Il y a quelques jours, un lanceur chinois a effectué avec succès le lancement de 18 petits satellites. Cependant, l'étage supérieur du lanceur a subi une explosion pour des raisons inconnues. Cette défaillance a entraîné la formation de près de 1 000 débris en orbite, soulevant des inquiétudes quant à la sécurité spatiale et à la gestion de ces nouveaux débris orbitaux.


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    Le 6 août dernier, un lanceur Long March 6A a décollé du port spatial de Taiyuan, transportant un premier lot de 18 satellites Qianfan, faisant partie de la future constellation Internet chinoise développée par Shanghai Spacecom Satellite Technology (SSST) (jusqu'à 14 000 satellites !)). Les satellites ont été correctement positionnés sur une orbite polaire à 800 kilomètres d'altitude.

    Malgré le succès du déploiement des satellites, l'étage supérieur du lanceur, conçu pour de multiples redémarrages, a explosé, comme l'a rapporté Slingshot Aerospace, une entreprise spécialisée dans le suivi spatial. Étonnamment, les autorités spatiales chinoises n'ont fait aucun commentaire sur cet incident plutôt embarrassant pour un pays qui souhaite rivaliser avec les États-Unis dans le domaine spatial.

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    Un étage supérieur déjà en cause lors d'un précédent vol

    Le Long March 6A, développé par l'Académie d'État de la technologie des vols spatiaux de Shanghai (Sast), est conçu avec des moteurs fonctionnant à l'oxygène liquide et au kérosène, associés à des boostersboosters à propergolpropergol solidessolides. Ce lanceur a une capacité d'emport de 4 500 kilos vers une orbite synchronesynchrone solaire à 700 kilomètres d'altitude. Bien qu'il ait été lancé avec succès à sept reprises depuis son premier vol en mars 2022, ce n'est pas la première fois qu'un incident de ce type se produit. En novembre 2022, une explosion similaire de son étage supérieur avait déjà entraîné la détection de 533 fragments catalogués.

    Les causes de l'explosion de l'étage supérieur, générant plusieurs centaines de débris, restent à ce jour inexpliquées. Certaines hypothèses suggèrent un problème récurrent lié à la passivation ou au dégagement de l'étage de son orbite, voire sa désorbitation, tandis que d'autres se demandent s'il s'agissait d'une défaillance structurelle. Le Commandement de la Force spatiale des États-Unis (USSPACECOM) a confirmé l'explosion et a annoncé que ces nouveaux débris seraient catalogués et suivis. Bien que l'USSPACECOM ait indiqué qu'il n'y avait pas de menace immédiate pour la Station spatiale internationale, ces débris constituent potentiellement un risque pour les satellites en orbite terrestre basse (LEOLEO), en particulier ceux évoluant à des altitudes inférieures à 800 kilomètres.

    LeoLabs, une société qui surveille l'orbite terrestre basse grâce à un réseau mondial de radars, a précisé que ses données indiquent la présence d'au moins 700 fragments, voire plus de 900.

    À ces altitudes, où la traînée atmosphérique est minimale, les débris spatiaux peuvent rester en orbite pendant des décennies, selon leur taille, leur densité et d'autres facteurs. D'après le Bureau des débris spatiaux de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne, plus de 640 événements (ruptures, explosions, collisions) ont conduit à la formation de fragments, avec un inventaire estimé à 40 500 objets de plus de 10 centimètres, plus d'un million d'objets (1 100 000) entre 1 et 10 centimètres, et 130 millions d'objets de plus de 1 millimètres à 1 centimètres.