En raison de difficultés techniques rencontrées avec le véhicule Orion, destiné à transporter les astronautes de la Terre vers l’orbite lunaire, la Nasa est à nouveau contrainte de reporter son retour sur la Lune dans le cadre du programme Artemis. Un dossier dont devra s’emparer rapidement le futur patron de la Nasa, Jared Isaacman. Ce dernier a déclaré ne vouloir jamais se contenter de la deuxième place, quelle que soit la course !
au sommaire
Lors du premier vol d'essai sans équipage du vaisseau spatial OrionOrion, dans le cadre de la mission Artemis I qui s'est déroulée du 16 novembre au 11 décembre 2022, plusieurs problèmes techniques ont été rencontrés, notamment en ce qui concerne le bouclier thermique. L'analyse effectuée, après la récupération du vaisseau dans l'océan Pacifique, a révélé des défauts dans l'évacuation des gaz générés lors de la rentrée dans l'atmosphèreatmosphère, ce qui a entraîné des dommages au matériau de protection thermique.
Ce bouclier est essentiel pour assurer la sécurité des astronautes et du vaisseau lors de son retour sur Terre. En effet, lors d'une mission de retour de la Lune, la rentrée atmosphérique se produit à une vitesse approchant les 40 000 kilomètres par heure avant que le vaisseau ne ralentisse à environ 520 kilomètres par heure, juste avant le déploiement des parachutesparachutes pour un atterrissage en douceur dans l'océan Pacifique. Ce bouclier est connu pour résister à des températures de l'ordre de 2 800 °C.
Un bouclier qui brûle
Ce bouclier thermique est ablatif, c'est-à-dire qu'il perd de la matière à mesure qu'il brûle, s'amincissant progressivement durant la descente. Il a été préféré au bouclier radiatif (qui, lui, conserve son épaisseur) car il est possible de le surdimensionner plus facilement pour tenir compte d'une certaine marge d'erreur. Il suffit en effet d'augmenter son épaisseur pour absorber une plus grande quantité de chaleurchaleur. Un bouclier radiatif, en revanche, n'accepte aucune marge d'erreur. Quand la température maximale pour laquelle il a été conçu est atteinte, le matériau ne remplit plus son rôle de protection et c'est la catastrophe assurée. Il est construit en Avcoat ablator, un matériau utilisé avec succès sur les capsules Apollo et sur certaines parties de la navette spatiale lors de ses premiers vols.
Mais, comme l'explique la Nasa dans son communiqué de presse, et contrairement à ce qui était attendu, lors de la rentrée atmosphérique, le matériau carbonisé du bouclier thermique s'est usé de manière inattendue. Une analyse approfondie, basée sur plus de 100 tests réalisés, a confirmé que le bouclier thermique d'Artemis I ne permettait pas une évacuation adéquate des gaz générés à l'intérieur d'un matériau. Cela a causé des fissurations sur une partie du bouclier.
Bien qu'aucun astronaute ne se trouvait à bord d'Orion pendant Artemis I, les données ont montré que la température à l'intérieur était agréable et conforme aux niveaux souhaités par la NasaNasa. La Nasa doit donc apporter des modifications aux boucliers des véhicules Orion, afin de garantir une uniformité et une perméabilité optimales.
Sur la Lune avant les Chinois
Une situation qui contraint la Nasa à de nouveau modifier son planning et les calendriers des missions Artemis II et III. Artemis II est désormais prévue en avril 2026, tandis qu'Artemis III a été reportée au mieux pour la mi-2027.
Dans la course entre la Chine et les États-Unis pour retourner sur la LuneLune, le patron de la Nasa a cependant tenu à rassurer les Américains en affirmant que malgré ces retards, les États-Unis arriveront sur la Lune avant la Chine dont l'atterrissage est prévu pour 2030, voire 2029.