La sonde Mars Express, en orbite autour de la Planète rouge depuis 2003, a observé la réflexion de particules chargées contenues dans les vents solaires lors de deux survols de la lune Phobos. L'Agence spatiale européenne a ainsi mené plusieurs opérations afin d'étudier plus précisément l'environnement de Phobos.
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La lune martienne PhobosPhobos intrigue les astronomesastronomes, au point de mobiliser la sonde Mars ExpressMars Express. L'Agence spatiale européenne (ESA) publiait le 2 décembre un communiqué détaillant les survolssurvols effectués par Mars Express de Phobos, et les données recueillies par l'appareil. Depuis son arrivée dans l'orbite de la Planète rouge en décembre 2003, Mars Express a observé la réfection de particules projetées par les vents solaires. L'ESA cherche donc à comprendre ce satellite naturel, dont les caractéristiques semblent comparables à celles de la Lune.
D'étranges interactions avec le vent solaire
Lancée en 2003, Mars Express a depuis réalisé bon nombre de survols de Phobos, qui orbite à seulement 6.000 kilomètres du sol de Mars. Les caractéristiques de Phobos sont relativement similaires à celles de la Lune, malgré des différences notables. Ainsi, si le diamètre de Phobos est de 22,5 kilomètres (contre 3.473 kilomètres pour la Lune), ce sont des corps rocheux sans atmosphèreatmosphère ni champ magnétique.
La Lune réfléchit quotidiennement les particules d'énergiesénergies chargées émises par les vents solaires. Ces derniers projettent du plasma composé d'électronsélectrons et d'ionsions, qui peuvent dégrader les équipements électroniques dans l'espace et représenter un risque pour les astronautesastronautes. La Terre est protégée de ces flux grâce à son champ magnétique, mais la Lune est régulièrement confrontée à ces vents de particules chargées, même si le champ magnétique terrestrechamp magnétique terrestre peut parfois faire office de bouclier protecteur.
Lors de l'un de ses survols de Phobos en 2008, Mars Express a ainsi pu observer la réflexion de particules chargées à la surface du satellite naturel. Ce phénomène s'est ainsi répété huit ans après, en 2016. Les chercheurs de l'ESA et de la NasaNasa notaient alors la faible fréquencefréquence de survenue de ce phénomène, et l'imputaient alors à une possible réflexion opérée par la sonde elle-même. Les astronomes ont donc élaboré une manœuvre destinée à déterminer si Mars Express était en effet responsable des faits observés en 2008 et 2016.
De « faux survols »
En 2017, l'ESA a donc réalisé de « faux survols » (fake flybysflybys en anglais) afin de vérifier la théorie de la réflexion provoquée par Mars Express. Les ingénieurs de l'agence spatiale ont ainsi répété les mêmes manœuvres qu'en 2008 et 2016, avec des paramètres similaires (position des panneaux solaires, calibragecalibrage des instruments...). Mars Express a traversé une zone balayée par les vents solaires, toutefois sans observer Phobos. Ces faux survols ont démontré que la sonde n'a ni produit ni réfléchit de particules chargées en provenance du SoleilSoleil. Les chercheurs estiment donc que les données recueillies en 2008 et 2016 pourraient attester de la réflexion des vents solaires à la surface de Phobos.
Le mystère subsiste cependant concernant les différences d'interactions du vent solaire entre la Lune et Phobos. Le docteur Yoshifumi Futaana, ayant travaillé sur une étude portant sur le survol de Phobos en 2016, explique dans le communiqué de l'ESA : « pour en apprendre plus, nous devons effectuer plus de survols de Phobos avec Mars Express, dans différentes configurations. Même si nous n'observons pas de réflexion de particules chargées, cela nous fournira plus d'informations sur l'environnement du satellite naturel ».