Découvrez les trois premières images de la surface de Mars acquises par la sonde Tainwen-1. Ces images, rendues publiques par l'Agence spatiale chinoise, ont été acquises seulement quelques jours après l'arrivée de la sonde chinoise autour de Mars. 


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    L'Agence spatiale chinoise a rendu publiques trois images de la surface de Mars acquises par la sonde Tianwen-1, arrivée autour de Mars le 10 février 2021.

    Il s'agit de deux images en noir et blanc et une en couleur qui ont pour but de montrer les capacités des caméras embarquées à bord de la sonde. L'image en couleur, de moyenne résolutionrésolution, montre le pôle nord de la planète et sa calotte polairecalotte polaire très représentative de cette région.

    Des images techniquement attrayantes 

    Quant aux images en noir et blanc, elles ont été acquises avec une caméra ayant une résolution de 70 centimètres le pixelpixel. Dit autrement, les plus petits détails visibles mesurent un peu plus de deux mètres. Une résolution inférieure aux images de la Nasa et néanmoins supérieure à celles obtenues par la sonde Mars ExpressMars Express de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne mais dont la conception remonte au milieu de la décennie 1990. 

    Ces deux images ont été acquises alors que la sonde se trouvait à environ 330 à 350 kilomètres au-dessus de la surface martienne. On peut voir des cratères, des crêtes de montagnes et des dunes de sablessables. L'Agence spatiale chinoise n'a pas fourni d'informations sur la localisation de ces deux sites.

    Ces deux images en noir et blanc de la surface de Mars font partie de la première série d'images obtenues par la sonde Tainwen-1. Elles ont été acquises depuis une altitude entre 330 et 350 kilomètres, quelques jours après l'arrivée de la sonde autour de la Planète rouge. La résolution est de 70 centimètres, ce qui signifie que les détails les plus petits visibles mesurent un peu plus de deux mètres. © CNSA
    Ces deux images en noir et blanc de la surface de Mars font partie de la première série d'images obtenues par la sonde Tainwen-1. Elles ont été acquises depuis une altitude entre 330 et 350 kilomètres, quelques jours après l'arrivée de la sonde autour de la Planète rouge. La résolution est de 70 centimètres, ce qui signifie que les détails les plus petits visibles mesurent un peu plus de deux mètres. © CNSA

    Mars : la Chine réussit l'insertion en orbite de sa sonde spatiale Tianwen-1

    Article de Rémy DecourtRémy Decourt publié le 10/02/2021

    Après la sonde Hope des Émirats arabes unis, c'est autour de la sonde chinoise Tianwen-1 d'arriver autour de Mars au terme d'un voyage de sept mois. La sonde s'est insérée en orbite vers 14 h 00 (heure française). La Chine devient donc le sixième pays et groupe de pays à rejoindre la Planète rouge, neuf ans après une première tentative ratée (Yinghuo-1).

    C'est fait ! Dix ans après l'échec de la mission Yinghuo-1, un petit orbiteur qui devait être amené autour de Mars par la sonde russe Phobos-GruntPhobos-Grunt, la Chine est en orbite autour de Mars. Oubliez l'échec de Phobos-Grunt, qui n'avait pas réussi à quitter la Terre, la sonde Tianwen-1 s'est mise en orbite autour de la Planète rouge. La sonde serait entrée en orbite autour de Mars un peu avant 14 h, heure française, avec un périgée de seulement 385 kilomètres. L'Agence spatiale chinoise devrait confirmer les paramètres orbitaux de la sonde dans le courant de l'après-midi.

    La première image rendue publique de la Mars acquise par la sonde chinoise Tianwen-1, alors distante de quelque 2,2 millions de km de la planète rouge. © CNSA
    La première image rendue publique de la Mars acquise par la sonde chinoise Tianwen-1, alors distante de quelque 2,2 millions de km de la planète rouge. © CNSA

    Une mission à « la Viking »

    Cette mission chinoise est techniquement et scientifiquement très ambitieuse. Elle comprend un orbiteur, un atterrisseur et un rover. Depuis les missions VikingViking des années 1970, la Nasa a abandonné cette architecture de mission, lui préférant des missions uniques, c'est-à-dire soit un orbiteur, soit un landerlander, ou soit un atterrisseur avec un rover. La Chine n'a donc pas vraiment choisi la simplicité avec cette mission...

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    La Chine réagit à l'arrivée de l'Inde autour de Mars

    Étonnamment, l'atterrissage du rover est prévu fin avril-début mai. Pour comprendre ce délai de plusieurs mois après l'arrivée de la sonde, il faut savoir que l'Agence spatiale chinoise, contrairement à la Nasa ou l'ESA, ne dispose pas de cartes à haute résolution de la planète Mars. Ainsi, l'orbiter MRO (et sa caméra Hirise) de la Nasa a pu fournir des cartes très détaillées, de seulement quelques dizaines de centimètres de résolution, du site d'atterrissage de Perseverance bien avant son lancement.

    Afin de préparer au mieux l'atterrissage du rover chinoisrover chinois, dans la partie sud d'Utopia Planitia, la sonde Tianwen-1 cartographiera la région de façon à tracer des cartes les plus détaillées possible. Le but est de localiser l'endroit le plus propice pour faire atterrir le rover en sécurité dans un environnement pas trop encombré de gros rochers et le plus plat possible. Dès le point d'impact connu et pour réaliser un atterrissage en douceur avec la précision requise, les contrôleurs au sol devront calculer le point d'entrée dans l'atmosphère martienne, qui ne sera évidemment pas choisi au hasard. Un calcul déterminant pour poser en douceur le rover.

    Des objectifs ambitieux

    Comme pour la sonde Hope des Émirats arabes unis, les objectifs scientifiques de la mission sont annoncés comme élevés et focalisés sur une grande variété thématique (morphologiemorphologie, géologiegéologie, structure interne minéralogie, eau, atmosphèreatmosphère, environnement spatial). Avec ces deux missions, la communauté scientifique s'attend à des avancées.

    Parmi ces objectifs, on citera ceux qui font le pari de rechercher des signes de vie possibles ou des processus biologiques qui accréditeraient cette hypothèse. Le rover (240 kilogrammeskilogrammes environ) devrait photographier, étudier la composition du sol et fournir des informations sur l'environnement proche et l'atmosphère. Il recherchera également des traces d'eau à l'état solideétat solide, voire gazeux ou liquideliquide, et son radar sondera le sous-sol afin d'obtenir des indices sur le passé de la planète. Quant à l'orbiteur, il se focalisera notamment sur l'atmosphère martienne et le méthane qui peut s'y trouver.


    Mars en vue ! La sonde chinoise Tianwen-1 envoie sa première photo

    Article de Rémy Decourt publié le 08/02/2021

    L'Agence spatiale chinoise (CNSA), dont la sonde Tianwen-1 s'apprête à se mettre en orbite autour de Mars le 10 février, a rendu public un premier cliché de la planète Mars, acquis par la sonde. Et des images de Mars, la CNSA va en avoir besoin pour préparer l'atterrissage de son rover, en mai.

    En février, les trois missions martiennesmissions martiennes lancées à l'été 2020 devraient arriver autour de la Planète rouge. La sonde Hope des Émirats arabes unis le 9 février, suivie un jour plus tard de la sonde Tianwen-1 de la Chine (10 février) et enfin l'Américaine Perseverance le 18 février.

    À quelques jours de la mise en orbite de Tianwen-1, une phase très délicate, l'Agence spatiale chinoise (CNSA) a publié un premier cliché en noir et blanc de la planète Mars. Si peu de détails sont visibles, c'est tout à fait normal. La sonde a pris ce cliché quand elle se situait à quelque 2,2 millions de kilomètres de la planète Mars. D'une massemasse au lancement de cinq tonnes, Tianwen-1 est une mission de type Viking. C'est-à-dire qu'elle comprend un orbiterorbiter, une plateforme d'atterrissage et un rover conçu pour fonctionner et rouler pendant au moins 90 jours.

    Atterrir dans la vaste plaine d’Utopia Planitia

    Étonnamment, l'atterrissage du rover est prévu au mois de mai. Pour comprendre ce délai de plusieurs mois après l'arrivée de la sonde, il faut savoir que l'Agence spatiale chinoise, contrairement à la Nasa ou l'ESA, ne dispose pas de cartes à haute résolution de la planète Mars. Ainsi, l'orbiter MRO (et sa caméra Hirise) de la Nasa a pu fournir des cartes très détaillées, de seulement quelques dizaines de centimètres de résolution, du site d'atterrissage de Perseverance bien avant son lancement.

    Afin de préparer au mieux l'atterrissage du rover chinois, dans la partie sud d'Utopia Planitia, la sonde Tianwen-1 cartographiera la région de façon à tracer des cartes les plus détaillées possible. Le but est de localiser l'endroit le plus propice pour faire atterrir le rover en sécurité dans un environnement pas trop encombré de gros rochers et le plus plat possible. Dès le point d'impact connu et pour réaliser un atterrissage en douceur avec la précision requise, les contrôleurs au sol devront calculer le point d'entrée dans l'atmosphère martienne, qui ne sera évidemment pas choisi au hasard. Un calcul déterminant pour poser en douceur le rover.


    Tianwen-1 : lancement réussi de l'ambitieuse mission chinoise vers Mars

    Article de Rémy Decourt publié le 23/07/2020

    La Chine a lancé ce matin la mission Tianwen-1 à destination de la planète Mars qu'elle atteindra en février 2021.

    Tôt ce matin, la sonde chinoise Tianwen-1 a été lancée en direction de la planète Mars pour un voyage long de sept mois. La sonde a décollé à bord d'un lanceurlanceur Long March 5 du centre spatial de Wenchang, située sur l'île de Hainan à 06 h 41, heure de France. Tianwen-1 doit arriver autour de Mars en février 2021 et s'installer sur une orbite elliptique avec un périgée à 265 kilomètres et un apogéeapogée à quelque 12.000 kilomètres. L'atterrissage du rover est prévu en avril dans d'Utopia Planitia, une vaste plaine de l'hémisphère Nordhémisphère Nord de Mars où des observations radar ont indiqué la présence de vastes quantités de glace sous la surface.

    Cette seconde mission martienne de la Chine est très ambitieuse car elle prévoit l'atterrissage d'un rover et la mise en orbite autour de la planète d'une sonde. Neuf ans plus tôt, la sonde russe Phobos-Grunt, qui embarquait le petit orbiter chinois Yinghuo-1, avait raté son départ de Terre. L'orbiteur, qui embarque sept instruments, est conçu pour fonctionner pendant au moins une année martienne, soit deux ans. Quant au rover, il devrait rouler sur la planète pendant au moins 90 jours et dispose de six instruments.

    Une mission scientifique annoncée comme ambitieuse

    Tianwen-1 bénéficie de l'héritage technique du programme d'exploration lunaire chinois avec trois sondes et deux rovers sur la LuneLune, dont un est actuellement en activité sur la face cachée. Cela dit, malgré d'indéniables avancées technologiques et une politique cohérente de rattrapage dans les technologies spatiales, les Chinois ont tout de même été contraints de solliciter une assistance étrangère pour le bon déroulement de la mission et la fourniture d'instruments scientifiques. Il faut se rappeler que sur la quarantaine de missions lancées vers la Planète rouge depuis le début de la conquête spatiale, plus de la moitié ont échoué. Un peu d'aide de spécialistes étrangers n'est donc pas une si mauvaise idée que cela.

    Comme pour la sonde Hope des Émirats arabes unis, les objectifs scientifiques de la mission sont annoncés comme élevés et focalisés sur une grande variété thématique (morphologie, géologie, structure interne minéralogie, eau, atmosphère, environnement spatial).


    La Chine part à la conquête de Mars avec le rover Tianwen-1 demain

    Article de Emma HollenEmma Hollen publié le 22/07/2020

    L'été 2020 s'annonce particulièrement propice aux lancements des missions martiennes. Ce jeudi, c'est la mission chinoise Tianwen-1 qui prévoit de quitter le plancherplancher des vachesvaches pour rejoindre la Planète rouge.

    Le rover Hope des Émirats arabes unis et celui baptisé Perseverance par la Nasa ne seront pas les seuls à se rendre sur Mars ce mois-ci. La Planète rouge se trouvera en effet en opposition avec la Planète bleue vers la fin de l'année : elle, la Terre et le SoleilSoleil seront alors dans le même alignement, et Mars sera au plus proche de la Terre. Leurs positions respectives permettront par ailleurs aux missions de suivre une trajectoire optimale pour se rendre sur place. Les orbites asynchronesasynchrones de la Terre et de Mars impliquent que les fenêtresfenêtres de tir avantageuses sont rares, généralement espacées de deux ans. Mais l'année 2020 offre des conditions particulièrement propices pour les agences spatiales, qui ne connaîtront pas de nouvelle chance comme celle-ci avant 2033.

    Trajectoire typique d'une mission vers Mars (ici, la mission Insight, lancée en 2018). © Phoenix7777, Wikipedia 
    Trajectoire typique d'une mission vers Mars (ici, la mission Insight, lancée en 2018). © Phoenix7777, Wikipedia 

    La Chine se lance sur Mars

    C'est pourquoi la première mission martienne entièrement conçue en Chine devrait se joindre au mouvementmouvement ce jeudi si tout se déroule comme prévu. Baptisée Tianwen-1 (un nom tiré d'un poème du VIe siècle avant notre ère, et signifiant littéralement « questions adressées au paradis »), elle se compose d'une sonde, d'un atterrisseur et d'un rover. Les appareils devraient se placer en orbite martienne en février 2021, avant que l'atterrisseur et le rover ne soient envoyés à la surface, dans la plaine Utopia Planitia, deux à trois mois plus tard.

    L'ESA, le Cnes, et les agences spatiales argentine (Conae) et autrichienne (FFG) ont apporté leur soutien au lancement de la mission Tianwen-1. © CNSA
    L'ESA, le Cnes, et les agences spatiales argentine (Conae) et autrichienne (FFG) ont apporté leur soutien au lancement de la mission Tianwen-1. © CNSA

    Rendez-vous dans l'Utopia Planitia

    La région sélectionnée par l'Agence spatiale chinoise possède plusieurs avantages notables pour le bon fonctionnement de la mission. Premièrement, l'atterrisseur devra traverser une plus grande couche d'atmosphère avant d'atteindre le fond du cratère d'impact formant Utopia Planitia (jusqu'à cinq kilomètres de profondeur), bénéficiant ainsi d'un temps supplémentaire pour ralentir sa chute. Deuxièmement, la zone possédera une exposition au Soleil suffisante pour alimenter les batteries du rover. Enfin, le terrain plat offrira une zone d'exploration idéale au robotrobot, qui sera en opération pendant 90 jours martiens, équivalent chacun à 24 heures et 37 minutes sur Terre. Au programme : étude de la géologie martienne, analyse des sols et de la distribution d'eau glacée, mesure de l'ionosphèreionosphère et des champs gravitationnels et magnétiques.


    La Chine va lancer sa première mission d'exploration de Mars en juillet

    Article de l'AFP-Relaxnews, publié le 25 mai 2020

    La Chine investit des milliards d'euros dans son programme spatial et vise la Planète rouge avec une première mission baptisée « Tianwen ». Elle prévoit d'envoyer, en juillet, une sonde et un petit robot pour y mener des analyses.

    La Chine prévoit de lancer en juillet une sonde et un petit robot téléguidé vers Mars, sa première mission en direction de la Planète rouge, a annoncé le promoteur du projet. Le pays investit des milliards d'euros dans son programme spatial : il lance des satellites, prévoit d'envoyer des Hommes sur la Lune, et vient courant mai de lancer un nouveau vaisseau.

    « Notre objectif était d'envoyer la sonde vers Mars courant 2020, a indiqué la China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC). Ce grand projet avance comme prévu et nous visons un lancement en juillet », a-t-elle souligné dimanche dans un communiqué.

    L'atterrisseur du rover martien de la Chine testé dans des conditions simulant la gravité martienne. © Andy Wong, AP, SIPA
    L'atterrisseur du rover martien de la Chine testé dans des conditions simulant la gravité martienne. © Andy Wong, AP, SIPA

    Tianwen, la première mission chinoise à destination de Mars

    Il faudrait sept mois pour parcourir la distance Terre-Mars et la sonde chinoise n'arrivera pas à destination avant 2021. La distance change constamment mais est au minimum de 55 millions de kilomètres. Baptisée Tianwen (Questions au ciel), la mission chinoise a trois objectifs : placer en orbite martienne une sonde, la faire atterrir sur la Planète rouge, puis téléguider à la surface un robot pour y mener des analyses. La Chine a déjà réalisé une opération similaire sur la Lune, où elle a déposé dès 2013 un petit « rover » téléguidé à roues (baptisé Lapin de jade), puis son successeur en janvier 2019 (sur la face cachée de l'astreastre lunaire, une première mondiale).

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    Vie sur Mars : des microbes pourraient vivre dans les lacs salés sous la surface

    Le pays asiatique n'est pas le seul sur le créneau des missions martiennes. Les États-Unis, qui ont déjà envoyé quatre véhicules exploratoires sur Mars, doivent lancer entre juin et août leur cinquième (nommé Perseverance). Il devrait arriver vers février 2021. Les Émirats arabes unis vont lancer le 15 juillet la première sonde arabe en direction de la Planète rouge, depuis le Japon. Par contre, la mission russo-européenne ExoMars, victime de difficultés techniques aggravées par l'épidémieépidémie de Covid-19Covid-19 et qui espérait lancer cet été un robot vers Mars, a été reportée à 2022.

     


    La Chine dévoile des informations inédites sur sa mission martienne de 2020

    Article de Rémy Decourt, publié le 26 août 2016

    Après le lancement d'un satellite qui embarque un système de communication quantique, la Chine a profité de cette exposition médiatique internationale pour lever le voile sur sa première mission martienne. Quelques images de synthèse et une brève présentation d'un des responsables de la mission ont suffi pour susciter un vif intérêt en raison d'objectifs scientifiques passionnants et à la clé une course avec la Nasa qui s'ouvre...

    La Chine qui depuis son premier vol habité réalisé en octobre 2003 est devenue une puissance spatiale de premier plan s'éloigne encore plus de la Terre. Après la Lune en 2013, elle met le cap à destination de Mars et vise un atterrissage en 2021. On rappellera que la République populaire de Chine a d'abord tenté de rejoindre la Planète rouge à bord de la sonde russe Phobos-Grunt sur laquelle se trouvait l'orbiteur chinois Yinghuo-1. Malgré un lancement parfait le 8 mars 2011, cette sonde n'a jamais réussi à quitter l'orbite terrestre pour rejoindre Mars. En janvier 2012, elle est retombée dans l'océan Pacifique.

    A présent, la Chine vient de publier quelques images de synthèse de cette future mission martienne qu'elle compte lancer en 2020. Ces clichés, au-delà de l'aspect ludique, nous renseignent sur le profil et l'architecture de la mission. À cela s'ajoute qu'en marge de cette publication, Zhang Rongqiao, un des responsables de la mission, a profité de l'occasion pour donner quelques détails intéressants que nous synthétisons ci-dessous.

    Pour une première mission à destination de Mars, avec un orbiteur, un atterrisseur et un rover, la première puissance économique mondiale n'a pas vraiment choisi la simplicité. Si la mission ExoMars 2016 de l'Agence spatiale européenne a la même architecture, la Nasa, qui lance une mission à chaque fenêtre de tir a pris le parti de lancer soit un orbiteur, soit un engin de surface (lander ou rover). Bien que la Chine ait réussi à poser avec succès un petit rover sur la Lune (décembre 2013), atterrir sur Mars est autrement plus difficile. Sans surprise, le site d'atterrissage se situera près de l'équateuréquateur, là où les conditions atmosphériques pour se poser sont les plus favorables.


    Courte vidéo qui résume le voyage du rover chinois, de son départ de la Terre à ses premiers tours de roue sur la planète Mars. © CCTV America

    2020, grande année de lancements à destination de Mars

    Cette mission martienne sera lancée lors lors de la fenêtre de tir de 2020, à l'été en vue d'un atterrissage au printemps 2021. Cette fenêtre de tir verra également le décollage des rovers Mars 2020 de la Nasa et d'ExoMars 2020 de l’Esa ainsi que de la mission Hope des Émirats arabes unis. Il s'agit d'un orbiteur dédié à la météorologiemétéorologie martienne qui viendra compléter les données de la sonde Maven, de la Nasa.

    Compte tenu d'un grand nombre d'instruments, les objectifs scientifiques sont nombreux et variés. Les plus excitants sont ceux qui font le pari de rechercher des signes de vie possibles ou des processus biologiques qui accréditeraient cette hypothèse. Le rover (200 kg environ) emportera 13 instruments qui lui permettront, entres autres, de photographier, d'étudier la composition du sol et de fournir des informations sur l'environnement proche et l'atmosphère. Il recherchera également des traces d'eau à l'état solide, voire gazeux ou liquide et un radar sondera le sous-sol afin d'obtenir des indices sur le passé de la planète. Quant à l'orbiteur, il se focalisera notamment sur l'atmosphère martienne et le méthane qui peut s'y trouver.

    Battre la Nasa sur le fil

    Alors qu'on doit aux Russes et aux Américains la plupart des grandes premières spatiales, la mission de retour d’échantillons martiens se fait toujours attendre. Et si la Nasa, qui a cet objectif en point de mire depuis plusieurs années, se faisait souffler la vedette ?

    Vu la vitessevitesse à laquelle la Chine rattrape son retard technologique, il y a fort à parier que vient de s'engager une course entre ces deux agences spatiales. La Nasa comme la CNSA visent toutes les deux le début de la décennie 2030. Avec sa mission Mars 2020, la Nasa devrait prendre un peu d'avance. En effet, elle prévoit de déposer dans des conteneurs quelques précieux grammes du proche sous-sol martien. Quant aux Chinois, cette première mission martienne leur servira à démontrer un certain nombre de technologies nécessaires à ce retour d'échantillons sur Terre.