Lancée il y a presque tout juste dix ans, la mission Gaia a déjà renvoyé aux astronomes une foule de données plus précieuses les unes que les autres. Aujourd’hui, elle révèle un demi-million d’étoiles cachées dans un amas, des centaines de lentilles gravitationnelles et la position de plus de 155 000 astéroïdes.
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La mission de Gaia, lancée en décembre 2013, c'est de cartographier notre Voie lactée. Dans ses moindres détails. Elle mesure ainsi les mouvements, la luminositéluminosité, la température et même la composition des étoiles qui la constituent. Les scientifiques qui opèrent la mission viennent tout juste de publier leurs dernières découvertes. Parmi lesquelles, pas moins d'un demi-million d'étoiles cachées jusqu'ici au cœur d'un amas massif.
Gaia révèle plus d’étoiles que jamais dans l’amas Oméga du Centaure
La précédente publication de GaiaGaia comptait plus de 1,8 milliard d'étoiles. Mais la mission ne s'était pas encore penchée sur les zones de notre ciel les plus densément peuplées. Les amas globulaires sont de celles-là. Rappelons qu'il s'agit d'objets parmi les plus anciens de notre Univers. De quoi les rendre particulièrement intéressants pour les astronomesastronomes. Toutefois, il reste difficile de les observer dans leurs détails tant leurs noyaux sont brillants.
La mission Gaia a tout particulièrement visé le plus gros amas globulaire visible depuis notre Terre, l'amas Oméga du Centaure ou Omega Centauri, situé à près de 16 000 années-lumière de chez nous. Et au lieu de chercher à en observer des étoiles individuelles, elle a activé un mode spécial pour cartographier une zone de ciel plus large autour du noyau de l'amas à chaque fois qu'il entrait dans son champ de vision. Un mode qui n'avait pas été conçu pour être utilisé à des fins scientifiques. « Nous avons déployé cet incroyable outil cosmique à sa puissance maximale », commente Alexey Mints, membre de la collaboration Gaia, dans un communiqué de l’Agence spatiale européenne (ESAESA). C'est ainsi que sont apparues pas moins d'un demi-million d'étoiles jamais vues auparavant.
« Avec ces nouvelles données, nous pouvons étudier la structure de l'amas, la façon dont les étoiles qui le composent sont distribuées, comment elles se déplacent, et ainsi, créer une carte complète à grande échelle d'Omega Centauri », s'enthousiasme le chercheur. Huit autres régions densément peuplées sont actuellement explorées par Gaia sur le même principe. Avec la promesse de rapporter des données susceptibles d'aider à localiser précisément le centre de notre Voie lactéeVoie lactée, de contraindre un peu plus les modèles d'évolution galactique et de confirmer enfin l'âge de notre Voie lactée et pourquoi pas même de l'Univers tout entier.
Des lentilles gravitationnelles aussi au tableau de chasse de Gaia
Ce qui n'était pas non plus prévu dans la définition de la mission de Gaia, c'est qu'elle devienne une véritable experte en recherche de lentilles gravitationnelles. C'est ainsi que les astronomes appellent le phénomène qui se produit lorsqu'un objet massif agit comme une loupe cosmique pour amplifier la lumière qui nous arrive d'un autre objet situé au-delà.
Gaia vient ainsi d'identifier plus de 380 solidessolides candidats quasarsquasars à lentilleslentilles très lointains. Comprenez, des noyaux galactiques extrêmement brillants et énergétiques alimentés par des trous noirstrous noirs et rendus visibles par effet de lentille gravitationnellelentille gravitationnelle. Et même 50 candidats jugés très probables. Une mine d'or pour les cosmologistes et pour les scientifiques qui travaillent sur la mission Euclid qui vient juste d'être lancée, aussi. Celle-ci prévoit de cartographier les milliards de galaxiesgalaxies de notre Univers. Les quasars à lentilles gravitationnelles découverts par Gaia pourraient servir de guides pour ses explorations.
Gaia donne les orbites d’astéroïdes avec une précision folle
Un autre domaine sur lequel les dernières données publiées de Gaia font avancer la science, c'est celui de la connaissance des astéroïdesastéroïdes. La mission vient en effet de donner les positions et les orbitesorbites de plus de 155 000 d'entre eux avec une précision 20 fois supérieure à celle dont disposaient les astronomes jusqu'ici. Le prochain ensemble de données devrait faire encore mieux. Et s'intéresser aussi aux comètescomètes et aux satellites des planètes du Système solaire.
Parmi les autres observations de Gaia, des signaux faibles et dont l'origine reste mystérieuse observés dans la lumière des étoiles ou les gazgaz et les poussières qui flottent parmi elles. La caractérisation aussi de la dynamique de 10 000 étoiles géantesétoiles géantes rouges pulsantes et binairesbinaires, essentielles notamment pour calculer les distances cosmiques. « Cette publication de données démontre une fois de plus la valeur vaste et fondamentale de Gaia, même sur des sujets pour lesquels la mission n'était pas initialement conçue », conclut Timo Prusti, scientifique du projet Gaia à l'ESA.