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Le visage d'Henri IV, reconstitué d'après l'analyse du crâne récemment retrouvé. © Philippe Froesch, Visualforensic, Librairie Vuibert
En 2010, c'est-à-dire pour le 400e anniversaire de son assassinat, Stéphane Gabet et Philippe Charlier annoncent avoir retrouvé la tête d’Henri IV et être parvenus à l'authentifier par des moyens scientifiques. Ils en présentent même une reconstitution. Le premier est réalisateur de documentaires et le second médecin légiste, et déjà célèbre pour avoir démontré en 2007 que les restes conservés au château de Chinon et censés être ceux de Jeanne d’Arc étaient en fait ceux d'une momie égyptienne.
L'histoire de la découverte de cette tête est elle-même croquignolesque, démarrant en octobre 1793 lorsque les tombes royales de la basilique de Saint-Denis (près de Paris) sont pillées. Les restes sont ensuite jetés à la fosse commune. Mais en 1817, les fouilles menées sur ordre de Louis XVIII exhument le corps décapité d'Henri IVHenri IV, premier souverain français de la branche dite de Bourbon de la dynastie capétienne.
Détails physionomiques concordants
La tête royale, momifiée, réapparaît lors d'une vente à l'hôtel Drouot en 1919, et Joseph-Émile Bourdais en fait l'acquisition. La relique disparaît de nouveau des écrans radar jusqu'en 2008, quand Stéphane Gabet parvient à retrouver Jacques Bellanger, qui en a hérité et l'a pieusement conservée. L'enquête, historique et scientifique, semble bien démontrer l'authenticité de la tête. Les détails physionomiques correspondent, ainsi que la technique d'embaumement. Même si l'ADN n'a pas parlé (comme il l'a fait, du moins en chuchotant, dans l'affaire du très hypothétique sang de Louis XVI), les auteurs sont confiants dans leur conclusion.
Cette aventure historico-scientifique est racontée dans un livre, Henri IV, l'énigme du roi sans tête (aux éditions Vuibert), à paraître vendredi 15 février. Ce qui explique la réapparition dans les médias de la tête du « Vert-Galant », surnom d'Henri IV.