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La planète compte aujourd'hui plus de sept milliards d'humains provenant d'une seule et même espèceespèce, qui s'est peu à peu dispersée sur la surface du globe. Les Homo sapiens seraient apparus il y a quelque 200.000 ans en Afrique. Deux crânescrânes, appelés Omo 1 et Omo 2, datés de 195.000 ans environ, figurent d'ailleurs parmi les ossements d’Homo sapiens les plus anciens. Cependant, les études sur le sujet ne concordent pas toujours et les scientifiques s'interrogent encore sur la date d'apparition du premier homme... et de la première femme.
Crâne d'un homme de Cro-Magnon, un des représentants de l'espèce Homo sapiens. © Wikimedia Commons, cc by sa 3.0
Le développement des techniques modernes de génétiquegénétique et de biologie moléculairebiologie moléculaire a permis de mieux appréhender la question de l'évolution des espèces. Les études phylogénétiquesphylogénétiques consistent à comparer la séquence d'un même gènegène entre plusieurs individus, afin d'établir un arbre phylogénétiquearbre phylogénétique. La présence et le nombre de différences (ou mutations) dans ce gène permettent d'estimer le moment où ils ont divergé. En d'autres termes, ces procédés aident à mieux connaître la période approximative du plus vieil ancêtre communancêtre commun au sein d'une population. Des chercheurs de l'université Stanford, en Californie, se sont attelés à cette tâche chez l'Homo sapiensHomo sapiens. Leurs travaux, publiés dans la revue Science, éclairent une partie du mystère de l'évolution de l’Homme.
Quand les ancêtres communs de la femme et de l’homme se rencontrent
Armés d'une méthode de séquençage récente, les auteurs ont réussi à décrypter la séquence du chromosomechromosome Y de 69 mâles vivant actuellement dans différentes régions du monde : l'Afrique sub-saharienne, la Sibérie, le Cambodge, le Pakistan, l'Algérie et le Mexique. Ils ont réalisé la même expérience avec l'ADN mitochondrial, le matériel génétiquematériel génétique contenu dans les mitochondriesmitochondries. Les séquences ont ensuite été comparées deux à deux afin de connaître la période approximative pendant laquelle vivait l'ancêtre commun de toutes ces personnes.
Les résultats obtenus à partir des données du chromosome Y et de l'ADN mitochondrialADN mitochondrial ne sont pas identiques, mais sont relativement proches. Le chromosome Y place en effet l'ancêtre commun des hommes il y a 156.000 à 120.000 ans, alors que l'ADN mitochondrial le situe entre 148.000 et 99.000 ans. Ces résultats sont cohérents avec l'estimation de l'apparition de l'ancêtre commun des femmes, selon une étude précédente.
« Ces travaux apportent un élément de plus à l'énigme de l'évolution humaine », indique Carlos Bustamante, le directeur de l'équipe de scientifiques. « Des recherches antérieures suggéraient que la femme était apparue bien avant l'homme, ces résultats démontrent qu'ils ont bien vécu en même temps ». Ouf, nous voilà rassurés !