Une chose est sûre, dans la civilisation Chancay, les tatouages revêtaient certainement une grande importance sociale. Pourtant, leur mystère n’a pas encore été élucidé. Une nouvelle étude a cependant développé une méthode pour analyser très finement les motifs retrouvés sur la peau des momies péruviennes, dans l’espoir de mieux comprendre les techniques utilisées.
au sommaire
Même si aujourd'hui une personne sur cinq est tatouée, se faire dessiner à l'encre indélébile sur la peau n'est pas une nouvelle mode. Comme en témoigne les momies retrouvées dans divers endroits du monde, cette pratique existait déjà il y a plus de 5 000 ans.
De très nombreux corps momifiés ont notamment été retrouvés au Pérou et ils témoignent tous de cette forme d'art et de sa place importante dans la culture du peuple Chancay, une civilisation ayant précédé l'Empire inca et l'arrivée des Européens sur ces terres d'Amériques du Sud. Tous les individus présentent en effet des dessins géométriques sur une ou plusieurs parties du corps, le plus souvent sur le dessus des mains et les avant-bras, d'une finesse et d'une précision qui concurrence nos tatoueurs d'aujourd'hui.
Des tatouages étudiés sous toutes les coutures
Afin d'explorer la façon dont ces tatouages ont été réalisés il y a de cela 1 200 ans, une équipe de chercheurs a mis au point une nouvelle technique non destructive basée sur une fluorescence de la peau stimulée par laser.
Les résultats, publiés dans la revue Pnas, révèlent que trois des 100 momies analysées possèdent des tatouages si fins (0,1 à 0,2 mm d'épaisseur de trait) qu'ils ne pouvaient pas être visibles par une autre technique.
Une méthode convaincante, mais des résultats débattus
Des résultats qui ne font cependant pas l'unanimité au sein de la communauté scientifique. Si la méthode semble convaincante, les conclusions de l'étude ne sont pas suffisamment robustes pour certains chercheurs et ne permettent pas de faire d'avancée significative dans notre compréhension des pratiques culturelles Chancay, comme le rapporte LiveScience. L'article propose en effet que certains tatouages ont été réalisés par ponctionponction, chaque petit point d’encre étant réalisé par un geste, alors que d'autres chercheurs y voient plutôt les marques d'une autre technique, réalisée par incision de la peau sur de petites lignes parallèles.
Tous reconnaissent cependant que ce peuple possédait de véritables artistes tatoueurs capables de réaliser des tatouages extrêmement fins et précis.