Debout dès l’aurore et couché de bonne heure ? Ce comportement habituellement considéré comme sain serait tout bonnement un avantage pour la vie dans les régions de hautes latitudes, où la durée d’ensoleillement est très variable en fonction des saisons. Un avantage que nous aurait légué Néandertal !
au sommaire
C'est un fait, si certaines personnes aiment faire la grasse matinée, d'autres ne peuvent s'empêcher de se lever aux aurores. Ces mêmes personnes qui se lèvent tôt sont généralement également au lit de bonne heure. On pourrait penser qu'il s'agit uniquement d'un stylestyle de vie. Mais une nouvelle étude révèle que cela aurait un lien avec nos gènesgènes. Et pas n'importe lesquels. Des gènes hérités de NéandertalNéandertal !
L’adaptation de Sapiens aux contrées du nord favorisée par sa rencontre avec Néandertal
Petit rappel. Si notre génomegénome est très majoritairement hérité de la lignée de l'Homme moderne, il a également intégré des gènes d'autres lignées avec lesquelles Homo sapiensHomo sapiens s'est hybridé au cours des temps passés. Il y a environ 70 000 ans, nos ancêtres quittent l'Afrique et commencent à migrer vers le nord, colonisant progressivement tout le continent eurasiatique. C'est dans ces contrées septentrionales qu’il va faire la rencontre de plusieurs de ses lointains cousins, notamment Néandertal et Denisova, installés là depuis plus de 400 000 ans.
Ces différentes lignées se sont séparées de celle de l'Homme moderne relativement tôt dans l'histoire humaine, il y a environ 700 000 ans, entraînant une différenciation génétiquegénétique notable entre ces différents lignages. Pourtant, cela n'a pas posé de problème à une hybridationhybridation. Le croisement des différentes espècesespèces humaines va d'ailleurs profiter à Sapiens, qui va récupérer certains variants génétiques utiles à la survie dans ces nouveaux environnements pour lesquels il n'est à l'origine pas forcément très adapté. L’Homme moderne va ainsi acquérir certains variants lui donnant une meilleure résistance immunitaire face à certains pathogènes, une pigmentationpigmentation de la peau plus élevée, une meilleure capacité de stockage de la graisse lui permettant de résister aux rudes hivers des régions d’Europe, mais également la capacité de s'adapter à une grande variabilité d'ensoleillement au cours de l'année.
Se lever tôt : une adaptation aux variations saisonnières de la durée d’ensoleillement
En arrivant dans les régions de hautes latitudeslatitudes qui caractérisent l'Eurasie, Homo sapiens a en effet dû faire face à d'importants contrastescontrastes saisonniers, notamment en ce qui concerne la durée d'ensoleillement. Car si nos journées sont longues en été, elles sont très raccourcies en hiverhiver. De quoi perturber le rythme circadien d'une population habituée à l'ensoleillement bien plus stable qui règne dans les régions équatoriales. Néandertal et Denisova étaient, au contraire, très adaptés à ce type d'environnement.
Une nouvelle étude publiée dans la revue Genome Biology and Evolution révèle en effet que nous possédons des gènes circadienscircadiens ayant des influences divergentes sur le fonctionnement de notre horloge biologiquehorloge biologique, ce qui suggère que de ce point de vue, Homo sapiens et Néandertal étaient différents. Les chercheurs montrent également que les variants génétiques hérités de Néandertal seraient particulièrement associés avec la propension de se lever et de se coucher tôt. Une caractéristique déjà observée chez les animaux vivant dans les régions septentrionales. Ces variants permettraient une meilleure synchronisation des phases de sommeil et d'éveil avec la durée du jour et ses variations saisonnières. Un avantage dont aurait bénéficié Sapiens suite à son hybridation avec Néandertal !