Le 9 février 2021, les Émirats arabes unis inséraient autour de Mars la sonde Hope, devenant l'une des rares nations à participer à l'étude robotique de Mars. Un an après, retour sur cet appareil dont les impressionnantes photos de la Planète rouge ont rythmé l'année 2021.


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    La sonde émiratie Hope fête sa première année autour de Mars. Lancée le 19 juillet 2020 depuis Tanegashima au Japon, Hope (ou al-Amal en arabe) s'est insérée dans l'orbite de Mars le 9 février 2021. Grâce au succès de la « mission martiennemission martienne des Émirats » (EMM pour Emirates Mars Mission), les Émirats arabes unis deviennent le cinquième pays à placer un satellite artificiel autour de la Planète rouge. Malgré son jeune âge, l'agence spatiale émiratie fait la démonstration de l'étendue de ses ambitions. La sonde Hope se veut un véritable fleuron technologique réalisant de superbes images de Mars tout en se positionnant comme un atout dans l'étude scientifique de la planète.

    L'une des premières images de Mars photographié par Hope, sur laquelle on distingue de nombreux cratères recouverts de brume. © Agence spatiale émiratie
    L'une des premières images de Mars photographié par Hope, sur laquelle on distingue de nombreux cratères recouverts de brume. © Agence spatiale émiratie

    Jeune agence, grandes ambitions 

    Si l'agence spatiale émiratie (UAE Space Agency, en anglais) n'est officiellement créée qu'en 2014, l'institution souhaite s'implanterimplanter progressivement dans le domaine de l'exploration spatiale. L'élaboration de la sonde Hope est annoncée, elle aussi, en 2014, avec un objectif scientifique clair : étudier l'atmosphèreatmosphère martienne, son climatclimat, et participer à l'effort international pour pouvoir en apprendre plus sur l'évolution de la planète déserte. L'agence spatiale indique ainsi sur son site que l'une des missions de Hope est de déterminer la raison pour laquelle l'hydrogène et l'oxygène disparaissent progressivement de Mars, ce qui permettrait d'expliquer pourquoi une planète susceptible d'accueillir une forme de vie microbienne il y a 3 milliards d'années a pu développer un climat si hostile. 

    Le pôle Nord de Mars et sa calotte glaciaire, photographié par Hope. © Agence spatiale émiratie, Attribution-NonCommercial-ShareAlike 2.0 Generic (CC by-nc-sa 2.0)
    Le pôle Nord de Mars et sa calotte glaciaire, photographié par Hope. © Agence spatiale émiratie, Attribution-NonCommercial-ShareAlike 2.0 Generic (CC by-nc-sa 2.0)

    Pour parvenir à construire Hope et atteindre son objectif, l'agence émiratie s'est fait aider par diverses institutions, notamment américaines. Le Laboratory for Atmospheric and Space Physics, basé dans le Colorado, aux États-Unis, s'est révélé être le principal lieu d'assemblage de la sonde, tandis que des chercheurs et ingénieurs des universités de Berkeley en Californie et de l'université d'Arizona ont apporté une expertise dans la conception de l'appareil. 

    Une instrumentation à la pointe de la technologie 

    Hope prend la forme d'un cube de 2,90 mètres sur 2,35 mètres. Avec ses 1.350 kilogrammes, la sonde emporte trois instruments : deux spectromètres et une caméra. EMIRS (Emirates Mars Infrared Spectrometer, pour spectromètre infrarougeinfrarouge martien des Émirats) est chargé d'effectuer des relevés du spectrespectre infrarouge afin d'analyser la composition de l'atmosphère de Mars ainsi que son climat. Le second spectromètre, EMUS (Emirates Mars UltravioletUltraviolet Spectrometer, spectromètre ultraviolet martien des Émirats) est quant à lui consacré à l'observation de l'hydrogène et de l'oxygène dans l'atmosphère martienne, pour déterminer comment la planète perd progressivement ces éléments nécessaires au développement de la vie.

    Photographie du Mont Olympe et de la chaîne de volcans Tharsis Montes. © Agence spatiale émiratie, CC by-nc-sa 2.0
    Photographie du Mont Olympe et de la chaîne de volcans Tharsis Montes. © Agence spatiale émiratie, CC by-nc-sa 2.0

    Mais l'un des éléments qui aura le plus popularisé la mission de Hope est bel et bien sa caméra, EXI (Emirates Exploration Imager, imageur d'exploration des Émirats). Cette dernière, grâce à sa haute résolutionrésolution, a permis à l'agence spatiale émiratie de diffuser de nombreuses photos de Mars. Les détails à la surface de la Planète rouge apparaissent alors plus précis que jamais. Outre l'aspect esthétique, EXI a aussi une portée scientifique, ayant la possibilité d'observer et analyser les composants de certains éléments tels que la glace carboniqueglace carbonique trouvable aux pôles. 

    Schéma détaillant les instruments de la sonde Hope. © <em>Mohammed bin Rashid Space Center</em>, Agence spatiale émiratie
    Schéma détaillant les instruments de la sonde Hope. © Mohammed bin Rashid Space Center, Agence spatiale émiratie

    Le succès est au rendez-vous pour la première mission martienne des Émirats arabes unis. Mais l'agence spatiale ne souhaite pas s'arrêter en si bon chemin : elle devrait envoyer son premier rover lunaire, Rashid, explorer notre satellite naturel au cours de l'année 2022.


    Un autre regard sur Mars avec la mission Hope et ses superbes images

    Article de Xavier DemeersmanXavier Demeersman, publié le 04/02/2022

    Nombreuses sont les missions en orbite autour de Mars ou à sa surface. Notre voisine est la planète la plus scrutée du Système solaireSystème solaire et depuis un an, la sonde Hope des Émirats arabes unis, est de la partie. Scrutant de près son atmosphère, elle nous livre au passage des images du globe martien et de ses changements de météo.

    Le 9 février prochain, cela fera un an que la première sonde spatiale des Émirats arabes unis (EAU) pour explorer Mars a réussi son insertion en orbite autour de la planète. Hope (Al-Hamal en arabe) était partie de la Terre au cours de l'été 2020, à la même période que les missions américaines et chinoises, à savoir respectivement Perseverance (et IngenuityIngenuity avec lui) et Tianwen-1, et ce, à la faveur de l'opposition de Mars (c'était en octobre), ce qui avait pour objectif de réduire le trajet entre nos deux planètes.

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    Ville sur Mars : l'ambitieux projet des Émirats arabes unis

    Durant les mois qui ont suivi son arrivée, la sonde de l'UAE space Agency a mené ses recherches sur la très fine atmosphère de la Planète rouge, dans plusieurs longueurs d'ondelongueurs d'onde, à travers ses trois instruments, dans le but principal d'en créer la première image globale jamais réalisée. Une première version devrait être dévoilée ces prochains jours, ont annoncé les chercheurs de la mission. Hope, qui a déjà apporté plusieurs pièces au puzzle de la compréhension de l'atmosphère très ténue de Mars en mettant en relief de délicates et très « discrètes aurores », a pour ambition d'éclairer la question de la météorologiemétéorologie martienne, ses changements au fil des saisonssaisons, les interactions avec le vent solairevent solaire, l'érosion de l'atmosphère et la fuite de ses gazgaz dans l'espace.

    Des images magnifiques de Mars

    En attendant ces premières cartes et les versions plus complètes et interactives à suivre, de nombreux passionnés d'images planétaires se sont rués sur les données révélées par l'Agence spatiale de l'EMM (Emirates Mars Mission). Des images qu'ils ont traitées avec entrain, sans compter le temps passé. Leurs résultats sont spectaculaires.

    Mars a beau être une planète aride et désertique, il n'y a aucune place pour l'ennui quand on parcourt ces paysages façonnés par des volcans géants, d'anciennes rivières, des impacts de météoritesmétéorites, etc. -- une remarque qui vaut pour les images détaillées de la surface martienne que nous livre la sonde MROMRO de la NasaNasa. On voit Mars s'empourprer ou se voiler sous un lavis de brumebrume au gré des saisons. En un an terrestre, Hope n'a pu voir pour l'instant que presque deux saisons dans chaque hémisphère. L'observation et les mesures continuent (la position de Hope autour de Mars en direct).

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