À l'heure où l'exploration spatiale s'intensifie, l’Europe se positionne stratégiquement en renonçant à développer son propre système de transport spatial habité, tout en s'illustrant dans le domaine de l’exploration robotique avec son projet d’atterrisseur lunaire, Argonaut. Cet atterrisseur unique en son genre promet de garantir à l’Europe un accès indépendant à la Lune, dans un contexte où les États-Unis et la Chine cherchent à établir leur présence durable sur notre satellite. L’ESA a confié la réalisation d’Argonaut à Thales Alenia Space avec l’objectif d’un premier vol dès le début de la décennie 2030.
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Dans le domaine des vols habités et de l'exploration humaine, l'Europe a choisi de renoncer au développement de son propre système de transport spatial, que ce soit pour l'orbite basse ou pour des missions lunaires, préférant établir des partenariats avec la Nasa. En revanche, dans le secteur de l'exploration robotiquerobotique lunaire, l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (ESA) pourrait se démarquer avec Argonaut, son futur atterrisseur lunaire autonome et polyvalent, conçu spécifiquement pour le transport de fret vers notre satellite naturel. Cet atterrisseur unique en son genre garantit à l'Europe un accès indépendant à la Lune, un atout stratégique dans le cadre d'une nouvelle course à l'espace entre les États-Unis et la Chine, qui cherchent à s'établir durablement sur la Lune.
Une capacité de charge remarquable
Argonaut est une plateforme multi-usages conçue pour soutenir des missions scientifiques, technologiques et habitées. Cet atterrisseur pourrait devenir une pierre angulaire du programme Artemis et un élément incontournable du futur écosystèmeécosystème spatial sur la Lune, qui nécessite de nouvelles solutions pour le transport aller-retour de fret entre l'orbite basse terrestre et l'orbite lunaire, ainsi que pour l'envoi d'équipages en orbite basse. Avec une capacité d'emport d'environ 1 700 kilos de charge utile, Argonaut se distingue nettement des nombreux projets de sociétés privées américaines et européennes développant des atterrisseurs capables de transporter entre 150 et 200 kilos dans le cadre du programme Commercial Lunar Payload Services (CLPS) de la Nasa.
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Un contrat significatif
Aujourd'hui, le programme Argonaut franchit une étape majeure avec l'annonce de la signature d'un contrat de 862 millions d'euros entre Thales Alenia Space (TAS) et l'Agence spatiale européenne (ESA) pour le développement de cet atterrisseur lunaire. Argonaut se compose de trois éléments principaux : le module de descente LDE (Lunar Descent Element), dont la réalisation est assurée par TAS et qui est destiné au vol vers la Lune et à l'alunissage ; la plateforme de fret, servant d'interface entre l'atterrisseur et sa charge utile ; et enfin, l'élément que les concepteurs de missions souhaitent envoyer sur la Lune. Ce contrat englobe également la conception, le développement et l'intégration de l'ensemble de la mission Argonaut.
Le saviez-vous ?
Cet atterrisseur pourrait également figurer parmi les trois propositions soumises à la Nasa en échange de la participation d'un astronaute européen à une mission lunaire.
La première mission d’Argonaut
La première mission d'Argonaut, prévue à partir de 2030, envisage l'acheminementacheminement de charges utiles dédiées à la navigation et aux télécommunications, ainsi que d'un système de production et de stockage d'énergie, essentiel pour permettre aux entreprises européennes d'explorer le pôle Sud de la Lune.
Capable de réaliser un atterrissage autonome dans un environnement « humain », c'est-à-dire à proximité immédiate du camp de base Artemis ou d'un groupe d'astronautes en exploration, Argonaut facilitera la livraison de fret, d'expériences scientifiques et de consommables. En plus des fournitures destinées aux astronautes, Argonaut pourrait également transporter un roverrover, des démonstrateursdémonstrateurs technologiques, des systèmes de production utilisant les ressources in situ, un télescope lunaire ou encore une centrale électrique.
Au-delà de la Lune
Le projet Argonaut s'inscrit dans une vision plus large, où la Lune servira de plateforme pour des missions au-delà, notamment vers Mars. Cela souligne l'importance croissante des missions lunaires dans la planification des futures explorations humaines dans l'espace lointain. En développant Argonaut, l'Agence spatiale européenne fait-elle un pas décisif vers une exploration spatiale indépendante et durable ?