Améliorer la connaissance que nous avons des exoplanètes. C’est la mission du satellite Cheops de l’Agence spatiale européenne (ESA). Et les premières données recueillies par les astronomes sont à la hauteur des espérances. La mission vient de caractériser l’une des plus chaudes et des plus extrêmes exoplanètes connues.


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    La mission de l’Agence spatiale européenne (ESA) Cheops a été lancée en décembre 2019 avec un objectif très clair : observer les étoiles proches de notre Système solaire afin de caractériser avec une précision inégalée les planètes qu'elles hébergent. Alors que ses opérations de routine n'ont commencé qu'en avril de cette année, le satellite a déjà fourni des données utiles aux astronomesastronomes. Cheops leur a permis d'en apprendre un peu plus sur le JupiterJupiter ultra-chaud Wasp-189 b. « Une preuve que la mission tient ses promesses en matière de précision et de performance », commente Kate Isaak, scientifique du projet dans un communiqué de l’ESA.

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    Rappelons qu'un Jupiter ultra-chaud, c'est une exoplanète géante gazeuse -- à l'image de Jupiter -- située sur une orbiteorbite très proche de son étoile. Une exoplanète qui est donc chauffée à des températures extrêmes. Ainsi WASP-189 b se trouve environ 20 fois plus près de son étoile que la Terre du SoleilSoleil. Elle en fait un tour complet en seulement 2,7 jours.

    Ce qui rend Wasp-189 b encore plus chaude, c'est que son étoile est plus grande et plus chaude que notre Soleil. De plus de 2.000 °C ! « Seule une poignée de planètes sont connues pour exister autour d'étoiles aussi chaudes. Ce système est de loin le plus brillant que nous connaissons », rapporte Monika Lendl, chercheur à l'Université de Genève (Suisse).

    Les paramètres clés du système planétaire WASP-189 tels que déterminés par la mission Cheops de l’Agence spatiale européenne (ESA). © ESA
    Les paramètres clés du système planétaire WASP-189 tels que déterminés par la mission Cheops de l’Agence spatiale européenne (ESA). © ESA

    Une température extrême et une orbite inclinée

    Les astronomes ont d'abord observé, à l'aide du satellite de caractérisation Cheops, une occultationoccultation de Wasp-189 b - un passage de l'exoplanète derrière son étoile. Comme l'exoplanète est très brillante, son passage derrière son étoile est marqué par une réelle baisse de luminositéluminosité du système. Et les chercheurs en ont déduit une température maximale de 3.200 °C pour Wasp-189 b ! Une température extrême à laquelle même le ferfer fond et se transforme en gazgaz...

    C'est ensuite un transit de Wasp-189 b - un passage de l'exoplanète devant son étoile -- qui a donné plus d'information encore aux astronomes. Concernant d'abord le rayon de Wasp-189 b : il est égal à près de 1,6 fois celui de Jupiter. Plus que ce que les chercheurs attendaient. Et son orbite est inclinée. Wasp-189 b ne fait pas le tour de son étoile par l'équateuréquateur, mais passe par ses pôles.

    Une configuration qui ajoute au mystère de la formation des Jupiters chaudsJupiters chauds. Pour qu'une planète ait une orbite aussi inclinée, elle doit en effet s'être formée plus loin et avoir ensuite été poussée vers l'intérieur du système. Les astronomes pensent que cela se produit lorsque plusieurs planètes se bousculent ou lorsqu'une influence externe -- une autre étoile, par exemple -- perturbe le système. « Ce premier résultat est extrêmement excitant », conclut Kate Isaak.