Le 21 juin marque le premier jour de l’été, mais dès l’Antiquité, c’est une date importante pour de nombreux peuples en Europe, en Afrique et en Asie ! En Égypte, de nombreux monuments ont été construits pour célébrer un événement astronomique majeur à cette époque. 


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    Si en France, la date du 21 juin est l'occasion de profiter d'événements musicaux à travers le pays, c'est aussi la journée marquant le passage du printemps à l'été avec un phénomène astronomique appelé solstice. Les solstices d’été et d'hiverhiver sont célébrés depuis des siècles par diverses cultures à travers le monde. Des sites mythiques comme Stonehenge se sont fait les marqueurs de ces événements annuels, qui continuent de fasciner encore aujourd'hui. En Égypte, durant l'Antiquité, les peuples ont fait du solstice d'été un événement majeur et respecté avec ferveur. Dans tout le pays, des monuments construits bien avant notre ère permettent d'admirer le parcours du Soleil, durant les dernières heures de la plus longue journée de l'année.

    Les solstices et les équinoxes tombent-ils systématiquement le 21 ? La réponse est dans Science ou Fiction. © Futura

    Rendre gloire au Soleil dans l’Égypte ancienne

    Dans l'ancienne Égypte, l'une des plus importantes déités était le dieu Ra. Durant la Ve dynastie, qui s'étend entre 2500 avant J.-C. jusqu'à 2350 avant J.-C., la figure de Ra devient prédominante. Dieu du Soleil, roi des rois et des cieux, Ra s'ancre comme l'un des plus importants dieux du panthéon égyptien. Il représente ainsi l'astre nourricier, qui prend une place majeure dans la vie du peuple de l'Égypte antique.

    Image du site Futura Sciences

    Le dieu Ra et Imentet, hiéroglyphes découverts dans la tombe de Nefertiti. © The Yorck Project

    L'importance du Soleil

    Le solstice d'été se produisait durant une période de montée des eaux du Nil. Il était alors essentiel pour les Égyptiens vivant aux abords du fleuve que le niveau de l’eau submerge les rives pour irriguer les terres arablesterres arables. Et l'importance du Soleil se retrouve aussi dans l'architecture égyptienne. Les bâtiments religieux et funéraires étaient notamment construits de façon que la lumière naturelle de l'étoileétoile provoque des effets de lumière spécifiques, principalement lors d'événements astronomiques.

    Dans un ouvrage publié en 2018, The Oxford Handbook of Light in Archaeology, le chercheur Giulio Magli revient sur les caractéristiques architecturales singulières adaptées aux mouvementsmouvements du Soleil. De Gizeh à Louxor en passant par Memphis, nombreux sont les sites antiques que les visiteurs et archéologues peuvent encore visiter pour observer le spectacle offert par le solstice d'été.

    Des bâtiments alignés avec le passage du Soleil

    Le jour le plus long marquait aussi le début d'une nouvelle année et plusieurs lieux permettaient d'admirer cet événement. Le premier et probablement le plus populaire est le site de Gizeh, à proximité du Caire. En se positionnant au niveau du Grand Sphinx, le Soleil vient se coucher précisément entre deux des trois Grandes pyramides. À Louxor, l'orbiteorbite du Soleil se révèle perpendiculaire à la position des temples de Karnak. Certains temples possèdent des ouvertures sur le toittoit, qui filtrent la lumière du jour, marquant ici aussi l'arrivée d'une nouvelle saisonsaison.

    Image du site Futura Sciences

    Les temples de Karnak, dans le secteur de Louxor, permettent d’observer le résultat de phénomènes astronomiques tout au long de l’année. © CC BY-SA 4.0, René Hourdry

    Un autre élément important concerne l’orbite hélicoïdale de l’étoile Sirius, associée à la déesse Isis. Mère de la civilisation, compagne du dieu Osiris, Isis est presque aussi importante que Ra dans la religion égyptienne. Le journal Egypt Independant relayait en 2022 les observations d'un égyptologue, Ahmed Awad, ce dernier déclarant qu'à travers l'Égypte, les universitaires avaient enregistré 22 phénomènes liés à cet événement astronomique dans des temples et des lieux de culte. Une étude menée à travers six provinces égyptiennes démontrant, selon son auteur, la passion des peuples antiques de la région pour l’astronomie.