En enquêtant sur la dernière tempête globale de Mars, des chercheurs se demandent si ces tempêtes géantes ne sont pas impliquées dans la disparition de l’eau de la Planète rouge.


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    Il y a un peu moins d'un an, une tempêtetempête géante se levait sur Mars. Elle enveloppa la planète tout entière pendant plusieurs mois, ne laissant passer que très peu de lumière jusqu'à la surface. Plongé trop longtemps dans les ténèbres, le rover Opportunity n'est pas parvenu ensuite à se réveiller, faute d'énergie solaire. En revanche, cette situation n'eut aucune conséquence sur la santé de Curiosity, à l'œuvre, lui, à des milliers de kilomètres du petit astromobile, de l'autre côté de Mars. Une aubaine pour les chercheurs qui ont ainsi bénéficié d'un témoin actif sur place, sous la tempête, nonobstant le manque de visibilité. Pendant ce temps-là, dans l'espace, les orbiteurs n'en manquaient pas une miette.

    Les tempêtes martiennes ne sont pas rares, et se produisent surtout quand les beaux jours reviennent et que le sol se réchauffe, au printemps et en été. Elles sont généralement régionales. Alors, pourquoi certaines vont devenir planétaires ? C'est une question à laquelle les scientifiques n'ont pas encore trouvé de réponse. Au seuil des premiers débarquements d'êtres humains sur Mars (à l'horizon 2030, voire avant...), il est pourtant important de pouvoir les prévoir afin de protéger les premiers hôtes et leurs installations.

    Photos prises par Curiosity durant la tempête globale de 2018. © Nasa, JPL-Caltech, York University
    Photos prises par Curiosity durant la tempête globale de 2018. © Nasa, JPL-Caltech, York University

    La vapeur d’eau prend l’ascenseur dans l’atmosphère de Mars

    Pour une équipe de chercheurs qui ont publié leur étude dans Nature, ces grandes tempêtes de poussière pourraient jouer un rôle majeur dans la disparition de l'eau dans l'atmosphère de Mars. En s'appuyant sur les observations de Trace Gas Orbiter, ils ont en effet remarqué que les taux de vapeur d'eau avaient changé à différentes altitudes après la tempête de l'année dernière. Tout indique que le phénomène atmosphérique a fait remonter de l'eau des basses altitudes vers les plus hautes, dans la « zone d'échappement » aux portesportes de l'espace, où le rayonnement du Soleil peut briser la molécule. Il en est ainsi depuis des milliards d'années quand la Planète rouge, autrefois plus chaude et humide, a radicalement changé de climatclimat suite à l'érosion de son atmosphèreatmosphère, devenue très ténue et moins dense.

    Le saviez-vous ?

    La première fois que les Terriens découvraient une tempête globale sur Mars, c’était en 1971, à travers les yeux de Mariner 9. Deux autres firent rage six ans plus tard, en 1977, puis d’autres furent observées en 1982, 1994, 2001, 2007 et bien sûr en 2018. En 2007, Opportunity n’en avait pas souffert et s’en était très bien sorti, ainsi que son jumeau Spirit. Plusieurs fois, les deux petits rovers ont eu leurs panneaux solaires nettoyés par les petits tourbillons – dust devils, en anglais – qui se forment régulièrement à la surface de la Planète.