Il y a près de 22 ans, la mission Pathfinder se posait sur Mars, dans un site présumé être une ancienne vallée de débâcle. De nouvelles cartographies et des simulations suggèrent que l’endroit a été le théâtre d’inondations dévastatrices il y a de cela 3,4 milliards d’années.
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Notre voisine Mars garde encore à sa surface les stigmatesstigmates de son passé mouvementé. Dans la région d'Ares Vallis, large vallée de débâcle située au nord de TerraTerra Meridiani (où Opportunity menait ses investigations), la Nasa a posé Pathfinder le 4 juillet 1997. Cette mission marquait le grand retour de l'Agence spatiale sur la Planète rouge après deux longues décennies d'absence. Une fois que la plateforme a déployé ses pétalespétales (panneaux solaires), elle a libéré un petit robotrobot aux allures de four micro-ondes : SojournerSojourner, le premier rover de l'histoire à rouler sur Mars.
Depuis la fin de cette mission, les scientifiques se demandent si Pathfinder avait posé les pieds dans une plaine inondée il y a 3,4 milliards d'années, comme l'avaient suggéré les observations de Mariner ou si le site avait plutôt été façonné par d'abondantes coulées de lavelave... Comme les recherches montraient que le niveau d'inondationinondation à cet endroit était en réalité 10 fois moins profond que ce qui était pensé, le doute s'est installé, sans jamais réussir à le trancher.
Un site qui pourrait abriter des traces de vie
Récemment, Alexis Rodriguez et des collègues du Planetary Science Institute, qui ont réouvert le dossier, concluent que Sojourner a probablement gambadé (quelques mètres) sur le site d'une ancienne inondation cataclysmique !
« Le bassin est recouvert de dépôts sédimentaires dont la répartition correspond exactement à l'ampleur présumée de potentielles inondations catastrophiques qui aurait formé une mer intérieure, soutient l'auteur principal de l'étude qui vient de paraître dans Nature. Cette mer se trouve à environ 250 kilomètres en amont du site d'atterrissage de Pathfinder, une observation qui recoupe le cadre paléogéographique en tant que partie intégrante d'un déversoir marin qui a formé une barrière terrestre séparant la mer intérieure et l'océan septentrional.
Quant à l'absence de rivages distincts, cela s'expliquerait par un rapide retrait des eaux, estime l'équipe, à l'image de ce que l'on peut voir sur Terre avec la mer d’Aral. Restée longtemps indétectable, l'ancienne mer intérieure (inland sea sur la carte ci-dessus), sur Mars, aurait été « rapidement recouverte de glace et aurait disparu en quelques milliers d'années en raison de son évaporation et de sa sublimation rapide », nous apprend Bryan Travis, qui évoque les simulations réalisées pour cette étude. L'eau serait restée liquide en dessous. Pour les chercheurs, elle remontait sans doute des nappes phréatiquesnappes phréatiques..., aussi est-il permis de penser que cette vallée aujourd'hui asséchée est le terrain idéal pour rechercher les traces de vie passée sur Mars - si ces anciennes sources en abritaient -, d'autant plus que ces sites sont faciles d'accès, fait remarquer Alexis Rodriguez. Il n'y aurait en effet qu'à se pencher pour les ramasser. Tentant.