C’est la première mission habitée en orbite lunaire depuis plus de 50 ans. Actuellement prévue pour fin 2024, la seconde mission du nouveau programme lunaire américain transportera quatre astronautes pendant 10 jours. Cela fait suite à la démonstration sans passagers d’Artemis I et servira de répétition générale avant Artemis III où l'on marchera à nouveau sur la Lune.
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On se souvient tous d'Apollo 11Apollo 11 en 1969 où, pour la première fois, des astronautes posaient le pied sur la Lune. Il y avait eu avant d'autres missions préparatoires, notamment les missions Apollo 8 et 10 autour de notre satellite, sans que les astronaute ne posent pied au sol. Si Artemis I sert à tester le matériel (SLS et OrionOrion), on peut dire que Artemis II fait analogieanalogie à Apollo 8 et 10. Les astronautes ne disposeront pas de lander pour se poser sur le sol sélène. Ils seront toutefois les premiers à voir la Lune de près depuis Apollo 17 en décembre 1972, il y a déjà plus de 50 ans.
Qui sera à bord ? Voici l'annonce de la Nasa. © Nasa
L'ultime mission test
Le matériel indispensable pour envoyer des astronautes en orbite lunaire est désormais qualifié. Le méga-lanceur américain Space Launch System (SLS) et le vaisseau américano-européen Orion sont fonctionnels, grâce au test Artemis I. Le test ultime avec Artemis II sera validé par les pilotes qui attesteront des bonnes performances auditives dans leur vaisseau. C'est pourquoi plusieurs manœuvres en orbite terrestre basse sont prévues avant l'injection en orbite trans-lunaire.
Le décollage aura lieu depuis Cap CanaveralCap Canaveral, en Floride (États-Unis). Le SLS Block 1 mettra en orbite le vaisseau Orion et ses occupants à l'aide de l'étage supérieur ICPS. Une fois en orbite terrestre très elliptique (avec une altitude allant de 370 kilomètres au périgéepérigée jusqu'à 109 000 kilomètres à l'apogéeapogée !), les astronautes, aidés des équipes au sol, inspecteront le vaisseau pendant une journée.
À l'instar de plusieurs missions tests du programme Apollo réalisées en orbite basse, les astronautes réaliseront plusieurs manœuvres de proximité. Une fois que le vaisseau sera détaché de l'ICPS, les astronautes se serviront de l'étage supérieur comme cible pour tester les capacités de correction manuelle de trajectoire et d'orientation. Puis, le vaisseau utilisera ses propres moteurs pour s'injecter en orbite trans-lunaire.
Court passage autour de la Lune
Le voyage vers la Lune durera quatre jours. Une fois arrivé, Orion ne se mettra pas en orbite lunaire. Le vaisseau restera en orbite trans-lunaire et fera le tour de la Lune avant de repartir. Il y aura très peu de manœuvres prévues autour de la Lune, il s'agira d'un simple survolsurvol de la face cachée. L'équipage Artemis II survolera la Lune à plus de 7 500 kilomètres d'altitude. Cette partie du vol diffère d’Artemis I et III. À terme, l'orbite lunaire de travail où sera placé le vaisseau passe au-dessus des pôles, et survole l'un d'eux de très près puis l'autre de très loin, à 70 000 kilomètres d'altitude. Cette orbite de halo est en cours de test avec la sonde Capstone.
Après le survol de la face cachée, le vaisseau réalisera une manœuvre pour revenir vers la Terre. Le voyage de retour durera aussi quatre jours. L'arrivée sera semblable à la mission précédente : le vaisseau se séparera de son module de service européen (ESM) avant de plonger à travers notre atmosphèreatmosphère à plus de 46 000 km/h, le module habité, protégé par son bouclier thermique, fera un rebond sur notre atmosphère pour ralentir avant le plongeon final. La descente se terminera sous parachuteparachute, avant d'amerrir dans l'océan Pacifique.
Les objectifs de la mission
Artemis II a pour objectif de lever les dernières zones d’ombre avant de lancer les vraies missions du programme lunaire. Parvenir à respecter le plan de vol avec succès demeure un test important pour le vaisseau et son équipage. Par exemple, les manœuvres de proximité réalisées en orbite terrestre serviront à anticiper les manœuvres de rendez-vous prévues en orbite lunaire, comme avec le lander pour descendre au sol -- qui embarquera à bord d'un autre lanceur, à savoir le StarshipStarship, à la différence des missions Apollo où le Lunar Module était aussi à bord de la Saturn V --, ou avec la future station spatiale internationalestation spatiale internationale orbitaleorbitale lunaire GatewayGateway.
Si peu de science est au programme, tout comme pour Artemis I, Artemis II est la dernière mission test pour donner le feufeu vert au reste du programme lunaire. Les résultats sont la garantie de la sécurité des équipages suivants, de sorte qu'ils n'aient pas trop à s'en préoccuper pendant leurs expériences.