Bram Stoker, en 1897, donnait naissance à l'écrit à l'un des personnages du monde fantastique les plus connus du monde, le comte Dracula. Vampire au caractère complexe et aux souffrances éternelles, il est à l'origine d'un mythe tenace concernant le vampirisme ainsi que sa région natale dans le livre, la Transylvanie. Pour nommer son personnage principal, Bram Stoker s'est inspiré du nom d'un homme ayant réellement existé au XVe siècle, un certain Vlad Tepes, connu sous le nom de Vlad III l'Empaleur ou encore Drăculea. Des résidus de sueur laissés sur une lettre signée de sa main vont être analysés pour tenter d'en savoir plus sur lui.
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Cette future analyse a été annoncée dans The Guardian par les chercheurs Gleb et Svetlana Zilberstein. L'analyse sur des supports tels que des lettres n'est pas une première pour eux. En effet, ils ont déjà travaillé sur les traces des liquides biologiques sur des écrits laissés par Boulgakov, Tchekhov ou encore George Orwell afin de mieux comprendre leur environnement au cours de leur vie. Vlad l'Empaleur, surnommé ainsi en lien avec ses activités supposées de torture et de barbarie, rejoint la liste prestigieuse sus-citée.
Une lettre de plus de 500 ans
La lettre signée par Vlad Tepes et qui sera au centre de l'étude, a été datée et signée du 4 août 1475. Elle annonce aux habitants de la ville roumaine de Sibiu, que l'aristocrate sera de passage dans leur ville. Cette lettre a été écrite et signée à la fin de vie de l'Empaleur, puisque ce dernier est décédé en décembre 1476. De quoi espérer recueillir quelques informations sur sa santé par le biais des analyses à venir. Il faut dire que sa mort a été mouvementée puisque Vlad III a été assassiné, et l'emplacement de son corps est toujours incertain. Une histoire idéale pour un récit de vampires.
Un corps absent
La complexité du cas Vlad Tepes réside en son absence de corps. Si le récit de son assassinat et les détails de ce dernier se révèlent vrais, sa tête devrait en toute logique être manquante, puisqu'il aurait été décapité sur ordre d'un sultan. Deux tombes pouvant abriter ses restes au monastère de Snagov ont été ouvertes dans les années 1930. Seuls d'anciens ossements d'animaux ont été trouvés dans l'une, et un corps avec quelques objets de qualité dans l'autre. Malheureusement, le contenu de ces sépultures qui a été emmené au musée d'histoire et d'archéologie de Bucarest a été perdu au fil du temps. De plus, le doute subsiste sur la possibilité d'avoir inhumé l'Empaleur dans un lieu orthodoxe alors qu'il avait renié cette religion pour devenir catholique.
En 2014, des chercheurs pensaient avoir trouvé ce dernier dans un tombeau... à Naples, en Italie. Autant d'éléments qui ne permettent pas d'étudier directement un squelette et où l'analyse des deux chercheurs peut s'avérer intéressante. Ces questions continuent à auréoler de mystère l'histoire de ce personnage historique vu comme effrayant et dont l'absence de corps contribue aussi à alimenter les histoires liées au vampirisme.
Les liquides biologiques étudiés
Par conséquent, les gouttelettes laissées par Vlad, tant de sa sueur que de ses éventuels postillons, vont être analysées par les deux scientifiques afin de dresser un portrait de Drăculea. Le portrait biomoléculaire pourra éventuellement permettre de comprendre les maladies, les soins ou encore le stylestyle de vie de l'homme à la fin de ses jours. De quoi étoffer les maigres connaissances que nous avons concernant ce personnage historique emblématique si ces études s'avèrent concluantes et pourquoi pas envisager d'imaginer son portrait.