Le rover de la Nasa Perseverance a été envoyé sur Mars pour y chercher des traces de vie extraterrestre. Et il vient de faire une découverte importante en la matière. De nouvelles signatures de molécules organiques.
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PerseverancePerseverance a atterri sur Mars en février 2021. Dans le cratère Jezero. Un bassin d'impact de 45 kilomètres de diamètre juste au nord de l'équateuréquateur de la Planète rouge. Parce que les astronomesastronomes avaient observé sur place les signes géologiques de la présence passée d'une rivière s'y déversant. C'était il y a environ 2,5 milliards d'années. Mais les chercheurs de la Nasa espèrent, grâce à leur rover, y trouver des traces d'une vie extraterrestre passée.
Pour cela, ils comptent notamment sur un instrument monté tout au bout du bras robotiquerobotique de Perseverance. Son nom : Scanning Habitable Environments with Raman and Luminescence for Organics and Chemicals. Il est plus connu sous son évocateur surnom de Sherloc. Il utilise un laser ultraviolet pour analyser des roches martiennes. Se basant sur la manière dont les liaisons moléculaires diffusent la lumière lorsqu'elles vibrent, il peut détecter des moléculesmolécules organiques. Comprenez ces molécules faites de liaisons carbonecarbone-hydrogènehydrogène ou carbone-carbone. Les constituants de la vie.
Aujourd'hui, une équipe de l'université de Floride (États-Unis) rapporte que Perseverance a ainsi pu mettre en évidence dans pas moins de dix échantillons de roche, des signaux compatibles avec la présence sur place de molécules organiques. Des molécules piégées dans des cristaux de sulfate et plus concentrées dans l'une des formations géologiques étudiées - à savoir celle que les astronomes appellent Máaz - que dans l'autre - du côté de Séítah. De quoi, à en croire les chercheurs, imaginer que différents mécanismes de formation de ces molécules ont pu être à l'œuvre dans la région par le passé. De formation, de préservation et de transport, même.
Des analyses à compléter sur Terre
Mais la présence de ces molécules organiques est-elle le signe tant recherché que la vie a un jour existé sur Mars ? Les astronomes mettent en garde contre cette conclusion tentante, mais par trop hâtive. Certes, des microbesmicrobes s'accrochant autrefois aux roches martiennes ont pu laisser derrière elles de telles molécules. Mais elles ont aussi bien pu arriver là sous forme de poussières interstellairespoussières interstellaires ou à la suite d'impacts de météoritemétéorite.
À ce stade de leurs travaux, les chercheurs évoquent d'ailleurs plutôt des matièresmatières organiques associées à des roches qui auraient été en contact avec de l'eau liquideliquide. Cela correspond à l'image qu'ils se faisaient de la région du cratère Jezero. Et les interactions roche/eau pourraient aussi expliquer comment ces molécules organiques ont pu être préservées malgré les conditions extrêmes qui règnent aujourd'hui sur Mars.
Rappelons aussi que ce n'est pas la première fois que des molécules organiques sont trouvées sur Mars. Les astronomes en ont aussi débusqué du côté du cratère Gale, exploré par un autre rover de la Nasa, CuriosityCuriosity. En y ajoutant la découverte de ces « nouvelles espècesespèces de carbone organique » par Perseverance, les chercheurs estiment toutefois désormais que la Planète rouge a eu un cycle géochimique plus complexe dans le passé qu'ils ne le pensaient jusqu'ici. Et dans ce cas, les éléments constitutifs de la vie auraient bien pu être présents sur Mars depuis des milliards d'années. Mais pour le vérifier, il faudrait pouvoir étudier les échantillons dans un laboratoire de pointe. Sur Terre. C'est justement l'objectif de la mission Mars Sample ReturnMars Sample Return. Elle devrait livrer aux scientifiques quelques roches martiennes d'ici 2033. Et nous avons tous de plus en plus hâte de connaître le résultat des analyses.