Jusqu’à présent, l’Agence spatiale européenne ne s’est guère aventurée à destination de Mars si ce n’est par l’envoi de la sonde Mars Express en juin 2003, toujours en activité. Lors des deux prochaines fenêtres de lancement de 2016 et 2018, l’Esa va occuper le devant de la scène avec le lancement des missions ExoMars 2016 et ExoMars 2018. L'orbiteur et l'atterrisseur de la première sont désormais construits.

Tout au long des deux années précédentes, nous avons pu suivre les différentes étapes de construction de la mission ExoMars 2016 de l'Agence spatiale européenne qui comprend un orbiteur et un démonstrateur de rentrée atmosphérique. Réalisée sous la maîtrise d'œuvre de Thales Alenia Space dans ses usines de Turin et de Cannes, cette construction s'achève aujourd'hui et laisse place aux traditionnels essais de fin de développement.

Différentes étapes de la construction de la capsule Schiaparelli. La photographie en haut à gauche la montre entièrement assemblée. © Rémy Decourt

Différentes étapes de la construction de la capsule Schiaparelli. La photographie en haut à gauche la montre entièrement assemblée. © Rémy Decourt

Cette mission en deux parties comprend l'orbiteur Trace Gaz (TGO) et le démonstrateur d'entrée, de descente et d'atterrissage (EDM, Entry, Descent and Landing Demonstrator Module) plus joliment baptisé capsule Schiaparelli. Avec cet engin, l'Europe apprendra à se poser sur Mars, avec une orientation et une vitesse d'atterrissage contrôlées par un certain nombre de technologies, navigation ou relais de données par exemple, lesquelles seront nécessaires pour les futures missions d'exploration, comme celles qui ramèneront des échantillons martiens.

Le satellite TGO entièrement assemblé. © Rémy Decourt

Le satellite TGO entièrement assemblé. © Rémy Decourt

La quête de l'insaisissable méthane martien

Quant à l'orbiteur TGO, il a pour objectif l'étude complète de la composition chimique de l'atmosphère martienne dont le mystérieux méthane qui suscite de nombreuses interrogations. Curiosity a bien confirmé son existence mais à un niveau plus faible que ce que prédisent certains modèles basés sur la dégradation de matière organique d'origine météoritique par le rayonnement UV en surface.

Le rover de la Nasa a aussi découvert d'étranges émanations sporadiques de ce gaz autour de lui, dans le cratère Gale, et qui se dispersent ensuite rapidement. Des bouffées que les chercheurs ne savent toujours pas expliquer.

Essai de déploiement de l'antenne en bande X de 2,2 mètres, soutenue par les trois ballons gonflés à l'hélium. © Rémy Decourt

Essai de déploiement de l'antenne en bande X de 2,2 mètres, soutenue par les trois ballons gonflés à l'hélium. © Rémy Decourt

Son lancement depuis Baïkonour par un lanceur russe Proton est prévu en janvier 2016, le plus tôt possible à l'intérieur d'une fenêtre de tir qui s'ouvre le 7 janvier et se ferme le 20 janvier. Si la sonde rate ce créneau, il existe d'autres opportunités de lancement jusqu'en mars 2016 mais elles nécessiteront de nouveaux calculs de trajectoires.

La sonde arrivera autour de la Planète rouge en octobre 2016, date à laquelle le module de descente EDM sera largué. Quant au satellite, il lui faudra près d'un an pour se placer sur son orbite définitive, en octobre 2017. Toutefois, les opérations scientifiques devraient débuter dès le mois de mai 2017.