La Nasa vise la Lune. Un poste avancé de l’exploration habitée pourrait être installé sur une orbite « cislunaire » d’ici quelques années. Mars est toujours un objectif de long terme, mais l'activité humaine à proximité de la Terre et de la Lune offre des perspectives commerciales et scientifiques économiquement plus intéressantes qu'une aventure martienne.

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    La Nasa, qui a reçu du président Obama la mission d'explorer un astéroïde et d'envoyer un équipage vers Mars dans les années 2030, pourrait devoir revoir ses plans. Mais pas ses ambitions. La proposition de budget pour l'exercice fiscal 2018, bien qu'elle prévoit l'annulation de la mission de capture d’un astéroïde, privilégie l'exploration robotiquerobotique et humaine de l'espace profond. Les détails de ce budget avec les autres missions annulées et celles confirmées seront dévoilés en mai.

    Cela étant, si l'on se fie aux précédentes déclarations du président Trump, il faut s'attendre à ce que les activités de la Nasa soient avant tout dirigées vers l'exploration du Système solaire, au détriment des activités liées à l'observation de la Terreobservation de la Terre et l'étude de climatclimat. La nouvelle administration réfléchirait également à réorienter l'effort de l'Agence spatiale américaine en direction de la Lune avec en ligne de mire un retour de l'Homme et la ferme intention de s'y installer durablement.

    Concept de poste avancé en orbite cislunaire proposé par la société Lockheed Martin dans le cadre du programme NEXTStep de la Nasa. © Lockheed Martin

    Concept de poste avancé en orbite cislunaire proposé par la société Lockheed Martin dans le cadre du programme NEXTStep de la Nasa. © Lockheed Martin

    La Lune, tremplin idéal pour l'exploration humaine

    Ce regain d'intérêt pour notre satellite naturel est donc une aubaine pour la Nasa qui n'a pas les capacités technologiques actuellement d'envoyer des humains sur Mars. La Planète rouge, toutefois, reste un objectif prioritaire pour les États-Unis.

    L'idée d'un poste avancé lunaire pour les futures missions humaines, échafaudées sous la présidence Obama dans la logique de préparer les technologies pour Mars, émerge de nouveau et devient d'actualité. Cette station serait installée sur une orbite cislunaire, c'est-à-dire englobant le couple Terre-Lune.

    Le saviez-vous ?

    Les orbites cislunaires sont intéressantes à plusieurs égards. Sur une telle orbite autour, à la fois, de la Terre de la Lune, le périgée est proche de notre planète et l'accès est donc facile. L'apogée est, lui, voisin de l'orbite de notre satellite. Un engin spatial injecté sur une telle orbite passerait régulièrement, sans dépense d'énergie, près de la Terre et près de la Lune.

    Autre intérêt : une grande stabilité. Un poste avancé ne sera pas contraint à des manœuvres régulières de correction de trajectoire, comme l’ISS qui doit fréquemment rehausser son orbite autour de la Terre.

    Elles ont aussi leurs inconvénients. Le principal tient au fait qu’elles se situent hors du champ magnétique protégeant la Terre, avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur la santé des astronautes.

    Vers une future station spatiale cislunaire

    Dans ce contexte plutôt favorable à l'exploration habitée, Bill Gerstenmaier, responsable adjoint de la Nasa pour les vols habitésvols habités, rappelle qu'après le vol d'essai, les premiers voyages du futur lanceurlanceur lourd de la Nasa, le Space Launch System (SLS), qui sera utilisé pour lancer le véhicule spatial Orion, sont toujours sans passagers auxiliaires. Et de la place, il y en a. Le SLS est configuré pour transporter une charge utile de 77 tonnes, mais à terme il pourra lancer plus de 130 tonnes. Or, les 22 tonnes au lancement d'OrionOrion laissent une place à une charge utile auxiliaire bien plus lourde.

    Bill Gerstenmaier souhaiterait utiliser le SLS pour lancer les premiers éléments de l'avant-poste cislunaire de la Nasa. Comme les vols sont prévus dès le début des années 2020, il y a une certaine urgence à prendre des décisions au cours de ces prochains mois.

    Dans cette perspective, la Nasa a une idée assez précise de ce à quoi pourrait ressembler cet avant-poste cislunaire qui pourrait suppléer dès 2024 ou 2028 à la Station spatiale internationale. Dans le cadre du programme NextSTEP, elle a sollicité les idées de six entreprises privées pour concevoir une station spatialestation spatiale habitée en orbite cislunaire.