Coup dur pour le programme spatial russe. La sonde Luna-25, qui devait relancer les ambitions russes en matière d'exploration robotique, s'est écrasée contre la Lune samedi. L'accident s'est produit après que Luna-25 a débuté ses manœuvres afin de préparer son alunissage qui était prévu aujourd'hui.


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    La sonde russe Luna-25, qui était censée atterrir en douceur sur la surface de la Lune ce lundi 21 août, s'est écrasée. Le crash s'est produit samedi, alors que la sonde entamait ses manœuvres initiales pour parvenir à un atterrissage en toute sécurité.

    Un allumage moteur fatal ?

    L'incident s'est produit suite à l'allumage du moteur visant à placer Luna-25 sur une trajectoire en direction de son site d'atterrissage. Malheureusement, le signal a été perdu juste après cette manœuvre. Après plusieurs tentatives de communication infructueuses, samedi et dimanche, la sonde a été officiellement considérée comme perdue, s'étant écrasée sur la Lune. Dans le but de comprendre les raisons de cet incident ayant entraîné la perte de la mission, une commission d'enquête sera rapidement mise en place.

    Cet échec survient dans un contexte géopolitique complexe pour la Russie, alors que le président Vladimir Poutine avait précédemment affirmé vouloir la poursuite du programme spatial russe malgré la rupture des partenariats internationaux et les sanctions occidentales visant son pays.

    Coup d'arrêt pour le programme lunaire russe

    L'échec subi constitue assurément un revers significatif pour le programme russe d'exploration robotique lunaire. Il convient de noter que la mission Luna-25 visait principalement à démontrer les avancées technologiques nécessaires pour garantir un atterrissage précis lors des futures missions lunaires. Il faudra donc patienter jusqu'à ce que la commission d'enquête publie ses conclusions pour évaluer l'ampleur des retards potentiels du programme Luna. La durée de ce retard dépendra des causes sous-jacentes à cet accidentaccident, qu'il s'agisse d'un problème technique isolé, d'une série d'événements malheureux ou d'un défaut de conception, ce qui serait le scénario le plus problématique.

    Le conflit en Ukraine avait ralenti le calendrier des lancements

    Afin de mieux appréhender la complexité de la situation pour les responsables du programme Luna, il est crucial de comprendre que la Russie vise à maintenir un rythme de lancements élevé dans les années à venir. Bien que le conflit entre la Russie et l'Ukraine ait contraint Roscosmos à substituer des équipements et instruments fournis par l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne et certains pays européens pour des missions Luna par des équivalents de conception russe, cela a certes ralenti le calendrier des lancements, mais celui-ci demeure résolument ambitieux.

    Avant l'incident de Luna-25, Roscosmos avait programmé le lancement de l'orbiteur Luna-26 et de la mission de surface Luna-27 à partir de 2027-2028, tandis que la mission de retour d'échantillons lunaires, Luna-28, était prévue à partir de 2030. À plus long terme, les missions Luna 29, 30 et 31 sont également envisagées.


    Premières images de la sonde russe Luna-25 qui vient de se placer en orbite autour de la Lune

    Article de Remy Decourt publié le 17/08/2023

    La sonde russe Luna-25 est en orbite autour de la Lune. Elle va progressivement abaisser sa trajectoire pour l'amener à 100 kilomètres d'altitude d'où elle amorcera plusieurs manœuvres pour alunir au pôle Sud. Cet atterrissage est prévu le 21 août, deux jours avant celui de la mission indienne ChandrayaanChandrayaan-3 !

    Lancée vendredi, la sonde russe Luna-25 a rejoint la Lune mercredi et s'est placée en orbite autour d'elle. La motorisation du satellite, qui suscitait un peu d'inquiétude, a bien fonctionné avec deux allumages de 243 secondes et 76 secondes pour freiner Luna-25 et la mettre en orbite lunaire. Pour la Russie, cette mission lunaire marque une première depuis longtemps. La dernière mission, Luna-24, remonte à 1976, à l'époque soviétique. Si 47 ans séparent ces deux missions, il ne devrait s'écouler que quelques années avant le lancement de Luna-26, actuellement prévu en 2027.

    Après un check-up complet, tous les voyants sont au vert. Les servitudes du satellite fonctionnement normalement tout comme la charge utile qui comprend les instruments.

    Alunissage prévu lundi 21

    Au centre de contrôle de Roscosmos, les paramètres de navigation de la sonde ont été vérifiés pour préparer au mieux sa trajectoire autour de la Lune. Cette trajectoire la rapprochera progressivement de la surface lunaire jusqu'à atteindre une distance de 100 kilomètres. C'est à partir de cette altitude que devrait débuter la manœuvre finale pour alunir au pôle Sud. Le site d'alunissage visé pour Luna-25 se situe au nord du cratère Boguslavsky. En cas d'imprévu, Roscosmos dispose également d'un site de secours au sud-ouest du cratère Manzini, toujours situé au pôle Sud. Il est à noter que Luna-25 est prévue pour atterrir le 21 août, soit deux jours avant la mission indienne Chandrayaan-3, qui devrait se poser à moins de 120 kilomètres seulement de la mission russe !

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    Premières images de la sonde indienne Chandrayaan-3 qui vient d'arriver autour de la Lune

    La sonde Luna-25 est équipée de plusieurs caméras, ce qui permettra la création d'un time-lapsetime-lapse de son alunissage. Une fois posée sur le sol lunaire, elle réalisera également un panorama détaillé de son site d'atterrissage.

    Une mission d’au moins un an sur la surface de la Lune

    Cette mission de 1,8 tonne n'emportera pas de capsule de retour, ni de rover. Seulement un atterrisseur doté tout de même d'un bras robotiquerobotique qui sera la principale attraction pour le grand public. Long de 1,6 mètre, il pourra récupérer des échantillons de régolithe et jusqu'à 20 à 30 centimètres de profondeur. Luna-25, c'est aussi dix instruments et un programme scientifique plutôt ambitieux qui prévoit l'étude de la structure interne de la Lune, son régolithe et l'exposphère lunaire. Elle analysera également la disponibilité des ressources entourant le site d'alunissage en mettant l'accent sur la disponibilité de l'eau, dont la teneur en glace du régolithe, ainsi que la composition chimique et minéralogique du sol. Enfin, elle étudiera l'impact des rayons cosmiques et du rayonnement électromagnétique sur la surface de la Lune.

    Vue d’artiste de Luna-25. © N.P.O. Lavochkin
    Vue d’artiste de Luna-25. © N.P.O. Lavochkin

    Espace : la Russie retourne dans la course vers la Lune

    Article de Remy Decourt publié le 11/08/2023

    Malgré la rupture de la plupart de ses partenariats spatiaux avec l'Occident, la Russie relance son programme lunaire avec la mission Luna-25, marquant son retour vers la Lune, près de 50 ans après Luna-24. Tôt ce matin, lancée à l'aide d'un SoyouzSoyouz, la sonde Luna-25 se dirige vers la Lune pour un atterrissage au pôle Sud prévu le 21 août. Elle y séjournera pendant au moins un an avec un programme scientifique ambitieux.

    Dans un contexte géopolitique fortement dégradé qui a vu la Russie perdre tous ses partenariats spatiaux avec les pays occidentaux, à l'exception de celui concernant la Station spatiale internationaleStation spatiale internationale (ISS), le pays se tourne désormais vers la Lune. Ce matin, la mission Luna-25 a été lancée, près de 50 ans après la dernière mission de l'ère soviétique, Luna-24, qui avait rapporté des échantillons de sol lunaire.

    Ce lancement est perçu en Russie comme une lueur d'espoir capable de revitaliser le programme spatial du pays, qui a été profondément touché par son intervention en Ukraine. Malgré les sanctions imposées à son pays, le président Vladimir Poutine a réaffirmé son engagement envers le programme spatial russe, en particulier le programme lunaire, en dépit de la rupture des liens avec l'Agence spatiale européenne (ESA), qui était fortement impliquée dans les missions lunaires Luna-25, 26 et 27.

    Plusieurs jours nécessaires pour choisir le meilleur site d’atterrissage

    La sonde a été lancée à bord d'une fuséefusée Soyouz pendant la nuit de jeudi à vendredi, en direction de la Lune qu'elle devrait atteindre dans cinq jours. Une période de trois à sept jours sera consacrée au choix du meilleur emplacement pour l'atterrissage dans la région du pôle Sud lunaire,  au nord du cratère Boguslavsky, ou au sud-ouest du cratère Manzini, qui sert de site de secours. L'atterrissage est prévu pour le 21 août.

    Cet alunissage marquera une étape historique, car il sera le premier à avoir lieu sur le pôle Sud lunaire. « Jusqu'à présent, tous les atterrissages ont eu lieu dans la zone équatoriale », insiste Alexander Blokhin, un des responsables de Roscosmos, l'Agence spatiale russe. Il rappelle également le caractère risqué de ce type de mission, en affirmant que les estimations de réussite avoisinent les 70 %.


    La Russie annonce son grand retour sur la Lune avec un lancement vendredi

    Article de Remy Decourt publié le 08/08/2023

    La Russie veut relancer ses rêves de Lune et se prépare à lancer la sonde Luna-25 qui ira se poser au pôle Sud lunaire. Cette mission, la première d'une série de cinq, est avant tout un démonstrateurdémonstrateur technologique d'atterrissage de précision. Cependant, elle embarque 10 instruments aux objectifs intéressants et un bras robotique. Malgré ce bras, Luna-25 ne rapportera pas d'échantillons de la Lune sur Terre !

    Après une interruption de près de cinquante ans, la Russie se prépare à retourner sur la Lune avec la mission Luna-25 d'étude du pôle Sud où elle se posera. Son lancement, à bord d'une fusée Soyouz, est prévu vendredi 11 août depuis le cosmodrome de Vostochny, en Russie. Ce sera donc la première mission lunaire de la Russie depuis Luna-24, en 1976. Si l'on se fie aux propos des responsables du programme spatial russe, cette mission ouvrirait une nouvelle ère de l'exploration robotique de la Lune avec quatre autres missions en préparation.

    Des objectifs scientifiques et technologiques ambitieux

    Luna-25 devrait se poser le 16 août au pôle Sud, au nord du cratère Boguslavsky, ou au sud-ouest du cratère Manzini qui est le site de secours. Cette mission est prévue pour durer au moins un an. Elle est avant tout une démonstration technologie d'un atterrissage lunaire de précision et en douceur.

    Cette mission de 1,8 tonne n'emportera pas de capsule de retour, ni de roverrover. Seulement un atterrisseur doté tout de même d'un bras robotique qui sera la principale attraction pour le grand public. Long de 1,6 mètre, il pourra récupérer des échantillons de régolithe et jusqu'à 20 à 30 centimètres de profondeur. Luna-25, c'est aussi dix instruments et un programme scientifique plutôt ambitieux qui prévoit l'étude de la structure interne de la Lune, son régolithe et l'exposphère lunaire. Elle analysera également la disponibilité des ressources entourant le site d'alunissage en mettant l'accent sur la disponibilité de l'eau, dont la teneur en glace du régolithe, ainsi que la composition chimique et minéralogique du sol.

    Après Mars, l’ESA n’ira pas sur la Lune avec les Russes

    Pour rappel, l'Agence spatiale européenne (ESA) aurait dû être présente à bord de Luna-25. En effet, avant que la Russie ne décide d'envahir l'Ukraine, la coopération spatialecoopération spatiale allait bon train entre les deux partenaires. Mais, en avril 2022, le Conseil de l'ESA a décidé de suspendre toute coopération avec la Russie concernant les missions lunaires, mais aussi du rover ExoMars.

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    L'ESA délaisse les programmes lunaires de la Russie

    Concernant Luna-25, cela s'est traduit par le retrait de deux instruments majeurs. Prospect devait démontrer la faisabilité technique d'utiliser de la glace d'eau pour de nombreux usages, comme fournir de l'airair, de l'eau et du carburant. Quant à Pilot, il s'agissait d'une caméra conçue pour effectuer un atterrissage précis avec des technologies de navigation et d'évitement de situations dangereuses dérivées du programme ATVATV.


    Retour de la Russie sur la Lune : les détails de la mission qui se posera en 2022

    Article de Dorian De SchaepmeesterDorian De Schaepmeester publié le 16/04/2022

    Lors d'une visite en Biélorussie, Vladimir Poutine exposait les volontés de la Russie concernant l'exploration spatiale. Le président russe annonçait un retour sur la Lune dès 2022 avec la mission robotisée Luna-25, de laquelle s'est désengagée l'ESA il y a quelques jours.

    L'exploration spatiale reprend des allures de guerre froide. Le 12 avril, Vladimir Poutine effectuait sa première sortie hors de Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022. Il rendait ainsi visite à son homologue biélorusse, Alexandre Loukashenko, les deux chefs d'État réalisant une intervention télévisée depuis le cosmodrome de Vostotchny, à l'est de la Russie.

    Lors de cette date hautement symbolique, marquant les 61 ans du premier vol spatial habité par Youri Gagarine, Vladimir Poutine souhaitait rappeler l'importance de la Russie dans le domaine de la conquête spatiale et annonçait le retour de missions lunaires dès 2022. L'agence spatiale Roscosmos devrait coordonner la mission Luna-25, mission scientifique robotisée d'étude de la Lune. Elle sera la première sonde russe à se poser sur notre satellite naturel depuis 1976 et la mission Luna-24.

    Maquette 3D de la sonde Luna-25 qui signerait le retour de la Russie sur la Lune. © Roscosmos
    Maquette 3D de la sonde Luna-25 qui signerait le retour de la Russie sur la Lune. © Roscosmos

    Retour vers le futur

    L'agence de presse russe RIARIA Novosti dévoilait le 8 avril que Roscosmos prévoyait de lancer la sonde Luna-25 le 22 août 2022. Si la mission a déjà connu des retards, Vladimir Poutine aurait demandé au directeur général de l'agence spatiale, Dmitri Rogozin, que la sonde soit prête avant septembre selon l'agence de presse Tass. Luna-25 pourrait effectivement signifier un retour de la Russie dans le domaine de l'aérospatial, le secteur ayant subi une profonde crise économique induite par l'effondrementeffondrement du bloc soviétique en 1991.

    La Soyuz 2.1b permettra d'envoyer la sonde Luna-25 vers la Lune. © Roscosmos, A. Morgunov
    La Soyuz 2.1b permettra d'envoyer la sonde Luna-25 vers la Lune. © Roscosmos, A. Morgunov

    Les premières ébauches pour Luna-25 émergentémergent en 1997. Le projet, alors appelé « Luna Glob », est officialisé en 2005 et la sonde doit décoller pour la Lune en 2012. Mais alors que les retards s'enchaînent, l'échec de la mission martienne Fobos-Grunt entraîne un report de Luna-25 à 2016. Luna-25 sera lancée depuis le cosmodrome de Vostotchny avec une Soyuz 2.1b et se posera à proximité du pôle sud après cinq jours de voyage.

    Une fois sur la Lune, Luna-25 s'adonnera à diverses expérimentations sur le sol lunaire. Les principaux objectifs concernent l'analyse du régolithe, recouvrant l'intégralité de la surface de la Lune d'une couche de poussière blanche. La sonde sera aussi en capacité d'observer les variations thermiques du régolithe dans la région, ce qui pourrait fournir des indices aux chercheurs sur la potentielle présence d'eau dans les couches intérieures de la Lune.

    La Russie fait cavalier seul

    La mission Luna-25 devait se dérouler en collaboration avec l'Agence spatiale européenne (ESA), mais la guerre déclenchée par la Russie aura eu raison des collaborations scientifiques entre ce pays et les institutions spatiales occidentales. Le 13 avril, l'ESA a déclaré se retirer des missions Luna-25, 26 et 27. Un nouveau revers, alors que la mission ExoMarsExoMars a aussi subi les foudresfoudres des tensions géopolitiques avec la Russie et ne partira sûrement pas en 2022.

    Dès 2026, la Chine devrait entamer la construction d'une base lunaire permanente, en collaboration avec la Russie. © C<em>hinese National Space Administration</em> (CNSA)
    Dès 2026, la Chine devrait entamer la construction d'une base lunaire permanente, en collaboration avec la Russie. © Chinese National Space Administration (CNSA)

    Difficile de prédire si Roscosmos tiendra ses délais et réussira à lancer Luna-25 en août. La majorité des spécialistes s'accordent à dire qu'un atterrissage sur la Lune est une tâche périlleuse. Mais la mission Luna-25 est d'une importance majeure pour la Russie, et pourrait être un premier jalon en vue de la coopération avec la Chine concernant la constructionconstruction de la base lunaire permanente, l'International Lunar Research Station (ILRS), qui devrait débuter en 2026.