La vie terrestre pourrait-elle résister à l’environnement martien ? C’est la question que se posent les chercheurs dans le cadre de l’exploration spatiale, mais aussi de la protection planétaire. Une équipe apporte aujourd’hui de nouvelles réponses : certains de nos champignons pourraient survivre — temporairement au moins — sur Mars.
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PerseverancePerseverance, le rover de la Nasa en quête de traces de vie sur Mars, vient tout juste d'atterrir sur la Planète rouge. En attendant qu'il donne de premiers résultats, sur Terre, les chercheurs continuent de se demander si des micro-organismesmicro-organismes pourraient survivre aux conditions difficiles qui règnent là-bas. Et une équipe de la Nasa et du Centre allemand pour l’aéronautique et l’astronautique (DLR) nous apprend aujourd'hui que certains microbes, en particulier les spores d'Aspergillus niger -- un champignonchampignon de couleur noire qui apparaît sur les fruits et légumes --, sont capables de survivre, au moins temporairement, dans l'environnement martien.
Pour tester l'endurance de ces micro-organismes, les chercheurs ont imaginé une MARSBOx -- pour Microbes in atmosphere for radiation, survival and biological outcomes -- remplie d'une atmosphère martienne artificielle. Une atmosphèreatmosphère composée donc essentiellement de dioxyde de carbonedioxyde de carbone (CO2) et d'un peu d'argon (Ar) et de diazote (N2) et de traces de dioxygène (O2), d'eau (H2O) et de méthane (CH4). Le tout maintenu à une pressionpression environ 170 fois inférieure à celle qui fait loi sur Terre.
Puis, à l'aide d'un ballonballon, les chercheurs ont expédié cette MARSBOx au-dessus de la couche d'ozonecouche d'ozone, dans la stratosphère moyenne de notre Planète, à quelque 38 kilomètres d'altitude, pour y trouver les conditions les plus semblables à celles qui règnent sur Mars, notamment concernant l'exposition à un rayonnement ultravioletultraviolet (UV) intense.
Micro-organismes : s’en protéger et s’en servir
La MARSBOx était structurée en deux couches d'échantillons. La première, exposée à un rayonnement UV plus de mille fois plus intense que ceux que nous recevons sur Terre. L'autre couche en était protégée. De quoi bien distinguer les effets de ce rayonnement des autres conditions testées comme les fluctuations de température ou la dessiccationdessiccation -- une déshydratationdéshydratation poussée.
Selon les chercheurs, l'Aspergillus niger -- qui avait déjà été détecté sur la Station spatiale internationaleStation spatiale internationale (ISS) -- a bien résisté. Suffisamment pour être « réanimé » après son retour sur Terre.
À ceux qui se demandent pourquoi étudier la résistancerésistance des micro-organismes à un voyage dans l'espace, les chercheurs apportent plusieurs réponses. Il s'agit d'abord d'aider à évaluer le risque que ces microbes peuvent faire peser pour la santé des astronautesastronautes. Notamment dans le cadre de missions longues comme celles qui pourraient nous mener vers Mars.
L'idée est ensuite d'assurer une certaine protection planétaire. De s'assurer que ceux qui chercheront des formes de vie ailleurs dans l'UniversUnivers ne seront pas trompés par une contaminationcontamination venue de notre bonne vieille Terre. Du côté des bonnes nouvelles, les chercheurs imaginent aussi que certains de ces micro-organismes pourraient constituer des sources potentielles de nourriture et de matériaux. Une fois encore en prévision de missions interplanétaires de longue duréedurée.