Une découverte intéressante vient de lever le voile sur un mystère vieux de plus d'un siècle. Un message cryptique, caché dans une robe du XIXe siècle, a enfin révélé ses secrets. Que dissimulait ce code énigmatique ? Comment a-t-il été déchiffré après tant d'années ? Plongez dans cette aventure captivante mêlant histoire, cryptographie et météorologie.
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En 2013, une archéologue passionnée de mode ancienne fait l'acquisition d'une robe en soie datant des années 1880. Loin de se douter de la surprise qui l'attend, elle découvre dans une poche secrète un étrange message codé. Pendant dix ans, ce cryptogramme résiste à toute tentative de déchiffrement, jusqu'à ce qu'un chercheur canadien perce enfin son mystère. Cette découverte, révélée fin 2023, nous offre un intéressant aperçu des pratiques météorologiques du XIXe siècle.
Une énigme textile qui défie le temps
L'histoire commence dans un centre commercial du Maine, aux États-Unis. Sara Rivers Cofield, archéologue et collectionneuse, y déniche une robe à crinoline « bronze » des années 1880. Ce qui semblait être une simple trouvaille vintage se révèle être un véritable trésor historique. Dans une poche dissimulée, elle découvre un papier froissé couvert d'inscriptions cryptiques.
Le message, composé de phrases semblables à du « simlish » (la langue imaginaire des Sims), intrigue immédiatement la scientifique. Des séquences telles que « Bismark, omit, leafage, buck, bank » défient toute compréhension immédiate. Passionnée, Sara Rivers Cofield partage sa découverte sur son blogblog, espérant que des internautes férus d'énigmes pourront l'aider à percer ce mystère.
Pendant une décennie, le « cryptogramme de la robe en soie » résiste à toutes les tentatives de décodage. Les hypothèses les plus folles circulent : s'agit-il de messages d'espionnage ? De codes liés à des jeux de hasard illégaux ? La vérité s'avérera bien plus pragmatique, mais non moins fascinante.
Déchiffrer le passé : quand la météo s'invite dans la mode
C'est Wayne Chan, chercheur à l'université du Manitoba au Canada, qui finit par résoudre l'énigme. Sa percée décisive ? Reconnaître dans ces phrases codées le langage utilisé autrefois par l'United States Army Signal Corps pour communiquer des données météorologiques. Cette découverte, publiée dans la revue Cryptologia, ouvre une fenêtrefenêtre fascinante sur les pratiques scientifiques du XIXe siècle.
Pour confirmer son hypothèse, Chan consulte le Weather Code, un livre de codes météorologiques publié en 1892 par le Weather Bureau américain. La correspondance est frappante : chaque phrase cryptique représente en réalité une observation météorologique précise, envoyée par télégraphe depuis diverses stations aux États-Unis et au Canada.
Voici un exemple de décodage, présenté sous forme de tableau :
Code | Signification |
Bismark | Station : Bismarck, territoire du Dakota |
Omit | Température : 13,3 °C, Pression : 30,38 pouces de mercure |
Leafage | Point de roséePoint de rosée : 0 °C, Heure : 22 h 00 |
Buck | Temps clair, Pas de précipitationsprécipitations, VentVent du Nord |
Bank | Vitesse du vent : 19,3 km/h, Coucher de soleil clair |
Cette découverte révèle l'existence d'un système de communication météorologique sophistiqué, utilisé par un groupe restreint de fonctionnaires gouvernementaux pour dresser la carte météorologique du pays à la fin du XIXe siècle.
Un témoignage unique de l'histoire météorologique
L'importance de cette découverte dépasse le simple déchiffrementdéchiffrement d'un code. Elle nous offre un rare aperçu des méthodes de collecte et de transmission des données météorologiques à la fin du XIXe siècle. Ces messages, envoyés quotidiennement par centaines, n'étaient que rarement archivés une fois décodés, ce qui rend ce document particulièrement précieux pour les historienshistoriens des sciences.
Wayne Chan a même réussi à dater précisément ces observations : le 27 mai 1888. Cette datation ajoute une dimension temporelle fascinante à cette découverte, nous permettant de « revivre » les conditions météorologiques d'un jour précis, il y a plus de 135 ans.
Mais l'énigme ne s'arrête pas là. Qui était la propriétaire de cette robe ? Pourquoi avait-elle conservé ces messages codés ? Le nom Bennet cousu sur le vêtement offre une piste, mais le mystère reste entier. Cette découverte ouvre la voie à de nouvelles recherches, mêlant histoire de la mode, des sciences et peut-être même des services secrets américains du XIXe siècle.
Cette fascinante histoire nous rappelle que le passé recèle encore de nombreux secrets. Des objets apparemment anodins peuvent se révéler être de véritables capsules temporelles, nous offrant un aperçu unique de la vie et des pratiques scientifiques d'antan. Qui sait quels autres mystères attendent d'être découverts dans nos greniers ou nos musées ?