On pensait jusqu'à présent que les ancêtres des hommes actuels maîtrisaient le feu depuis, sans doute, 400.000 ans. Une équipe israélienne estime qu'il faut doubler cette datation.

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    Silex taillés retrouvés à Gesher Benot Ya'aqov, un site très riche montrant une occupation humaine très longue. Crédit : N. Goren-Inbar et al. / Pnas

    Silex taillés retrouvés à Gesher Benot Ya'aqov, un site très riche montrant une occupation humaine très longue. Crédit : N. Goren-Inbar et al. / Pnas

    L'homme et ses ancêtres maîtrisent le feu depuis longtemps, comme en attestent des traces de foyers associés à des activités humaines. Cependant, l'interprétation de ces traces d'incendie est extrêmement délicate et les indices sont très ténus. Il est difficile de savoir si le feu était intentionnel et entretenu.

    En Israël, sur le site archéologique de Gesher Benot Ya`aqov, au bord du Jourdain, de telles traces avaient été retrouvées et ont été datées de 790.000 ans. En 2004, Nira Alperson-Afil et son équipe avaient déjà affirmé qu'il s'agissait bien de restes de feu entretenu, mais cette analyse était contestée. La confirmation sur le terrain est devenue difficile depuis 1999, quand des travaux d'aménagement pour l'irrigationirrigation des cultures environnantes ont sérieusement endommagé ce site.

    Douze cultures qui ont voyagé entre Afrique et Europe

    L'équipe récidiverécidive aujourd'hui dans Science. Une nouvelle analyse de l'occupation humaine à Gesher Benot Ya`aqov sur une longue période montrerait la succession de douze cultures différentes, avec, selon les chercheurs « un usage continu et maîtrisé du feu ». En témoigneraient, explique l'équipe, des silex taillés et des restes de végétaux appartenant à six espècesespèces dont trois comestibles (olivierolivier, orgeorge et vigne).

    Selon Nira Alperson-Afil, l'endroit était privilégié, situé sur une voie de migration entre l'Afrique et l'Europe et la maîtrise du feu aurait joué un rôle dans ces flux migratoires.