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Lancée avec succès le 23 octobre par un lanceur Longue Marche 3C, depuis le centre spatial de Xichang, la sonde Chang’e 5-T1 a rejoint la Lune, quatre jours après son décollage. Construite par China Aerospace Science and Technology Corporation, cette sonde ne s'est pas mise en orbite autour du satellite car ce n'était pas le but de la mission. Après avoir réalisé presque un tour complet, la sonde a débuté son voyage de retour sur Terre, prévu le 31 octobre.
Depuis son lancement, Chang'e 5Chang'e 5-T1 évolue sur une trajectoire fortement elliptique dont le périgée est de 209 kilomètres et l'apogée de 380.000 kilomètres. À l'aller, alors en route vers la Lune, quelques corrections de trajectoire ont été nécessaires, qui le seront également au retour. Pour les contrôleurs au sol, il s'agit d'affiner au mieux la trajectoire de la sonde afin de cibler précisément le corridorcorridor de rentrée choisi pour atteindre le site d'atterrissage, vraisemblablement celui qu'utilisent les taïkonautestaïkonautes à bord de leur capsule Shenzhou.
Schéma de la technique de rentrée atmosphérique que doit utiliser la capsule de retour Chang'e 5-T1. © DR
Les choses sérieuses vont débuter
Le principal objectif de cette mission n'est pas de tourner autour de la Lune mais de revenir sur Terre et s'y poser. En effet, la Chine maîtrise le retour depuis l'orbite basse, mais pas encore celui de missions habitées ou d'échantillons lunaires qu'elle a en projet et qui demande des compétences techniques très supérieures.Tout l'intérêt de cette mission tient à ce que la capsule de retour effectue une rentrée atmosphérique avec une vitessevitesse et une trajectoire correspondant à celles de la mission de retour d’échantillons lunaires que prévoit de réaliser la Chine à partir de 2017 (Chang'e 5 et 6). C'est donc une répétition générale qui se déroule en ce moment même.
La vitesse de rentrée sera de l'ordre de 11,7 kilomètres par seconde (km/s), une vitesse typique d'un retour d'une mission lunaire et supérieure de 5 km/s à celle d'un retour d'orbite basse (7,7 km/s). À cette vitesse, la capsule de rentrée devra dissiper un peu plus de deux fois la chaleurchaleur générée par l'énergie cinétiqueénergie cinétique que lors d'une rentrée de retour d'orbite basse.
Pour la rentrée de l'engin dans l'atmosphèreatmosphère, les Chinois utiliseront la technique dite du rebond atmosphérique (skip reentry), qui consiste à rentrer une première fois dans l'atmosphère pour ralentir puis effectuer une sorte de saut au-dessus de la couche atmosphérique avant de faire une nouvelle rentrée, la bonne cette fois-ci. Cette technique, que personne d'autre n'utilise plus aujourd'hui, a comme principaux avantages de dissiper la chaleur en deux phases et d'être moins violente pour la capsule.