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Sans surprise, la Chine a réagi à l'arrivée de la sonde MOM autour de la planète Mars, faisant de l'Inde le premier pays d'Asie à réussir cet exploit. Et quel exploit. Parvenir à faire voyager une sonde jusqu'à Mars et à l'insérer correctement en orbite n'est pas donné à tout le monde. Jusqu'ici, seuls l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne, les États-Unis et la Russie l'avaient fait, au prix de nombreux échecs. Le Japon s'y est cassé les dents et la Chine a pris le mauvais train en embarquant sur la sonde Phobos-GruntPhobos-Grunt de la Russie.
Alors que la Chine est présentée comme le futur grand rival des États-Unis dans l'espace, se faire doubler par l'Inde, comme le reconnaît Ouyang Ziyuan, un des principaux responsables du programme lunaire du pays, est très mal vécu en raison des écarts technologiques censés exister entre ces deux nations. Certes, la Chine a beau jeu de répéter à l'envi que sans l'échec de la sonde russe Phobos-Grunt, elle aurait été le premier pays asiatique à tourner autour de Mars. En novembre 2011, cette sonde qui devait rejoindre le satellite Phobos de Mars embarquait le petit orbiteur chinois Yinghuo-1 d'une centaine de kilogrammes dont l'objectif était d'étudier le champ magnétique et la haute atmosphèreatmosphère de Mars.
Le petit rover lunaire Yutu que la Chine a réussi à poser sur la surface de la Lune. © CNSA
Les Chinois aimeraient se poser sur Mars
Si on remonte plus loin dans le temps, c'est au Japon qu'aurait dû revenir cette première place toute symbolique. En effet, en octobre 1999, la sonde Nozomi devait atteindre la planète Mars, mais un problème de propulsion l'a empêchée de se mettre en orbite. Les contrôleurs au sol durent lui tracer une nouvelle trajectoire et tenter un autre rendez-vous avec la Planète rouge en novembre 2003. Mais en avril 2002, la sonde a subi les effets d'une violente éruption solaire et a été annoncée comme perdue quelques mois plus tard.
Quoi qu'il en soit, la Chine accuse un retard sur l'Inde et se doit de faire mieux. On peut penser à un atterrissage sur Mars, voire à une mission de retour d'échantillons comme le souhaitent de nombreux responsables scientifiques chinois, dont Pang Zhihao, de l'académie des technologies spatiales. Quant à Ye Peijian, l'ingénieur en chef des missions lunaires Chang’e 2 et Chang'e 3, il pousse vers un démarrage rapide d'une mission d'exploration martienne.
Cela dit, si Mars est à la portée de la Chine, tous ses efforts se concentrent actuellement sur la Lune et les vols habités. À cela s'ajoute qu'atterrir sur la Planète rouge nécessitera un lanceurlanceur suffisamment puissant et la mise au point de nouvelles technologies pour descendre dans l'atmosphère martienne et se poser en douceur.
Pour la partie lanceur, la Longue Marche 5, dont le premier vol est prévu fin 2015, devrait faire l'affaire. Elle a été conçue pour des lancements de satellites à destination d'astéroïdesastéroïdes proches de la Terre et des planètes aussi éloignées que JupiterJupiter.