D’ici la fin de la décennie, l’Agence spatiale européenne va se doter d'un atterrisseur lunaire capable d'assurer une très grande variété de missions et de rejoindre n’importe quelle région de la Lune. Pour l’aider à définir la conception de cet atterrisseur et répondre ainsi au mieux aux besoins des futurs explorateurs et colons lunaires, l’ESA souhaite recueillir les idées de chacun d’entre nous, même les plus farfelues. N'hésitez pas à les faire connaître à l'ESA qui les étudiera. 


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    Dans le domaine de l'exploration humaine et robotiquerobotique de la Lune, l'Amérique et la Chine ne sont pas les seules puissances spatiales à afficher de grandes ambitions. L'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne, elle aussi, a notre satellite naturel en point de mire mais, au contraire de ce qui se passe aux États-Unis et en Chine, sa stratégie ne s'appuie pas sur un programme autonome d'exploration humaine. L'ESA a fait l'impasse sur les vols habitésvols habités « made in Europe », préférant collaborer à tout va avec toutes les agences spatiales concernées par la Lune.

    Une coopération significative donc, mais qui ne l'empêche pas de financer ses propres programmes lunaires dont une mission de retour d'échantillons et un ambitieux projet d'atterrisseur, capable d'emporter sur la Lune 1,5 tonne de fret. Cet European Large Logistic Lander (E3L), d'une très grande polyvalence tant sur le plan de la forme, de la masse et du volume de charges utiles transportables, sera construit en plusieurs exemplaires.

    L'objectif est de permettre un service régulier de transport logistique afin d'envoyer du matériel aux astronautes américains des missions Artemis de la NasaNasa, d'approvisionner toutes les infrastructures lunaires qui en feront la demande ainsi que les missions humaines d'exploration de la Lune. Il sera également utiliser pour transporter des instruments scientifiques et il embarquera des expériences scientifiques et des démonstrateursdémonstrateurs technologiques à réaliser sur le sol lunaire.

    Concept à l'étude du futur atterrisseur lunaire de l'Agence spatiale européenne (<em>European Large Logistic Lander</em>, E3L). © ESA, ATG-Medialab
    Concept à l'étude du futur atterrisseur lunaire de l'Agence spatiale européenne (European Large Logistic Lander, E3L). © ESA, ATG-Medialab

    Un appel à idées lancé à tous 

    Décidée lors du dernier Conseil de l'Agence spatiale européenne réuni à Séville (Espagne) à l'occasion de sa session ministérielle (Space19+), sa mise en service débutera à la fin de la décennie 2020 et ses activités de logistique se poursuivront tout au long de la décennie 2030. Ce futur système de transport, dont les phases initiales de pré-développement ont débuté, s'appuiera sur l'héritage de nombreux programmes dont celui du véhicule ATV de ravitaillement autonome de la Station spatiale internationaleStation spatiale internationale.

    E3L sera lancé par une Ariane 6 depuis la base de lancement de Kourou, en Guyane. ArianeGroup utilisera la version à quatre boosters d'Ariane 6boosters d'Ariane 6 (Ariane 64), ce qui montrera l'aptitude de ce lanceurlanceur à réaliser des missions d'exploration avec une capacité d'emport pouvant aller jusqu'à 8,5 tonnes. L'European Large Logistic Lander aura la capacité d'atterrir en tout point sur la Lune, sur la face visible comme sur la face cachée. Cela en fera un système de transport utile à une très grande diversité d'utilisateurs et qui répondra aux besoins d'une large gamme de missions.

    Il y a quelques jours, l'Agence spatiale européenne a lancé auprès des particuliers et des entreprises du spatial et d'autres secteurs, un appel à idées de missions que l'E3L pourrait mener sur la Lune. Cette initiative ne signifie évidemment pas que les industriels, scientifiques et ingénieurs des États membres de l'ESA manquent d'idées.

    Le but de cet appel à idées est de rassembler les meilleures idées à partir desquelles construire un portfolio de concepts de mission à étudier. Les idées seront utilisées pour aider à définir la conception de l'atterrisseur E3L : il doit convenir à un ensemble diversifié d'utilisations et à un panel varié d'utilisateurs, pour des applicationsapplications scientifiques ou technologiques auxquelles les concepteurs de l'atterrisseur n'auraient pas pensé. L'une de ces idées pourrait donner naissance à un concept de mission pour le premier EL3 et serait débattu lors du prochain Conseil de l'ESA au niveau ministériel prévu en 2022.