Le 26 avril dernier, les ingénieurs de la Nasa avait perdu le contact avec le drone-hélicoptère martien Ingenuity. Ils viennent de le retrouver. Exactement là où ils l'attendaient.


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    Le 26 avril dernier, Ingenuity, le drone-hélicoptère martienhélicoptère martien de la Nasa, opérait son 52e vol dans le ciel de la Planète rouge. Une prouesse pour l'engin qui ne devait, à l'origine, pas s'élever plus de 5 fois au-dessus du sol de Mars. Mais ce jour de fin avril 2023, les ingénieurs du contrôle de mission avaient perdu le contact alors que l'hélicoptère s'apprêtait à atterrir.

    Une perte de contact toutefois attendue. Les astronomesastronomes avaient en effet repéré une colline qui se dressait entre le lieu d'atterrissage d'Ingenuity et le rover Perseverance - qui sert de relais de communication. Alors ils ont attendu. Patiemment. Jusqu'au 28 juin dernier. Que PerseverancePerseverance atteigne le sommet de la colline.

    Le contact rétabli, les ingénieurs ont pu confirmer la réussite du 52e vol d'Ingenuity dans le ciel de Mars. Un vol d'un peu plus de 360 mètres et de presque 140 secondes.

    L'objectif des vols de l'hélicoptère martien sera désormais toujours de prendre de l'avance sur le rover. Quitte à connaître d'autres interruptions de communication dues au terrain accidenté du cratère Jezero.


    Ingenuity joue à cache-cache sur Mars avec les ingénieurs de la Nasa

    Cela fait plusieurs jours que le drone martien ne répond plus. La poussière recouvrant son panneau solaire, entraînant une perte de puissance, et la topologie du terrain rendent difficile la communication. Se joue alors une longue partie de cache-cache avec le rover Perseverance.

    Article de Daniel ChrétienDaniel Chrétien paru le 30/05/2023

    Ingenuity est de plus en plus silencieux. © Nasa, JPL-Caltech
    Ingenuity est de plus en plus silencieux. © Nasa, JPL-Caltech

    Le drone martien du Jet Propulsion Laboratory (JPL) avait enchaîné les vols ces derniers mois, passant le cap du 50e. Le dernier vol en date est le vol 51, le 23 avril dernier. Cela fait toutefois plus d'un mois que le drone n'a pas volé. Les black-out radio sont de plus en plus fréquents.

    Les derniers vols d'Ingenuity ont servi à faire de la reconnaissance : le drone a survolé plusieurs sites présélectionnés par les scientifiques, pour mieux en analyser la valeur scientifique avant d'y envoyer - ou non - le rover. Cela permet de faire un meilleur tri des sites à analyser, où l'on pourrait potentiellement prélever des échantillons à rapporter sur Terre. La tâche n'est toutefois pas aisée. Les clichés pris par la caméra RTERTE ne sont pas toujours à la hauteur des espérances des scientifiques à cause des conditions de vol, ou de soucis techniques.

    Le saviez-vous ?

    Pour connaître les positions exactes de Perseverance et d'Ingenuity, retrouvez sur le site du JPL les dernières évolutions.

    Appels sans réponse

    Alors que l'été martien arrive, le drone perd de plus en plus de puissance à cause de la poussière qui s'accroche sur son unique petit panneau solaire. S'ajoutent des problèmes de planification. Ayant survécu au dernier hiverhiver martien, le drone ne se réveille toutefois plus forcément à l'heure prévue. Le planning d'utilisation des instruments de Perseverance a aussi réduit les fenêtresfenêtres pour communiquer avec le drone.

    Autre souci, la topologie des lieux complique de plus en plus la communication entre le drone et le rover. Les retards du vol 50 étaient en partie dus à cause de cela. Le drone était séparé du rover par une petite crête, et son antenne était orientée dans le mauvais sens. Cela a conduit à un black-out radio total d'une semaine, le premier en plus de 700 sols (jours martiens) d'exploration.

    Raison du retard du vol 50 : le drone était caché derrière une petite crête (en pointillé) par rapport au rover. © Nasa, JPL-Caltech
    Raison du retard du vol 50 : le drone était caché derrière une petite crête (en pointillé) par rapport au rover. © Nasa, JPL-Caltech

    Une fois de plus, Ingenuity ne donne plus signe de vie. Alors que le rover poursuit son bonhomme de chemin, les équipes du JPL tentent de démêler cette nouvelle partie de cache-cache, qui risque de se répéter de plus en plus souvent.