À 45 kilomètres à l'ouest d'Alexandrie, la cité antique de Taposiris Magna est l'un des sites archéologiques les plus exploités d'Égypte. Et pour cause : les archéologues continuent de fouiller un tunnel découvert en 2022, abritant bon nombre d'éléments laissant penser que la tombe de la légendaire Cléopâtre se situerait à proximité.
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À quelques kilomètres à l'ouest d'Alexandrie s'étend le site antique de Taposiris Magna. Sur place, l'archéologue Kathleen Martinez, de l'université de Santo Domingo, arpente les vestiges pour tenter de faire la découverte du siècle : mettre la main sur le tombeautombeau de la reine Cleopâtre VII. À l'œuvre depuis 20 ans, Martinez et ses équipes ont fait une trouvaille prometteuse au cours des dernières années. En descendant dans une cavité de 13 mètres de profondeur, les chercheurs ont débouché dans un tunnel à l'architecture particulièrement soignée. Le ministère du Tourisme et des Antiquités égyptiens avait détaillé les premières observations des scientifiques en novembre 2022, mais de nouvelles analyses viennent étayer la théorie selon laquelle la tombe de Cléopâtre serait dans le secteur...
Un tunnel singulier bâti sous le temple d'Isis et d'Osiris
Long de 1 305 mètres et haut de 2 mètres, le tunnel fouillé à Taposiris Magna est une curiosité archéologique et architecturale. Le site étant situé à quelques kilomètres seulement de la côte méditerranéenne, plusieurs segments sont immergés. La rigueur de la constructionconstruction a d'abord surpris les archéologues, qui le comparent au tunnel antique d'Eupalinos. Ce dernier, situé en Grèce, est une merveille architecturale rare, servant d'aqueduc sur l'île de Samos. Toutefois, aucun élément ne vient soutenir la thèse d'un réseau d'acheminementacheminement d'eau dans les profondeurs de Taposiris Magna.
Lors de sa découverte en 2022, les archéologues exhumaient plusieurs artefacts, dont des sculptures d'albâtre représentant possiblement d'importants personnages de l'Antiquité égyptienne. En croisant les éléments recueillis à ce jour, les chercheurs se veulent enthousiastes. Au-dessus du tunnel se situait un temple, probablement dédié au dieu Osiris et à la déesse Isis. Cette dernière, divinité majeure de l'Égypte dont la vénération s'est étendue au monde gréco-romain, était un symbole particulièrement bienveillant. Déesse de l'amour, de la fertilité ou encore de la magie, elle accompagnait aussi les morts dans l'au-delà. Or, Cléopâtre entretenait un lien particulier avec Isis, prétendant être sa réincarnation. Plusieurs représentations exposent la reine égyptienne avec des attributs renvoyant à la déesse. Pour couronner le tout, le site de Taposiris Magna a été établi vers 280 avant J.-C. par le pharaon PtoléméePtolémée II, fils de Ptolémée I, général d'Alexandre le Grand... Et ancêtre de Cléopâtre !
La découverte du siècle
L'exploration du tombeau de Toutânkhamon par Howard Carter et ses acolytes en 1922 avait marqué le XXe siècle de son importance. Pour Kathleen Martinez et les archéologues s'affairant à Taposiris Magna, il ne fait pas de doute que la découverte de la dépouille de Cléopâtre aura le même retentissement. Un fait doublement prestigieux : la légende veut que le corps de Marc Antoine repose aux côtés de Cléopâtre. Le prestigieux général de Jules César est mort seulement une semaine avant la reine, lors de la dernière guerre civile républicaine, en 30 avant J.-C. Les archéologues sont enthousiastes et les suppositions vont bon train, bien qu'aucune trouvaille matérielle majeure n'ait été faite depuis plusieurs mois à Taposiris Magna.
La tombe de Cléopâtre bientôt retrouvée ?
Par Jean EtienneJean Etienne, publié le 22/04/2009
Sommes-nous à la veille d'une découverte historique majeure ? Le lieu où ont été inhumés les restes de Cléopâtre et de son amant Marc Antoine semble bien avoir été localisé près d'un temple situé à l'ouest d'Alexandrie.
Dirigée par le directeur du service des Antiquités égyptiennes Zahi Hawass et Kathleen Martinez, une égyptologue de République dominicaine, une équipe d'archéologues est parvenue à la conclusion qu'il existe trois sites possibles pour la découverte de la tombe des célèbres amants de l'antiquité. Et de situer ceux-ci dans le temple de Tasposiris Magna, construit durant la période gréco-romaine en l'honneur de la déesse Isis.
Selon Kathleen Martinez, il existe des preuves historiques indiquant que Cléopâtre et Marc Antoine ont bien été ensevelis ensemble, citant le chroniqueur Plutarque (46 à 125 après J.-C.).
Les endroits cités par les chercheurs ont été détectés suite à un balayage radar du temple. Les recherches effectuées à proximité ont déjà permis de mettre au jour un cimetière constitué de 27 tombes contenant 10 momies de personnages d'importance. Logiquement, ceux-ci auraient dû être disposés autour de quelqu'un d'encore plus important, comme un roi ou une reine, ce qui laisse suggérer que le couple légendaire se situe à proximité. L'année dernière en outre, 22 pièces en bronze frappées du profil de Cléopâtre avaient été découvertes, ainsi qu'une tête en albâtre de la reine et un masque qui aurait appartenu à Marc Antoine avaient été découverts sur le site.
Un couple mythique depuis deux millénaires
L'effigie d'albâtre représentant la reine semble indiquer que Cléopâtre était réellement une beauté, ce qui semble démentir l'hypothèse avancée en 2007 par une équipe de chercheurs de l'Université de Newcastle et le conservateur du British Museum l'année dernière, qui affirmaient, après l'étude d'une pièce de monnaie bien conservée, qu'au contraire, la reine d'Égypte était très laide.
Le balayage radar a permis de mettre en évidence trois nouvelles chambres souterraines qui restent à fouiller. Pour les archéologues, ces découvertes sont la preuve que les corps de Cléopâtre et de Marc Antoine ont été transférés ici après leur suicide en l'an 30 après J.-C.
Ces vestiges permettent aussi d'en apprendre plus sur un des couples les plus mythiques de toute l'Histoire humaine. Les chercheurs estiment que cette découverte, si elle se confirme, sera la plus importante du siècle sur le plan archéologique, comparable, et même supérieure dans son intérêt, à celle de Toutânkhamon par Howard Carter en 1922.
