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Seis, le sismomètresismomètre français, est en route vers Mars. Samedi 5 mai, un lanceur Atlas V s'est élancé dans le ciel californien depuis la base de Vandenberg et a injecté sur sa trajectoire InSight (INterior exploration using Seismic Investigations, Geodesy and Heat Transport)), la douzième mission du programme DiscoveryDiscovery de la Nasa, à laquelle participent le Cnes et le DLR allemand.
Pour atteindre son site d'atterrissage dans la partie ouest de la plaine d'Elysium Planitia, InSight réalisera six corrections de trajectoire. Les deux premières sont prévues le 15 mai, dix jours après son lancement, et le 28 juillet. Elles mettront alors la sonde sur une trajectoire de collision avec Mars, ce que les agences spatiales ne font pas dès le lancement pour des raisons de protection planétaire. Elles respectent ainsi une recommandation du Cospar (Committee on Space Research) qui stipule de ne pas lancer directement une sonde vers d'autres planètes ou luneslunes soupçonnées d'abriter une forme de vie ou présentant des conditions d'habitabilité. Si le lancement échoue ou si les opérateurs au sol perdent le contrôle de la sonde, il y a un risque qu'elle s'écrase sur sa cible et contamine la zone du crash.
La sonde InSight logée dans la partie arrière de son bouclier de protection. Dessous se trouve l'étage (ou module) de croisière qui amènera la sonde jusqu'à Mars. © USAF 30th Space Wing, Dan Herrera
Un voyage de 485 millions de kilomètres
Le 5 mai, la planète Mars se situait à 121 millions de kilomètres de la Terre. Mais le voyage de la sonde pour la rejoindra lui fera parcourir 485 millions de kilomètres en six mois. Quand Insight se posera sur Mars, la planète se situera à 126 millions de kilomètres de la Terre. Une distance qui engendrera des délais de communication de 8,1 minutes.
L'atterrissage est prévu le 26 novembre. Malgré les succès récents de la Nasa sur Mars, qui a notamment posé sans encombre Curiosity en 2012, Phoenix en mars 2008 et les roversrovers SpiritSpirit et OpportunityOpportunity en janvier 2004, atterrir sur cette planète reste très risqué. On l'a vu récemment avec le crash de l’atterrisseur Schiaparelli en octobre 2016. Seulement environ 40 % des missions envoyées sur Mars ont été des succès... Cela s'explique par la faible densité de l'atmosphèreatmosphère qui oblige à atterrir sur des sites très bas en altitude.
Son objectif scientifique est de mieux comprendre la structure interne de Mars, comment la planète s'est formée et comment elle a évolué jusqu'à devenir le désertdésert glacé actuel. Grâce au sismomètre français Seis, deux instruments de géophysique encore jamais utilisés sur Mars, InSight mesurera la (faible) activité sismique de la Planète rouge et détectera des chutes d'astéroïdesastéroïdes, ce permettra de mieux comprendre la structure interne. Le capteurcapteur HP3 fourni par le DLR allemand, enfoncé dans le sol par une foreuse de 5 m, détectera le flux de chaleurchaleur venu des profondeurs. Enfin, une expérience radio auscultera les minuscules mouvementsmouvements de Mars sur sa trajectoire autour du SoleilSoleil, trahissant la répartition de ses massesmasses internes.
InSight en chiffres
- Masse totale : 694 kgkg
- L'atterrisseur : 358 kg, dont 50 pour les instruments
- Bouclier thermique : 189 kg
- Étage de croisière : 79 kg
- ErgolErgol : 67 kg
- Largeur : 1,56 m
- Distance au sol : de 83 à 108 cm
- Envergure totale (panneaux solaires déployés) : 6 m
- Bras robotiquerobotique : 2,4 m de long
- Bouclier thermique : 2,64 m de diamètre
Panneaux solaires :
Ce qu’il faut
retenir
- InSight a décollé ce 5 mai avec les CubeSat Marco qui la suivent.
- L'atterrissage sur Mars est prévu le 26 novembre.
- Elle embarque le sismomètre français Seis et le capteur de flux de chaleur HP3, de la DLR,, deux instruments de géophysique jamais utilisés sur Mars.