L’amas d'étoiles Westerlund 2 a été découvert dans les années 1960. Aujourd’hui, il livre enfin quelques-uns de ses secrets. Grâce à une image haute résolution de la bulle bouillonnante dans laquelle il forme des étoiles.
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Westerlund 2. C'est un amas stellaire de la Voie lactée. Un amas géant situé en direction de la constellation de la Carène, à quelque 20.000 années-lumière de la Terre. Il est constitué de 3.000 étoiles âgées de seulement deux millions d'années. Parmi elles, des étoiles extrêmement chaudes et brillantes. Il y a même l'une des étoiles les plus massives jamais observées : WR 20a et ses 83 masses solaires.
Des chercheurs de l’université du Maryland (États-Unis) viennent, pour la première fois, d'obtenir une image haute résolutionrésolution de l'amas Westerlund 2. Elle montre que cet amas ouvert est entouré d'une bulle de gazgaz. Une seule bulle de gaz. Et non deux comme les astronomesastronomes le supposaient jusqu'alors.
« Lorsque des étoiles massives se forment, elles éjectent des protonsprotons, des électronsélectrons et des atomesatomes de métauxmétaux lourds de manière beaucoup plus puissante que lorsqu'une étoile semblable à notre SoleilSoleil se forme, explique Maitraiyee Tiwari, astronomie à l'Université du Maryland, dans un communiqué. Ces éjections forment ce que les chercheurs appellent les ventsvents stellaires, et les vents stellaires extrêmes sont capables de souffler et de constituer des bulles dans les nuagesnuages de gaz froids et denses environnants ».
Toujours des étoiles en formation
Comme dans un chaudronchaudron bouillonnant, les bulles qui entourent les amas d’étoiles se mêlent aux gaz environnants. De quoi rendre leur observation difficile. Les images - dans le domaine radio ou submillimétrique - dont disposaient jusqu'alors les chercheurs ne permettaient pas de se faire une idée précise de la bulle centrée sur l'amas Westerlund 2. Les astronomes pensaient même qu'il pouvait y en avoir deux. Et puis, les chercheurs de l'université du Maryland ont eu l'idée de s'appuyer sur des mesures effectuées par l'Observatoire stratosphérique pour l'astronomie infrarougeinfrarouge. De son petit nom, Sofia. C'est un télescopetélescope aéroporté d'un peu moins de trois mètres.
Grâce à ces mesures dans l'infrarouge, les astronomes ont pu observer le mouvementmouvement du carbonecarbone ionisé qui constitue la coquille de la bulle entourant Westerlund 2. Un indispensable pour se faire une image claire de la bulle en question. Ils ont notamment pu déterminer si - et à quelle vitessevitesse - le carbone se dirigeait ou s'éloignait de la Terre. En combinant ces mesures avec des informations obtenues dans le reste du spectrespectre électromagnétique, ils ont créé une image en 3D du bord extérieur de la bulle.
De quoi permettre aux chercheurs de nous raconter l'histoire de cette bulle. Elle a « explosé » d'un côté il y a environ un million d'années. Un flux de gaz chargé, du plasma, s'est alors écoulé dans l'espace. Ralentissant l'expansion de la bulle et suspendant le processus de formation d’étoiles. Mais la naissance d'une nouvelle étoile brillante il y a 200.000 à 300.000 ans a, en quelque sorte, rechargé le système avec un nouveau vent stellaire qui a redynamisé la bulle. Celle-ci a recommencé à s'étendre plus rapidement. Aujourd'hui encore, de nouvelles étoiles s'y forment. Et cela devrait durer un moment. Avec des étoiles formées de moins en moins massives toutefois.