine de l'exploration robotiquerobotique, la Nasa prévoit 49 millions de dollars pour poursuivre la mission de retour d'échantillons martiens (MSRMSR) visant à rapporter sur Terre les premiers échantillons de matériaux martiens en vue d'une étude détaillée, y compris les échantillons déjà collectés et mis en cache par le roverrover PerseverancePerseverance. Les coûts de cette mission pourraient augmenter au-delà de ce que la Nasa juge raisonnable avec le risque, soit d'une réduction du financement d'autres activités scientifiques, soit une réduction de la portée de cette mission.
Quelque 692 millions sont prévus pour le développement de missions jugées prioritaires, notamment d'Europa ClipperEuropa Clipper, une sonde à destination de la lune Europe de JupiterJupiter, du rover lunaire Viper destiné à étudier les matières volatiles au pôle Sud de la Lune et du drone DragonflyDragonfly qui explorera par les airsairs TitanTitan, la plus grande lune de SaturneSaturne.
Le rover ExoMars devrait utiliser la grue de la Nasa pour se poser sur Mars
La Nasa prévoit de poursuivre et renforcer ses partenariats internationaux dans plusieurs missions de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (EnVision, Juice, et ExomarsExomars) et la mission MMX de la Jaxa (Japon) de retour d'échantillons de la lune Phobos de Mars. Concernant le rover ExoMars, la Nasa devrait fournir le système d'atterrissage Skycrane, qui a posé les rovers CuriosityCuriosity et Perseverance, en remplacement de la plateforme d'atterrissage russe « Kazachok », débarquée du programme en raison de la guerre en Ukraine.
Parmi les programmes qui bénéficieront d'un financement, on signalera l'observatoire spatial Nancy Grace Roman, dont le lancement est prévu en 2027. Cette mission vise à percer les secrets de l'énergieénergie et de la matière noiresmatière noires, à rechercher et à imager des exoplanètesexoplanètes, et à explorer de nombreux thèmes de l'astrophysiqueastrophysique infrarougeinfrarouge. Environ 140 millions sont affectés pour la poursuite du développement de la sonde Imap (Interstellar Mapping and Acceleration Probe), dont le lancement est prévu en 2025, afin d'aider les chercheurs à mieux comprendre les limites de l'héliosphèrehéliosphère. Enfin, 27 millions pour financer des études et des recherches sur la météorologiemétéorologie spatiale afin de permettre aux États-Unis de mieux protéger son infrastructure spatiale et ses astronautesastronautes de la météorologie spatiale.